Mélenchon... pour que resurgisse en nous l’émotion d’être ce que nous sommes sans plus céder un mètre de terrain à qui que ce soit

mercredi 7 mars 2012.
 

Le candidat à la présidentielle est devenu ce que certains souhaitaient et ce que d’autres n’imaginaient pas : un accélérateur de dynamisme.

Mélenchon

Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon suscite en nous un optimisme qui dépasse de beaucoup le strict cadre des seuls partisans engagés du Front de gauche. Favorisant dans un même mouvement la mobilisation des militants de toutes les organisations de la coalition du Front (tous plus enclins, rappelons-le au passage, à défendre des idées qu’à jouer les supporters d’un guide suprême) et la diffusion par capillarité dans le corps social d’un discours commun de très haute ampleur, parvenant à la fusion entre l’idéal communiste-marxien et l’idéal républicain, Mélenchon est devenu ce que certains souhaitaient et ce que d’autres n’imaginaient pas  : un accélérateur de dynamisme. Et c’est peu dire. Le succès en librairie du « programme partagé » intitulé l’Humain d’abord illustre à sa manière le vaste champ d’appropriation des idées. Pour la première fois depuis longtemps – 1981  ? –, se sent concernée la part de notre peuple qui ne participait plus à un jeu politique devenu pour elle insignifiant.

Philosophie

Que dit également Mélenchon dans certaines assemblées républicaines  ? Ceci  : « J’appartiens, avant toute chose, à la tradition philosophique des Lumières dont je considère qu’elle est incarnée en politique – mais je n’y ramène pas tout mon engagement philosophique – par la gauche révolutionnaire, à laquelle j’ai adhéré depuis mon plus jeune âge. » Si la raison est politique, la politique n’existe qu’à la condition impérieuse de laisser une distance réflexive entre sa pratique et sa connaissance. Mélenchon  : « Cela permet de s’élever de ce qui est à ce qui devrait être. » Alors il le dit dans les meetings, debout, le poing levé vers les foules compactes  : « Prenez la parole  ! Ne la réclamez jamais, ne suppliez pas qu’on vous la donne. Ce pays nous appartient, prenez le pouvoir  ! » Il s’insurge, râle, explique, prend le temps de toutes les pédagogies où l’écoute devient la règle, ressasse autant de fois que nécessaire. Ne nous y trompons pas. Ce que tous les artisans du Front de gauche ont choisi d’engager ne se réduit pas à une élection. Lorsqu’ils appellent les ouvriers à retrouver leur fierté, leur solidarité, lorsque, partout, les salles trop exiguës se remplissent de milliers de personnes qui retrouvent les chemins d’une espérance, le front dressé, nous sentons que les liens de l’intelligence collective cessent – enfin – de se dénouer.

Consciences. Pour tenir le fil de la continuité, le Front de gauche ne vise qu’un objectif  : réveiller les consciences citoyennes  ! Et puis redonner de la dignité à tous les citoyens, les inviter à devenir eux-mêmes des acteurs d’idées et d’arguments, des propagateurs d’idéal, pour nous laver des souillures d’années de mise au rebut et d’humiliations, pour nous élever et regarder au-delà de l’horizon et voir monter dans nos cœurs et dans nos yeux l’invitation au plus-loin encore… Dites-le autour de vous  : les moments « d’éducation populaire » servis par un orateur hors normes comme Mélenchon n’irritent que ceux qui méprisent le peuple. « Nous sommes une assemblée, proclame-t-il. Et parce que nous sommes un collectif, nous sommes une assemblée d’intellectuels. Tous les jours nous devons apprendre… comme moi-même je dois apprendre de vous." Alors nous nous écoutons, nous nous enrichissons mutuellement. Puis nous allons répandre les idées acquises… Conclusion  ? Nous assistons avec émerveillement au retour du voyage initiatique en politique, pour que, toutes générations aux regards confondus, resurgisse en nous l’émotion d’être ce que nous sommes, de le crier, sans plus céder un mètre de terrain à qui que ce soit.


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