Le choix de l’affrontement, "une dernière tentative désespérée" pour le FN

vendredi 8 juin 2012.
 

A quelques jours de l’échéance électorale, le ton monte à Hénin-Beaumont. Après l’épisode des faux tracts, le Front National multiplie les attaques. lundi soir, tout au long de son meeting, Marine Le Pen s’en est pris violemment à Jean-Luc Mélenchon. Alexis Corbière, candidat du Front de Gauche aux législatives dans la VIIIème circonscription de Paris et fin connaisseur du Front National, répond à ces invectives.

L’Humanité.fr : Que vous inspirent les faux tracts distribués par des militants frontistes en Pas-de-Calais, et revendiqués par leur présidente ?

Alexis Corbière : C’est un acte de délinquance ! Il faut savoir que ce genre de manœuvres frauduleuses est passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Jean-Luc Mélenchon a d’ores-et-déjà saisi le tribunal correctionnel de Béthune. Au delà de l’aspect judiciaire, ce qui m’interpelle c’est que ce sont ceux-là même qui nous expliquent à longueur de discours l’importance du respect de la loi qui l’enfreignent. Le FN n’en est pas à son coup d’essai, sauf que cette fois ils se sont fait attraper. Mais cela ne me surprend pas, vouloir semer la confusion, c’est bien dans leurs méthodes.

Lundi soir, lors de son meeting à Hénin-Beaumont, Marine Le Pen a qualifié Jean-Luc Mélenchon de "personnage grossier, haineux, revanchard et violent". Qu’en pensez-vous ?

Elle tente de retourner la situation mais une fois de plus elle a dérapé. Marine Le Pen est en grande difficulté sur sa circonscription et elle a donc perdu son sang-froid. Je vois plutôt ça comme une dernière tentative désespérée.

Comment expliquez-vous ce changement de stratégie de la part d’un parti qui avait refusé l’affrontement pendant les élections présidentielles ?

Il n’y a pas de changement de stratégie. Les derniers sondages annoncent sa défaite et sur le terrain les gens ont pris conscience du fait que le vrai candidat social était Jean-Luc Mélenchon. Comme à son habitude le FN tente de diviser en dénonçant les politiciens pourris, sauf que le Front de Gauche n’a pas de casserole, donc ça ne prend pas. Tous les fâchés ne sont pas des fachos, contrairement à ce que disent les médias dominants.

Marine Le Pen dénonce la violence du discours de Jean-Luc Mélenchon, et plus précisemment des "menaces de chasse à l’homme sur son électorat" qui auraient été proférées par le candidat du FDG.

Le FN nous a habitué à la violence du vocabulaire si on a un peu de mémoire... Elle déforme complètement les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon, il n’a jamais été question d’utiliser la violence physique. C’est un combat politique et pas une guerre civile que nous livrons. Ce que nous combattons ce sont les idées, pas les hommes. Et sur le plan politique, nous revendiquons vouloir éradiquer le racisme, oui ! L’ennemi c’est le banquier, et pas l’immigré.


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