Depuis 2002, l’extrême droite a reculé dans les villes

mercredi 2 mai 2012.
 

Dimanche soir nous avons pris un coup au moral. Mais passé l’effroi bien entretenu par les médias, regardons plus en détail de la percée de l’extrême droite. Par Hendrik Davi.

2007 a vu un siphonnage en règle de l’électorat FN par Sarkozy, donc pour analyser la progression des idées FN, il faut comparer 2002 et 2011. Or le succès du FN et de ses idées est plus relatif que les médias ne le disaient hier soir, au moins en pourcentage.

En effet en 2002 il y avait 2 candidats d’extrêmes droites (le Pen et Megret), nous l’avons un peu vite oublié, il y avait aussi Chasse, Pêche, Nature et Tradition qui avait capté dans certains endroits le vote FN.

Par la suite, je ne tiendrais compte que de le Pen et Megret. Regardons juste les chiffres : au niveau national en 2002, l’extrême droite fait 16.86+2.34 soit 19.2% (sans compter le 4.23% de CPNT), la gauche radicale (extrême gauche +PCF) totalisait 13.81. En 2012, le FN totalise 17.9% (soit un recul de 1.3%) et la gauche radicale 12.81 en recul seulement de 1% alors même que la droite étant au pouvoir le vote PS est mécaniquement plus fort.

Comme la participation est bien plus forte, évidemment en nombre d’électeurs le FN progresse et on ne peut que s’inquiéter de ce résultat. Mais il masque de profonds changements. En effet, le FN recule fortement dans les grandes villes et les banlieues ouvrières où il est même souvent derrière le FdG. L’extrême droite chute de plus de 5 points à Lyon, Toulouse, Montpellier et Nice et 4 points à Lille, Paris et Marseille. Sur 15 grandes villes, le FdG est devant le FN en 2012 dans 10 d’entre elles. Et sur 5 villes de banlieues aux quartiers dits chauds (Grigny, Vaux en Velin, St Denis, la Courneuve et Aubervilliers), l’extrême droite passe de 20.63% en 2002 à 11.88% en 2012. Dans ces villes le FdG fait en moyenne 20,5% soit près de 10 points devant le FN.

Le FN ne progresse pas vraiment dans ces bastions de l’est qui vont du Gard à la Moselle, par contre il progresse fortement passant de 10 à 15% dans les départements ruraux de l’ouest où avant il était faible (Dordogne, Cantal, Landes, Charentes..).

Le FN régresse donc là où il existe un tissu social et militant. Loin de moi de nier le danger FN, nous sommes conscient que dans un capitalisme en crise, une course de vitesse est engagée entre la gauche de transformation sociale et le FN. Le FdG a donc eu raison d’en faire un thème de campagne. Le PS et la gauche caviar (je pense au Nouvel Obs) ont eu tort de faire de Mélenchon le perturbateur qu’il fallait décrédibiliser en en faisant un « homme du système ».

De plus, depuis 2007, l’UMP popularise et crédibilise les idées du FN. La souffrance sociale, le chômage, la baisse du pouvoir d’achat, la disparition des services publics, sont autant d’éléments qui auraient pu encore plus faire augmenter le FN. Finalement dans cette course de vitesse, il semble qu’on ait même marqué des points là où l’on a fait des meetings et une campagne dynamique : dans les grandes villes. Donc si le score élevé du FN nous rappelle les enjeux de la période, on peut se dire que la reconquête des classes populaires a commencé. Il va aussi maintenant falloir que le FdG s’intéresse à ces petites communes et ses territoires ruraux, même dans ces zones rien n’est acquis pour le FN comme le montre le bon score du FdG dans certains villages des Alpes de Haute Provence ou de la Drôme.

Cette reconquête ne pourra se poursuivre que si nous restons indépendants et autonomes vis à vis du PS (pas de soutien à un gouvernement social-libéral) et que nous développons la lutte contre l’Europe libéral en renforçant nos syndicats.

Dans la rue le premier mai, dans les urnes pour les législatives, nous devons continuer à renforcer le FdG.

On lâche rien !


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