Sarkozy : Candidature mystificatrice et pitoyable mais redoutable par ses soutiens capitalistes

mercredi 22 février 2012.
 

1) 66 jours pour tourner la page ( François Delapierre)

En officialisant sa candidature, Nicolas Sarkozy a prétendu vouloir se libérer du poids de la fonction présidentielle. Mais c’est au poids accablant de son bilan qu’il cherche à échapper. Il dit vouloir écouter le peuple alors qu’il l’a systématiquement ignoré, contourné, affronté pendant cinq ans. Sa seule proposition consiste à diviser les Français en dressant ceux qui ont encore un emploi contre les chômeurs. L’unique parole censée dans ce flot de contre-vérité est qu’à 57 ans on peut commencer une nouvelle carrière. En le congédiant, les Français lui donneront l’occasion de le vérifier.

François Delapierre, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon

2) La candidature indécente (Eric Coquerel)

La déclaration de Nicolas Sarkozy a été à, l’image de son quinquennat : indécente. Vu son bilan, l’homme du Fouquet’s prend les Français pour un peuple amnésique et stupide. Les 2 millions de chômeurs supplémentaires depuis 2007 apprécieront notamment de l’entendre vouloir mettre le travail au centre de tout. Il prétend vouloir être le bouclier des Français contre la crise alors qu’il aura été celui des riches pendant 5 ans. On n’a rien appris ce soir dans ce discours pitoyable de fin de règne. On devrait cependant en tirer une conclusion : désormais candidat, Nicolas Sarkozy n’a plus la légitimité de signer un traité européen qui engagerait la France.

Eric Coquerel, secrétaire national du PG et conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon

3) Candidature Sarkozy : réaction du Parti de Gauche

Rien de neuf à écouter le candidat Nicolas Sarkozy, le disque tourne à vide. Il est dorénavant en panne d’imagination pour tromper les français et n’a à offrir que la poursuite de ses politiques désastreuses. D’ailleurs, le choix d’une chaîne privée, TF1, pour annoncer sa candidature est le le symbole même de la politique menée par Nicolas Sarkozy : mépris pour le secteur public, priorité au privé.

Et qui peut croire à sa conception du rassemblement des français lorsque toutes ses propositions d’appel au peuple par le référendum ne visent qu’à dresser les citoyens les uns contre les autres.

En tous les cas, tous ceux qui veulent manifester lors des déplacements du président de la République et qui se heurtent à chaque fois au déploiement massif de forces de l’ordre, n’hésiteront pas à venir dire ses vérités au candidat qui annonce vouloir rompre avec le protocole !

On est rarement réélu sur un bilan. Nicolas Sarkozy sera lui battu car son bilan est désastreux pour notre pays. La France du peuple, la France du travail saura renvoyer Sarkozy dans ses foyers retrouver ses amis de l’oligarchie.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

4) Sarkozy, une couche réactionnaire après l’autre ( Patrick Apel-Muller, édito de L’Humanité)

Carla Bruni-Sarkozy, dans TV Magazine, a fait part de sa déception à l’égard des médias : "Je regrette que le journalisme d’opinion prenne de plus en plus de place, au détriment du journalisme d’information." Et de trouver « insupportables, méprisantes » les critiques systématiques.

On comprend mieux alors le choix de ses intervieweurs par Nicolas Sarkozy : il ne risque jamais d’être décoiffé. Hier soir, c’était, sur TF1, chez l’un de ses amis du Fouquet’s, qu’il avait choisi d’annoncer sa candidature sans craindre d’être poussé sans ses retranchements par Laurence Ferrari qui l’approuvait de la tête. Vous parlez d’une surprise ! Comme si tout ce qu’il a fait ces dernières semaines ne ressortait pas d’une campagne, appuyée par les moyens publics d’un président sortant. Son programme ? Il l’a exposé pour l’essentiel dans le Figaro Magazine et va rajouter, intervention après intervention, une couche réactionnaire sur la précédente.

La "France forte" comme slogan alors qu’elle est soumise aux diktats de Merkel

Ses rodomontades sur le capitaine habile à guider le vaisseau dans les flots furieux de la crise se fracassant sur les écueils de la réalité, l’hôte de l’Élysée a décidé de jouer du paradoxe comme d’une arme de brouillage. Ainsi, se prépare-t-il à tenir meeting ce soir à Annecy sous le slogan « La France forte ! », alors que sa soumission aux diktats d’Angela Merkel confirme à quel point il l’a abaissée. Il prétend mener campagne sur des valeurs, alors que celles qui le préoccupent véritablement sont cotées en Bourse. Le courage dont il se targue, c’est celui de voler les plus faibles au profit des plus riches, en désignant les premiers à la vindicte.

Il confond délibérément son goût de l’exploitation avec un attachement au travail. Il prétend combattre le système quand il en est un produit achevé, dont la présidente du Medef, Laurence Parisot, fait la promotion. Ses porte- parole sont à l’image de sa trajectoire politique, d’un côté, la grande bourgeoise grandie dans les ambassades et les porcelaines de Sèvres, Nathalie Kosciusko-Morizet (descendante, dit-on, de Lucrèce Borgia) ; de l’autre, Guillaume Peltier, sorti des rangs du Front national de la jeunesse, devenu factotum du vicomte de Villiers, avant de trahir son maître pour un plus puissant à qui il passe les plats de l’extrême droite. Tout cela ferait peuple, juge le candidat UMP, qui prétend faire appel lui alors qu’il a confisqué sa parole après le référendum de 2005.

Candidature sans espoir pour l’immense majorité de la population

La candidature de Nicolas Sarkozy est sans surprise et ne présente aucun espoir pour l’immense majorité de la population. Il ambitionne un remodelage complet de la société française, une amputation de la souveraineté populaire réduite aux apparences et une déréglementation du travail qui balaierait les acquis du XXe siècle pour leur substituer le règne de la concurrence libre et non faussée du tous contre tous et du rien pour chacun. À ce régime-là, c’est tout le corps social qui s’affaiblit. Nous verrons donc des successions de coups, des petites et des grandes provocations, les émotions publiques attisées pour obscurcir les vrais termes des débats.

Faisons le pari que cela ne suffira pas et que les citoyens échapperont au tête-à-tête des ego qui leur sera servi matin et soir pour envisager les changements profonds qui mettraient au pas les marchés financiers et les intérêts populaires au premier rang.


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