A propos des langues régionales et minoritaires (texte voté par le Bureau national du Parti de Gauche)

lundi 28 mai 2012.
 

Le Parti de Gauche est parfois interpellé sur la question des langues régionales et/ou minoritaires et leur enseignement. Nous voulons, avec cet argumentaire, affirmer et préciser notre position de principe sur ce thème.

La France s’est dotée, depuis les années cinquante, d’un cadre législatif protecteur pour les langues régionales.

L’apprentissage des langues régionales et minoritaires est possible dans l’enseignement public : basque, breton, catalan, occitan, corse, tahitien, ainsi que 4 langues mélanésiennes. Les langues régionales et minoritaires sont prises en compte pour l’obtention du bac.

Rien donc n’empêche dans les textes la pratique des langues régionales pour celles et ceux qui le souhaitent.

Ce débat a lieu dans un contexte général d’offensive libérale.

En particulier, la réforme des collectivités territoriales constitue l’un des dispositifs de ce projet de concentrations imposées, renforçant la concurrence et les inégalités entre les territoires et nourrissant les inégalités sociales. De plus, la question d’un acte III de la décentralisation est aujourd’hui ouverte dans le débat public. Cette contre-réforme et ces projets ne font qu’obéir aux directives européennes qui visent à transformer la France en une juxtaposition de provinces et de grandes métropoles en compétition les unes avec les autres dans le cadre du grand marché transnational de la concurrence libre et non faussée.

La droite mène cette offensive libérale, elle qui orchestre la grande braderie du service public de l’éducation nationale : suppressions de postes, marchandisation et mise en concurrence avec l’enseignement privé qui se voit accorder toujours plus de privilèges. Ainsi s’organise l’accès aux savoirs sous conditions de fortune, qui renforce les inégalités sociales devant l’accès au droit à l’éducation.

Les arguments qui sont avancés pour aller encore plus loin dans l’enseignement public des langues régionales ne sont pas recevables pour nous.

L’antagonisme entre les principes républicains et la prise en compte d’un patrimoine culturel et linguistique, avancé par certains, est factice : parce que nous sommes toutes et tous différents, tout en étant avant tout des semblables, nous avons besoin d’égalité. Revendiquer des droits particuliers à une catégorie de la population au nom des différences, est une atteinte à l’égalité républicaine.

Dispenser un enseignement public uniquement dans la langue de son choix, y compris en immersion, au détriment de l’apprentissage de la langue commune, le français, signifierait que des groupes entiers de locuteurs ne se verraient enseigner durant toute leur scolarité qu’une langue compréhensible uniquement par une fraction de la population de notre pays. Nous réaffirmons avec vigueur notre attachement au maintien d’une langue véhiculaire commune permettant à tous les citoyens de se comprendre. Le français doit être la langue de référence unique dans l’ensemble du service public d’éducation. C’est aussi une erreur de faire des langues régionales une catégorie à part par rapport aux autres langues : par exemple les langues mortes et les autres langues étrangères dans leur diversité.

Nos principes et propositions :

Le PG réaffirme son attachement aux principes républicains qui sont évidemment compatibles avec la valorisation de tout patrimoine culturel.

Le PG s’oppose au projet libéral de l’Europe des régions qui vise à la mise en concurrence des territoires et affaiblir le rôle régulateur des états. Pour le PG, l’Etat devrait d’ailleurs être un rempart contre la dérégulation néolibérale qui détruit les solidarités et les services publics.

Le PG rappelle son attachement à l’attribution exclusive des fonds publics à l’enseignement public.

Le PG réaffirme son attachement à l’apprentissage par toutes et tous de la langue française dès le plus jeune âge comme garantie de la cohésion nationale et s’oppose à l’institution de droits particuliers pour des groupes particuliers. Nous réaffirmons l’unité et l’indivisibilité de la République par la préservation d’un langage commun.

Le PG n’est pas pour la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires car elle impose d’introduire des droits particuliers pour une catégorie de citoyens.

Le PG est favorable à l’enseignement des langues minoritaires de manière optionnelle dans le cadre du service public d’éducation.

Le PG réaffirme que le français est la langue administrative et la langue véhiculaire commune.


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