Eau : quelle politique alternative et internationale ? (par Danielle Mitterrand)

lundi 22 janvier 2007.
 

« Les préoccupations et propositions sur l’eau, nous les partageons. D’autant que la situation, est encore aggravée par les dangers de pénurie d’eau que connaît l’Afrique. Malheureusement, au niveau régional, il n’existe pas de vraie coopération en matière d’eau. » Les pays du tiers-monde sont frappés par les privatisations imposées dans le domaine hydraulique.

Au début des années quatre-vingt, l’ONU avait décrété à grands sons de trompe une Décennie de l’eau. Vingt ans plus tard, à l’orée du XXIe siècle, 1,8 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau.

Les objectifs du millénaire, également fixés par les Nations unies, prévoient pour 2015 une réduction de moitié de ce chiffre de population ; il est d’ores et déjà évident que cette promesse ne sera pas réalisée. Dans certaines parties du monde, notamment en Afrique, la situation continue même de se dégrader.

L’eau était donc très logiquement au coeur du Forum polycentrique de Bamako en 2006. Notamment à travers deux ateliers, organisés à l’initiative du groupe parlementaire européen GUE-GVN, portant respectivement sur les privatisations imposées par les institutions financières internationales, et sur les coopérations à bâtir entre les élus, en particulier les Parlements africains et le Parlement européen.

« Voici deux mois, un ministre malien a reconnu que la privatisation (de l’eau comme de l’électricité) a été un échec », souligne Sekou Diarra (CAD Mali) en ouverture du premier débat. Le contrat de vingt ans signé en 2000 prévoyait par exemple que le repreneur, SAUR International, une entreprise filliale de Suez-Lyonnaise des eaux, s’engageait à investir 140 milliards de francs CFA sur les cinq premières années ; cette promesse n’engageait que ceux qui y croyaient : en 2003, on en était seulement à 40 milliards.

Le même groupe a refusé les baisses de tarifs demandées par le gouvernement malien. « Ce qui n’empêche pas que, sur injonction de l’OMC, les États africains continuent d’être contraints à s’enfoncer dans la voie de la privatisation de l’eau et de l’électricité. »


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