L’objectif de Patrick Buisson (conseiller du président) ... n’était pas de faire gagner Nicolas Sarkozy, il était de faire gagner Charles Maurras ( Nathalie Kosciusco-Morizet)

jeudi 28 juin 2012.
 

Nathalie Kosciusko-Morizet entre à son tour dans la bataille de l’UMP. L’ex-porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy se dit prête à être candidate à la présidence du mouvement de droite, lors du congrès de novembre prochain, pour porter une ligne UMP 100% sans lien avec le Front national.

"Si ma ligne était reprise, partagée largement, y compris par d’autres qui ont plus de qualités que moi pour la porter, je me rangerais derrière eux. Si elle ne l’était pas, je serais tentée d’aller la porter devant les militants", a expliqué l’ancienne ministre de l’Environnement du gouvernement Fillon sur BFM-TV et RMC ce lundi matin.

"Faire gagner Charles Maurras"

Dimanche, la député d’Essonne a rejoint publiquement le camp de ceux qui, à l’UMP, ont mal vécu les dérives extrême-droitières du candidat Sarkozy lors de la campagne présidentielle, puis la stratégie du "ni-ni" (ni-front républicain, ni-Front national) voulu par le bureau politique du parti dans l’entre-deux-tours des législatives. "Le principal reproche que je fais à Patrick Buisson (conseiller du président sortant, ndlr) c’est que son objectif, à mon avis, n’était pas de faire gagner Nicolas Sarkozy, il était de faire gagner Charles Maurras. Il était sur un objectif qui était plus idéologique que politique", a-t-elle déclaré sur Canal+, faisant référence à la figure de l’extrême droite catholique et dirigeant de l’Action française.

FN "C’est toujours la même arrière-boutique"

Nathalie Kosciusco-Morizet, pourtant porte-parole du candidat Sarkozy durant la campagne de la présidentielle, tente d’expliquer cette contradiction : "J’ai accepté d’être porte-parole, je savais que c’était un job dur (...) J’ai vécu des débats internes très rudes, qui se sont déroulés à la Une des journaux : tout le monde sait bien que j’avais une ligne différente de celle de Patrick Buisson. Pour moi, aucun accord, aucune alliance d’aucune sorte n’est tolérable, le FN a changé la vitrine mais c’est la même arrière-boutique et en plus il veut la mort de la droite."

Celle qui aurait pu démissionner de ses fonctions auprès du candidat Sarkozy tance ses collègues de l’ex-parti majoritaire : "Beaucoup de monde se rallie à cette position. Ils ne m’ont pas tous soutenue à l’époque mais mieux vaut tard que jamais. Simplement, il y a des choses qu’il vaut mieux dire avant les élections qu’après."

S.G. (L’Humanité)


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message