Législatives 2012 : Derniers jours

vendredi 8 juin 2012.
 

Une poignée de jours nous sépare désormais du premier tour. Le vote confirmera que l’alternance à gauche est engagée. La défaite de Sarkozy a déjà commencé à fissurer profondément l’édifice UMP pris dans une guerre au sommet dont on ne voit pas comment elle pourrait se résoudre pacifiquement. La ligne dure continue à dominer le parti ex-présidentiel, engagé dans une entreprise extraordinairement périlleuse de concurrence avec l’extrême-droite qui l’amène parfois à la remplacer, souvent à la légitimer. Cette orientation d’extrême-droitisation a été défaite à la présidentielle, elle le sera aux législatives. Une campagne de quelques courtes semaines entrecoupées de ponts ne peut inverser le rapport de forces dans le pays. De plus, le vote de dimanche aura lieu avant que tout bilan de l’action gouvernementale puisse être fait. Aucun événement n’est survenu qui pourrait faire changer d’avis un nombre significatif d’électeurs après la victoire de la gauche à la présidentielle. Mais cette nouvelle configuration à droite change la suite. L’opposition au gouvernement socialiste élue dans ces législatives sera fermement installée sur les terres idéologiques du Front national. Et l’espace de conquête de ce dernier sera élargi d’autant.

Face au danger renforcé, il faut une alternative renforcée à gauche. Il le faut car la crise va connaître de nouveaux rebonds et approfondissements. La Grèce ne remboursera pas. Lorsque nous l’avons dit, dès le premier jour, on nous a regardés de haut comme des incroyants incapables d’admettre la redoutable efficacité des remèdes du bon docteur Strauss-Kahn à la tête du FMI. Nous avions hélas raison et même les banques ont du l’admettre en s’asseyant sur une partie de leurs créances. Elles n’ont pas fini de le faire et certaines sont prises jusqu’aux essieux dans le défaut grec. Et que diront-ils quand nous en serons à l’Espagne ? Jusqu’à maintenant la seule réponse des dirigeants de l’Union est la fuite en avant dans l’Europe austéritaire. Ils continueront tant qu’un peuple ne les aura pas arrêtés. Car cette ligne est un triomphe politique pour eux. D’anciens banquiers ultralibéraux trustent les fonctions européennes, voient leurs prérogatives gonfler avec la crise et se retrouvent même parfois propulsés à la tête de gouvernements ! Mais pour nos sociétés, le désastre est au bout de la route. Ou alors le changement d’itinéraire. Or pour cela il faut un outil politique capable d’organiser la bifurcation qui sera l’issue positive à l’impasse.

Le fleuve finit toujours par creuser son cours. Qui eut dit en Grèce qu’une des composantes d’une autre gauche mortellement divisée, petit parti originellement si éloigné de toute ambition gouvernementale, deviendrait le recours à gauche et dépasserait les socialistes inoxydables du PASOK ? Mais que de souffrances inutiles pendant cette longue marche vers l’alternative ! En France nous pouvons aller bien plus vite grâce à l’existence du Front de Gauche. 4 millions de voix rassemblées sur une orientation combattive et claire. Une union qui continue de grandir et devient un rassemblement populaire. Dimanche prochain elle peut conforter son poids. Elle peut aussi être en position d’arracher des élus qui seront autant d’outils de résistance, appréhendables par le grand nombre, donnant confiance dans la possibilité de se rassembler majoritairement contre la finance. Si nous y arrivons, tout change !


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