Contre l’ordre injuste du capitalisme... taxer les profits et les riches, augmenter les salaires (Olivier Besancenot)

mardi 23 janvier 2007.
 

Contre l’ordre injuste du capitalisme...

... taxer les profits et les riches, augmenter les salaires

L’annonce que Ségolène Royal et François Hollande faisaient partie des 400 000 riches qui payent l’impôt sur la fortune ainsi que Sarkozy, Corine Lepage et Le Pen, a relancé le débat provoqué par l’exil fiscal de Johnny Halliday en Suisse. Et tout le petit monde des privilégiés petits et grands de s’inquiéter que l’Etat en taxant de trop la fortune ne fasse fuir les talents ! Royal elle-même a désavoué François Hollande qui proposait d’augmenter les impôts de ceux qui gagnaient plus de 4000 euros net. Pour elle, il n’est pas question de décourager « l’effort et le travail » ! Elle reprend les mots de Sarkozy qui pose au défenseur de « la valeur travail » !

Justifier ainsi la baisse des impôts dont ont profité les couches sociales les plus aisées, à laquelle la gauche a elle même participé avec Fabius et sur laquelle elle reste dans le flou, relève d’un profond mépris des classes populaires. Le talent et l’effort sont le lot des millions de travailleurs de ce pays qui font tourner l’économie et marcher les services publics. Pourtant, 80% des salariés gagnent moins de 1700 euros par mois ! La moitié gagne moins de 1400 euros et 7 millions de personnes doivent tenter de survivre avec moins de 780 euros. De l’autre côté, les dirigeants des grandes entreprises s’attribuent des revenus qui varient entre 100 à 400 SMIC. Mme Betancourt, la patronne de l’Oréal, la principale fortune du pays, vient de toucher pour la seule année 2005 des dividendes équivalents à 17 500 SMICS ! Et on ose nous parler de talent et d’effort alors qu’il ne s’agit que du parasitisme des classes dirigeantes.

L’impôt est censé permettre une redistribution des richesses en faveur des plus démunis. La politique de la droite, sous prétexte d’efficacité économique, redistribue en fait les richesses en faveur des possédants. Qui peut croire que l’aggravation des inégalités, l’augmentation de la pauvreté peuvent favoriser le développement social ? L’efficacité économique pour eux, c’est la rentabilité financière, les profits !

C’est bien les intérêts des possédants que sert Sarkozy quand il propose d’abaisser à 50 % au lieu de 60 le « bouclier fiscal » qui protège les plus hauts revenus. Cela rapporterait 250 millions d’euros aux 15000 revenus les plus élevés. Ou quand il prétend baisser l’impot sur les sociétés et allèger les cotisations sociales. Depuis le milieu des années 90, ce simple allégement a représenté un cadeau au patronat évalué à 400 milliards d’euros.

La gauche, si elle voulait réellement redistribuer les richesses, devrait commencer par taxer les profits comme les hauts revenus et supprimer la TVA qui touchent en premier lieu les classes populaires.

Et si elle voulait lutter contre les inégalités, redistribuer la richesse, elle ferait l’opposé de Sarkozy. Ce dernier se prétend, sans rire, le candidat du pouvoir d’achat en proposant à chacun de gagner plus en travaillant plus et plus longtemps. La gauche devrait imposer un SMIC à 1500 euros net, augmenter immédiatement les salaires de 300 euros. Elle se garde bien de s’y engager.

Ce sont ces exigences que nous voulons porter avec Olivier Besancenot. Celles des enseignants qui étaient dans la rue, samedi, contre la baisse de leur pouvoir d’achat et la diminution des effectifs, celles des fonctionnaires qui feront grève le 8 février pour les salaires, celle des salariés du privé.

C’est bien la seule lutte réelle pour un ordre juste, contre l’ordre capitaliste : la mobilisation pour les salaires et faire payer les riches en prenant sur les profits et les grandes fortunes.



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