Grève générale contre l’austérité au Portugal

dimanche 25 mars 2012.
 

Ils sont des centaines de milliers à avoir répondu présents à l’appel à la grève générale lancée par le principal syndicat portugais, la CGTP. Autant que le 24 novembre dernier lors de la grève générale appelée à l’époque par les deux centrales syndicales, l’UGT et la CGTP.

Les associations de précaires, les mouvements du 12 Mars et 15 Octobre, le Mouvement des Femmes (MDM), le syndicat des micro et petites entreprises, les "Précaires inflexibles » ont relayé l’appel. C’est aussi leur succès. Quant aux adhérents de l’autre grand syndicat, l’UGT (proche du parti socialiste), qui n’appelait pas à la grève cette fois, nombre d’entre eux ont décidé de faire grève quand même.

La grève a été ârticulièrement suivies dans les secteurs les plus touchés par les coupes budgétaires : les transports publics, l’administration centrale et municipale, les services portuaires, chez les pompiers, le secteur de l’entretien. Les collèges, les hôpitaux, les centres de santé qui ne fonctionnaient qu’avec le service minimum. Certains secteurs des "services" aussi, comme à la Caixa Geral de Depositos où près de 50% des travailleurs étaient en grève au siège central ou dans certaines grandes surfaces.

Le mot d’ordre de la CGTP était clair : "Non au paquet de mesures d’exploitation et d’appauvrissement, oui à un changement de politique". Il a été repris par le peuple descendu dans la rue pour s’opposer à la réforme du travail et aux mesures d’austérité drastiques prises par le gouvernement sur ordre de la Troïka en échange du « plan de sauvetage » de 78 milliards de mai dernier.

Pour rappel, la réforme du travail votée en janvier dernier prévoit rien de moins que :
- l’obligation pour tout travailleur de mettre à disposition de l’entreprise un nombre d’heures de travail gratuit, le patron étant libre d’en disposer comme il le veut tant qu’il ne dépasse pas 50h par semaine ou 150h par an.
- la réduction du nombre de jours d’indemnisation de chômage de 30 à 20 jours pour 1 an de travail

- la facilitation des licenciements via une nouvelle clause "pour inadaptation au poste" en cas de "baisse de la productivité ou de la qualité".
- la réduction du nombre de jours de congés : 3 jours les congés en moins, 4 jours de fête supprimés, liberté aux entreprises de fixer les ponts.

En Janvier, la CGTP dénonçait un "retour au Moyen-Age". L’UGT, elle, signait le texte au prétexte que le gouvernement était revenu sur sa proposition de faire travailler les employés une demi-heure par jour en plus gratuitement.

Les résultats sont là : les recettes de la Troïka enfoncent le pays dans la crise. Le chômage approche désormais les 15%, les offres d’emplois ont baissé de 37, 6% en un an, près de 200 000 personnes ont quitté le pays, les recettes de l’Etat ont baissé de 4,3 % sur janvier et février 2012 et le gouvernement annonce une récession de 3,3%.

Pour autant, le gouvernement ne prend pas le parti du peuple, loin s’en faut. Face à la contestation populaire, Passos Coelho a opté pour la répression. Il envoie la police casser des piquets de grève avec des Taser et procède à des arrestations de responsables syndicaux. En réponse les grévistes ont décidé de manifestent caméra ou appareils photos au poing.

Le Parti de Gauche soutient les portugais en grève et s’inquiète des pressions du gouvernement sur les grévistes. Nous participons ce soir à la manifestation de soutien organisée à partir de 18 heures devant l’Ambassade du Portugal à Paris.

Bruno Fialho, Juliette Estivill et Céline Meneses,

Commission Internationale du Parti de Gauche


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