Le jour où… les riches taxés à 75 % ficheront enfin le camp

mardi 5 juin 2012.
 

On est le 4 août 2013 et la France se réveille appauvrie de ses riches.

En longues cohortes envuitonnées, ceux-ci fuient cette ingrate terre socialo-communiste incapable de reconnaître leurs mérites et de réaliser que la vie est une fontaine à champagne où l’argent ruisselle du haut vers le bas, si tant est qu’on s’évite de canarder le sommet de la pyramide.

Réuni en séance spéciale, le Parlement échauffé par l’importance du moment et la canicule décennale, vient de confirmer la taxe à 75% sur les contribuables le plus riches. En résumé, ceux qui a minima gagnent 10 fois comme un ministre et 100 fois comme un smicard.

Au printemps 2012, dans les hautes sphères, personne ne prend très au sérieux cette promesse de campagne de Hollande, énoncé dans un embrouillamini assez croche-pattes.

Le CAC 40, le Medef et le Siècle réunis se disent qu’ils parviendront bien à torpiller cette mesure aussi confiscatoire que vexatoire pour les forces vives de la nation mondialisée.

Ils comptent sur le relais au sein du nouveau pouvoir de gens très au fait des réalités de la finance et de la concurrence généralisée des talents. Ils font confiance à des pointures comme Jean-Pierre Jouyet, Emmanuel Macron ou Matthieu Pigasse pour torpiller cette initiative délétère.

Les nouveaux immigrés de Coblence Mais, sitôt le scrutin effectif, la multiplication des plans sociaux sonne comme un déni de démocratie et braque l’opinion publique contre ces patrons que Sarkozy appelait déjà voyous.

Les rumeurs de transfert de sièges sociaux de quelques grosses boites au Luxembourg, en Belgique, ou à Londres, ne fait qu’envenimer les noces toujours très SM entre les Français et le capitalisme nomadisé.

Fin 2012, à l’heure où se bouclent les exercices annuels, un vent de panique décoiffe les possédants qui craignent d’être joliment possédés. Et les cabinets d’avocats fiscalistes accélèrent les stratégies de contournement et les manoeuvres d’évacuation du vieux paquebot qui s’appelle toujours France, mais que les économiquement forts croient voir customisé en cuirassé Potemkine.

Au sein de la gauche, le débat aiguise les aspérités. Les réalistes font valoir qu’on devrait éviter de s’accrocher à des symboles ; que l’Europe finira bien par uniformiser la fiscalité ; qu’il suffit d’attendre et qu’on verra bien.

Les radicaux sont vent debout contre ces nouveaux immigrés de Coblence qui refusent de contribuer à l’effort collectif. Ils leur reprochent surtout de continuer à profiter du modèle social français, à se faire soigner à l’hôpital Pompidou en payant une légère surtaxe à la sécu ou à scolariser leurs enfants à Henri IV après leur avoir acheté un studio sectorisé.

Les plus remontés qui ne sont pas les moins rigides proposent une déchéance de nationalité ou une mise au ban de la République, mais les angéliques internationalistes voient vite l’impasse où cela mènerait et dans laquelle la gauche pourrait se trouver au coude à coude avec les apologues des frontières, venus du FN ou de l’UMP.

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