Parti de Gauche. Poursuivons le débat sur le mode d’organisation

mercredi 25 septembre 2019.
 

1) Cinq raisons pour débattre des questions d’organisation

2) Les soucis justifiés de Guy Decoupigny

3) Evitons les faux débats sur les directions nationales

4) Plus précisément sur les directions nationales du parti de Gauche

5) Quelques remarques complémentaires

Ce 18 décembre 2008, Guy a mis en ligne sur notre site "une première et modeste contribution" ( lien vers l’article) dont le titre indique l’objectif ( Parti de Gauche : l’imagination au pouvoir). Il en appelle donc à un effort de réflexion, d’invention, de débat collectif en matière de programme, de théorie et aussi d’organisation puisqu’il n’existe pas de parti sans organisation.

Par ailleurs, des "règles d’organisation et de fonctionnement du Parti de Gauche" ont été distribuées le 29 novembre 2008 puis mises en ligne sur le site national (lien vers cet article) ; elles font l’objet de discussions.

1) Cinq raisons pour débattre des questions d’organisation

Nos deux principaux objectifs jusqu’en juin 2009 sont plutôt :

* de réussir le lancement de notre force politique,

* de construire un Front de gauche pour changer l’Europe, de faire exploser le champ politique de la gauche française par son succès lors de cette élection.

Ceci dit, les questions d’organisation me paraissent justifier de répondre à Guy et poursuivre le débat pour au moins cinq raisons :

* Les règles diffusées nationalement sont provisoires ; elles initient un débat qui sera poursuivi par la validation de statuts lors de ce congrès (provisoires jusqu’au congrès suivant qui aura peut-être lieu à l’automne 2009). En fait, nos statuts vont s’écrire sur un an en même temps que nous construirons notre organisation ; c’est une situation idéale pour débattre concrètement, rectifier les erreurs... Dans ce contexte bien cadré, il serait dommage de ne pas débattre.

* L’article de Guy Decoupigny attire beaucoup de lecteurs. Cela doit être mis en relation avec un autre indice. En plus de 40 ans de militantisme, je n’avais jamais constaté une telle insistance sur l’importance du mode de fonctionnement, de la démocratie interne, des outils à se donner pour permettre aux adhérents de jouer un rôle central dans les décisions essentielles à prendre. Les causes de cette soif de garanties démocratiques et politiques ne manquent pas : tragédie du stalinisme, évolution honteuse de la social-démocratie internationale, expérience des baronnies d’élus et de délégations de pouvoir accaparant informations et places à prendre, bureaucratisation du mouvement ouvrier y compris parfois dans le cadre syndical, impasse actuelle des Verts, critique de modes d’organisation bolcheviques de courants d’extrême gauche dans lesquelles beaucoup d’adhérents ne pouvaient trouver leur place... Les "garanties" pour ne pas éviter la déception sont au moins autant politiques (théorie, stratégie, programme) qu’organisationnelles ; ceci dit, comment contredire un militant qui veut, à juste titre, pouvoir influer sur l’histoire collective du parti auquel il adhère., pourtant peu connu à ma connaissance.

* Les perspectives à moyen et long terme du Parti de Gauche ( une république fondée sur la "participation citoyenne", la "préservation des écosystèmes planétaires", "une profonde redistribution des revenus entre le capital et le travail", "l’émancipation globale de la personne humaine"..) sont des mots creux sans l’outil d’une organisation, d’un intellectuel collectif. De plus, le mode de fonctionnement interne constitue nécessairement une preuve concrète de cette volonté émancipatrice.

* le lancement du parti de gauche ne pouvait réussir mieux que ces deux derniers mois. Félicitations à tous ceux et toutes celles qui ont été les acteurs de cette phase, en particulier Jean-Luc Mélenchon, François Delapierre, Claude Debons, Eric Coquerel... J’espère que cela va continuer longtemps ainsi. Ceci dit, dans l’histoire d’une organisation politique autonome, arrivent parfois des moments difficiles où la solidité politique et organisationnelle de celle-ci joue plus que les qualités politiques, oratoires et tacticiennes des dirigeants. Il faut toujours raisonner les questions d’organisation en ayant en tête cette éventualité.

* La réinvention de la gauche doit concerner aujourd’hui tant la stratégie, la théorie que les modes d’organisation. Si nous réussissons sur ce dernier point, cela contribuera largement à notre crédibilité auprès des nombreux déçus mais aussi auprès d’adhérents ou sympathisants d’autres organisations.

2) Les soucis justifiés de Guy Decoupigny

2a) Son texte commence par une citation judicieuse : " Les décisions sur les grands principes de notre programme doivent être prises par l’ensemble des militants du parti et non seulement par une assemblée de délégués" (Oskar Lafontaine le 29 novembre 2008 lors du meeting de lancement du Parti de Gauche).

Oui, les statuts comme le programme, la déclaration de principes ... doivent faire l’objet d’un débat et d’un vote des adhérents. Ceci dit, reste à déterminer comment permettre un vote informé de tous les adhérents. Personne ne comprendrait que les adhérents du Parti de gauche pèsent moins directement sur les choix de leur parti que ceux du Parti socialiste par exemple, mais le vote de tous les adhérents du PS sur le programme pour les présidentielles comme sur la déclaration de principes n’étaient pas satisfaisants du tout.

2b) Guy poursuit par une autre citation judicieuse, sorte de déclaration de principes de notre organisation : "Les fondations du Parti de Gauche. Un parti creuset.... Attentif à la diversité des expériences en son sein, il est surtout un parti tourné vers l’avenir, conscient de la nécessité de réinventer la gauche".

Ce terme de parti creuset pour définir le Parti de gauche résume bien l’héritage dont nous nous réclamons. Il entre en résonance avec les propos de Jean-Luc Mélenchon le 29 novembre :

" Nous, les membres du Parti de gauche, nous sommes... tous des socialistes, nous sommes tous des communistes, nous sommes tous des écologistes, des trotskistes et même des libertaires à notre manière. Nous sommes tout cela. (...) Nous prenons tout, nous répondons de tout. (...) De La Boétie aux philosophes des Lumières, des maillotins de Paris... aux sans culottes, Robespierre fondateur de notre liberté, Olympe de Gouge notre remord, Gracchus Babeuf, ceux de 1848 et les communards, l’immense lumière de la révolution russe de 1917 (...) le martyr des résistants pour vaincre les nazis, la lutte pour la décolonisation. Tout, nous prenons tout. (...) Jean Jaurès et l’indomptable Louise Michel. Tout ! Les yeux ouverts, lucidement, capables de bilan raisonné plutôt que d’anathèmes. Nous assumons la responsabilité des échecs. Mais nous faisons notre aussi les victoires"... article de Marianne

Unir un tel héritage dans un même parti va évidemment demander un travail militant commun, des victoires politiques communes mais aussi un travail approfondi de réflexion théorique commune.

2c) Troisième souci avancé par Guy Decoupigny : " il importera aussi de laisser une large autonomie aux comités ou collectifs locaux, qui, seuls, connaissent les réalités territoriales et agiront ainsi au mieux de notre cause commune".

En écrivant ceci, il rejoint le sentiment d’adhérents du Parti de Gauche qui ont été surpris par l’aspect administratif de certaines parties du texte sur les questions d’organisation distribué le 29 novembre puis mis en ligne sur le site national. A ce moment-là, la construction du Parti de Gauche se développait de façon très diverse selon les départements, hors région parisienne essentiellement par le relais de correspondants départementaux. Or, cette sorte de circulaire publique paraissait imposer des structures et des règles à mille lieues des problèmes organisationnels concrets qui se posaient ; c’était le cas par exemple pour l’élection de délégués de comités par circonscription qui, bien souvent, ne s’étaient pas encore réunis. Chaque comité "met en place un bureau (secrétaire, trésorier etc.)... Chaque comité désigne au moins 2 représentants pour constituer une coordination départementale provisoire, en veillant à une représentation paritaire. Cette coordination désignera en son sein la répartition des responsabilités. Chaque comité désigne au moins 2 correspondants chargés de recevoir les informations provenant du bureau national provisoire, ayant la responsabilité de diffuser les informations auprès de l’ensemble des adhérents. En retour..."

Je suis persuadé que ces "règles" ont été prises comme un texte de référence, nécessaire et utile à condition d’en comprendre l’esprit plus que la lettre.

L’insistance mise sur le "comité" et le type de comité comme structure de base me paraît aller dans le bon sens. Cependant, le souci de Guy Decoupigny est tout à fait justifié : du point de vue organisationnel, seule une large autonomie des comités et collectifs locaux peut permettre de trouver les formes adéquates conjoncturelles d’organisation locale dans le cadre de quelques modes d’organisation communs (comité, département, instances nationales).

2d) Je suis encore d’accord avec lui sur son souci de construire " un parti de militants capables de penser par eux-mêmes" tout en étant "de bons faiseurs présents sur le terrain des luttes sociales"

Son titre allait dans ce sens en insistant sur l’invention collective d’un programme, d’une organisation et d’une théorie. Sa conclusion va dans le même sens : "Camarades, creusons nos méninges. Cogitons et nous serons."

Cette piste de réflexion demanderait un long développement et surtout une pratique en matière d’organisation des débats, de formation... ; il est certainement trop tôt pour les aborder utilement. Pour le moment, commençons par exemple par bien préparer le congrès de février ; commençons par continuer à débattre dans nos départements comme par nos sites.

2e) Dernier souci de Guy qui me paraît justifié : demander que le congrès de février soit seulement une étape dans l’élaboration de statuts du parti. En effet, nous constatons tous que cette réflexion est en train de mûrir au rythme de construction réelle de l’organisation. Par exemple, le texte mis en ligne sur le site national et intitulé "Les instances nationales du Parti de Gauche" (lien article) en date du 8 décembre 2008 précise beaucoup de points par rapport à celui distribué le 29 novembre. En particulier, le Conseil national y occupe la fonction habituelle des conseils nationaux à savoir l’instance délibérative sur les questions politiques importantes. " Il est composé de représentants élus des comités locaux. Le Conseil national provisoire fait le point sur la construction du Parti de Gauche, prépare le Congrès fondateur de février, et tranche les éventuelles questions politiques qui se posent d’ici là".

3) Evitons les faux débats sur les directions nationales

3a) Les "règles nationales provisoires" actuelles visent-elles à mettre en place une organisation pyramidale ?

Guy Decoupigny répond : oui.

" Que voulons-nous ?

Reproduire une organisation pyramidale type Parti Socialiste ? Bureau national, Conseil national, Secrétariat national..etc.. ?"

Moi, je réponds non.

Franchement, les "règles d’organisation et de fonctionnement du Parti de Gauche" distribuées le 29 novembre 2008 puis mises en ligne sur le site national ne me paraissent pas caractéristiques d’une organisation pyramidale : pas d’instance départementale, pas de coordination régionale... Ces règles mettent en avant seulement deux niveaux, le comité de base et les instances nationales.

3b) La démocratie doit-elle fonctionner de bas en haut ou de haut en bas ?

Guy défend un point de vue : " Nos militants exigent une démocratie citoyenne fonctionnant de bas en haut".

Dans un parti anticapitaliste, je suis persuadé du fait que la démocratie citoyenne est primordiale mais elle ne peut seulement fonctionner de bas en haut. Les traditions politiques françaises sont centralisées ; aussi, la direction nationale d’un parti joue un rôle décisif et nécessaire. cependant, pour réussir, elle a besoin de l’implication maximale de tous les adhérents dans le débat et dans l’action, d’une formation maximale de tous les adhérents, d’une vitalité démocratique maximale.

3c) Ne pas surestimer la conscience politique actuelle pour mieux cibler nos objectifs

Guy poursuit en écrivant que les militants de gauche "ne se laisseront plus abuser, ni imposer des structures, des règles, des idées concoctées par des experts ou des "think tanks" qui se trompent et manipulent l’opinion"

Si c’était vrai, j’en serais très heureux. Malheureusement, je crois que nous avons encore besoin de construire les moyens permettant aux citoyens, aux militants de gauche, aux adhérents de notre parti de ne plus se laisser "abuser, ni imposer des structures, des règles, des idées concoctées par des experts ou des "think tanks" qui se trompent et manipulent l’opinion". Ce travail de formation collective ne sera pas spontané ; il demande une implication des actuels dirigeants à tous les niveaux.

3d) Comment respecter les adhérents, leur donner la possibilité de gagner une expérience leur permettant d’être efficaces, progresser et postuler rapidement aux directions nationales.

Guy écrit "Nous souhaitons un parti de militants capables de penser par eux-mêmes. Le schéma "éxécutants-colleurs d’affiches" et cadres nationaux pensants n’est plus de mise et provoquerait un rejet suivi d’une rupture. Nous n’acceptons aucune sous-traitance programmatique confiée à quelques économistes, sociologues ou philosophes, même si ces derniers peuvent servir d’aiguillon.

Tout à fait d’accord. Mais attention, à l’heure du TGV et d’internet, un cadre pensant ayant un rôle politique effectif peut vivre ailleurs qu’à Paris, peut vivre dans les Pyrénées, les Alpes, les Vosges ou la Bretagne. Non seulement c’est possible mais c’est souhaitable.

Comme permettre cela ? A mon avis, justement par un type d’organisation permettant la pratique, la prise de responsabilités et la formation de camarades au niveau du comité, du département, de la région (donc un type d’organisation en partie calqué sur les institutions pyramidales du pays).

4) Plus précisément sur les directions nationales du parti de Gauche

Vu de l’Aveyron, je trouve la direction provisoire du Parti de gauche assez équilibrée pour les tâches actuelles.

4a) le Bureau national

Ce qui est écrit dans les "règles de fonctionnement et d’organisation provisoires" concernant le Bureau national me convient. Il s’agit d’une instance de réflexion et de décision politique. Ce type de direction n’existait pas en réalité dans PRS et manquait indéniablement. Sa composition actuelle doit lui permettre de jouer son rôle, au moins jusqu’au congrès de cet automne. Je crois que la qualité de nombreux membres de ce bureau est une chance pour le lancement du Parti de gauche.

"Le Bureau national provisoire est chargé d’animer l’intervention politique dans la période, la campagne de construction du nouveau parti, la préparation du congrès de fondation. Il s’occupe des questions politiques, d’élaboration collective des positions, des décisions, de la stratégie. Il suit les relations extérieures dans le cadre du Front, d’autres contacts nécessaires, des retours à faire à ceux qui frappent à la porte, de notre implication dans des mobilisations ou collectifs unitaires. Il prépare ou du moins supervise les textes de congrès et propositions programmatiques. Ses réunions donnent lieu à des comptes-rendus écrits et ses résultats sont portés devant la réunion du « secrétariat ». Il se réunit une fois par semaine. Il ne dissocie pas élaboration-direction-action et ses membres sont également impliqués dans les commissions et l’animation d’un secteur d’activité. Il est convenu que d’ici au congrès, l’engagement de la signature du Parti de Gauche au niveau national se fait par le bureau national provisoire, ce qui n’interdit pas aux comités de participer".

Ceci dit, la définition du rôle de ce Bureau national occupe plus de la moitié du texte sur le fonctionnement national du parti. C’est trop pour un texte public concernant globalement les questions d’organisation.

4b) Une instance d’animation concrète de l’activité du Parti : le Secrétariat national qui "met en œuvre les décisions du Bureau National provisoire".

Ayant vu fonctionner l’ancien secrétariat de PRS, je suis persuadé de l’utilité de cette structure même si sa complémentarité avec le Bureau national sera toujours à améliorer.

4c) Le point sur lequel la réflexion mérite d’être poussée concerne le Conseil national provisoire

Les "règles de fonctionnement et d’organisation provisoires" ne comptent que deux petites phrases sur cette instance ; or , ces deux phrases sont en partie contradictoires.

* "Le Conseil national provisoire est l’organe de représentation des comités".

Ce type d’instance est utile aux délégués locaux qui font ainsi part de leur expérience locale, qui contribuent à la réflexion de leur parti, qui rendent compte en comité de ce qu’ils ont entendu de vive voix. Cependant, le rôle politique réel de ce type de conseil national se limite à être un lieu de compte rendu d’expérience et d’échange.

* "Il sera réuni une fois d’ici au congrès pour valider les modalités de convocation du congrès et les textes (statuts, orientations...) soumis au débat et au vote".

Ce rôle correspond à celui des anciens comités centraux des partis communistes comme des trotskistes... Il correspond aussi au rôle du conseil national du Parti socialiste. Avec une grosse amélioration : les membres de ce conseil national élus dans chaque comité permettent un va et vient des informations et des débats bien plus vivant et direct.

A ma connaissance, aucun parti de gauche ou du mouvement socialiste n’a jusqu’à présent fonctionné ainsi.

Cet avantage peut se transformer en défaut, vu le nombre de personnes concernées si un effort n’est pas fait pour rendre ce Conseil national viable. Comment construire et faire vivre un Conseil national capable de jouer un rôle d’instance organisée réellement délibérative ? Là est la question.

4d) Les mois à venir étant décisifs pour l’avenir de notre parti, j’espère que nous disposerons à la fois :

* de directions nationales efficaces, capables de maîtriser politiquement nos pas (j’insisterais pour cela particulièrement sur le type de secrétariat parisien et de bureau national intégrant la province)

* de règles communes favorisant la démocratie citoyenne et l’émergence de nouveaux cadres dans des instances intermédiaires.

5) Quelques remarques complémentaires

5a) Au risque de passer pour un ringard ou un pessimiste, je crois utile de rappeler l’expérience du mouvement socialiste :

* le mode d’organisation local comme national doit sans cesse être adapté à de nouvelles tâches, à de nouveaux militants, à de nouvelles implantations. Les statuts doivent donc être suffisamment précis pour favoriser l’action et le débat collectifs mais aussi suffisamment souples pour ne pas rigidifier le fonctionnement. Par exemple, fixer par une "règle" nationale le nombre de délégués (2) par comité pour une coordination départementale ne présente à mon avis, aucun intérêt.

* il n’existe pas de bon organigramme indépendamment de la période politique, de l’état précis du parti ou du comité, des objectifs politiques, des tâches concrètes, des problèmes d’organisation à résoudre pour assumer ces tâches. D’ici l’automne 2008, la réussite de nos projets autour des élections européennes peut dépendre de façon importante d’une bonne tactique, d’une bonne communication prises à charge par une équipe nationale. De même, la création de comités locaux peut être en partie impulsée à partir du national. En conséquence, l’insistance des "règles d’organisation et de fonctionnement provisoires du PG" sur le Bureau national et le Secrétariat national correspond en partie au type de tâches des mois à venir. Par contre, leur seule existence comme directions délibératives et exécutives poserait des problèmes d’organisation et de fonctionnement démocratique au delà de l’automne 2009.

* pour éviter de gamberger, il faut toujours partir, en matière d’organisation, des structures qui marchent et dont l’utilité est évidente. Dans l’immédiat, c’est effectivement le cas du Bureau national, du secrétariat national, du conseil national et des comités locaux. J’ajouterais le niveau départemental par lequel la plupart des implantations du PG se sont construites même si ce niveau n’apparaît pas dans les "règles d’organisation et de fonctionnement ". Par contre, celles-ci insistent beaucoup sur des commissions nationales dont le rôle et la composition sont encore trop floues pour épiloguer à leur sujet.

5b) N’opposons pas structure nationale ( y compris en partie pyramidale) et fonctionnement démocratique de l’organisation

En fait, sans une bonne organisation nationale, ni les militants ni les comités ne peuvent réellement participer à trancher des choix politiques. L’impasse des collectifs antilibéraux à l’automne 2006 l’a bien montré.

Dans un message sur le texte de Guy, Danielle Simonnet écrivait "nous ne devons pas tomber dans un basisme qui viserait à refuser que le Parti se structure, en parti parce qu’il est un parti, et se dote donc d’instances au niveau départemental et au niveau national".

Deux phrases de Guy pouvait laisser craindre ce travers basiste " Reproduire une organisation pyramidale type Parti Socialiste ? Bureau national, Conseil national, Secrétariat national..etc.. ? Ce serait répéter les erreurs du passé".

5c) Ne pas reproduire les erreurs du PS ?

Est-ce que ce serait répéter les erreurs du passé que de "reproduire une organisation pyramidale type Parti Socialiste" ? Le bilan des "erreurs" du PS ne touche pas essentiellement à son organisation interne qui ne peut d’ailleurs être résumée par "pyramidal". Parmi les "erreurs organisationnelles" qui ont pesé dans la dégénérescence de ce parti, il faut, je crois, pointer l’élection du premier secrétaire national et fédéral par tous les adhérents. Cela montre bien que le vote direct de chaque militant n’est pas la panacée pour répondre à tous les problèmes. Le PS est essentiellement électoraliste et au service des élus, s’appuyant sur une certaine vie démocratique dans les limites de cette nature électoraliste. Pour préparer les futurs statuts du Parti de Gauche, certains aspects du mode d’organisation socialiste méritent une réflexion approfondie . Enfin, je n’ai pas l’impression que Guy refuse une organisation, y compris pyramidale ; je crois qu’il veut seulement l’intégrer dans un fonctionnement démocratique où les militants de base aient toute leur place.

Conclusion

Dans un message mis en ligne à la suite du texte de Guy Decoupigny, Danielle Simonnet (Bureau national du PG) a écrit "Une fois que tu as dit cela, tout reste à penser ! ".

Je ne peux dire mieux.

Jacques Serieys


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