Une foule nouvelle se presse à nos meetings

lundi 6 février 2012.
 

Il se passe quelque chose d’inédit. La presse dominante indexe nos succès sur les difficultés que rencontrent nos concurrents à gauche. Mais le tournant des derniers jours n’est pas celui-là. Il est dans le fait que nous touchons pour la première fois la part de notre peuple qui ne participait plus à un jeu politique devenu pour elle insignifiant. C’était notre objectif essentiel. A Nantes puis à Metz, une foule nouvelle se presse à nos meetings. La veille encore, atomes isolés par le chômage de masse et la destruction organisée des solidarités collectives, ses membres se découvrent soudain, avec une émotion qui les conduit parfois aux larmes, force matérielle, peuple rassemblé et constitué par l’élan civique et la conscience de classe. Les désemparés et désorientés, les résignés qui relèvent la tête, ils étaient notre cible, la force la plus nombreuse mais surtout celle dont l’irruption dans le jeu politique qui l’a jusqu’ici exclue peut changer le cours des choses.

Dans ce continent oublié nous nous heurtons frontalement à l’extrême-droite. Le parti des Le Pen est en effet installé comme la représentation officielle de ceux qui pensent tout bas. Il faut voir le système de représentation dominant protéger jalousement ce paysage. Pour un mot sorti de la phrase qui en donnait le sens, prononcée en dehors d’un meeting, Jean-Luc Mélenchon se voit sommé de s’excuser auprès de Madame Le Pen. « Non elle n’est pas semi-démente, d’ailleurs ses propositions sont très rationnelles et méritent qu’on en discute »... voilà sans doute l’acte de contrition attendu par ceux qui font, cyniquement ou sans s’en rendre compte, de la candidate d’extrême-droite une de leurs vaches sacrées. Rien ne dit mieux à quel point le FN est devenu un membre à part entière de la bande des quatre qu’il dénonçait hier. Verrou du jeu politique, il sert à disqualifier le peuple tout en réduisant la défense de la démocratie à un vote antifasciste certes indispensable, mais totalement insuffisant quand les pouvoirs installés piétinent la souveraineté populaire.

Le Front de Gauche, lui, ne se sert pas du FN. Il le combat car le FN divise le peuple et empêche la levée en masse civique que nous voulons provoquer. Il l’affronte car le FN exonère les vrais responsables de la crise, financiers et oligarques, pour y substituer la haine de l’étranger. Nous jetons donc toutes nos forces dans cette bataille. Nous sommes certains dès lors de marquer des points. Car aucune force n’a sur le terrain la puissance conquise par le Front de Gauche. Le nouveau tract du Front de Gauche, démontant l’imposture Le Pen, sort ainsi à 8,5 millions d’exemplaires car le précédent tirage à 7 millions a été épuisé en 15 jours. Ce sont des quantités considérables, inédites. Cela ne représente pas moins du tiers des boîtes aux lettres du pays ! Nous lions donc à une échelle de masse le combat dans l’arène médiatique et celui sur le terrain. C’est en nous déployant à une telle échelle que nous projetons sans tarder dans l’action le rassemblement qui s’opère dans nos salles. Dans le cours de la campagne elle-même, le Front de Gauche est la force qui invite le grand nombre à l’implication active et consciente. Pas seulement en parole, mais aussi pour de bon.

François Delapierre


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message