Potemkine (Jean Ferrat, décembre 1965)

lundi 20 février 2012.
 

Cette chanson est sortie au moment où de petits groupes commençaient à se former dans la jeunesse pour assumer des orientations anticapitalistes et anti-impérialistes radicales, au moment aussi où de forts courants de radicalisation vers la gauche commençaient à toucher divers pans de la société. Je me rappelle de sa réception dans deux lieux publics où la salle resta subjuguée devant le poste de télévision.

M´en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde

Qui chante au fond de moi au bruit de l´océan

M´en voudrez-vous beaucoup si la révolte gronde

Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents

*

Ma mémoire chante en sourdine

Potemkine

*

Ils étaient des marins durs à la discipline

Ils étaient des marins, ils étaient des guerriers

Et le cœur d´un marin au grand vent se burine

Ils étaient des marins sur un grand cuirassé

*

Sur les flots je t´imagine

Potemkine

*

M´en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde

Où celui qui a faim va être fusillé

Le crime se prépare et la mer est profonde

Que face aux révoltés montent les fusiliers

*

C´est mon frère qu´on assassine

Potemkine

*

Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade

Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint

Mon frère, mon ami, je te fais notre alcade

Marin ne tire pas sur un autre marin

*

Ils tournèrent leurs carabines

Potemkine

*

M´en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde

Où l´on punit ainsi qui veut donner la mort

M´en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde

Où l´on n´est pas toujours du côté du plus fort

*

Ce soir j´aime la marine

Potemkine


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