Le temps est venu pour le Parti de la Gauche Européenne de représenter une alternative sociale, politique et culturelle en Europe

mardi 24 juillet 2012.
 

Déclaration du Parti de la Gauche Européenne (juillet 2012)

Temps cruciaux pour l’Europe - des responsabilités cruciales pour la gauche

La crise en Europe progresse. Il existe néanmoins un nouvel espoir reste pour tous les peuples européens grâce à l’ascension la gauche dans plusieurs pays européens, surtout après le renforcement récent et sans précédent de SYRIZA / USF en Grèce et celui, important, du Front de Gauche en France. Cette nouvelle situation renforce l’influence de l’alternative européenne de gauche contre le dangereux pacte budgétaire et contre toutes les politiques austéritaires.

Sommet de l’UE : une posologie différente pour la même ordonnance empoisonnée

Les chefs d’Etat et de gouvernements de nos pays ont déclaré à leur retour du sommet de l’UE qu’ils avient obtenu des victoires pour leurs citoyens et qu’ils avaient infléchi les politiques de la chancelière Merkel, de Mario Draghi ou de Jean-Claude Junker. Pour la 19ème fois depuis le début de la crise ils disent qu’ils ont « sauvé l’Europe ». François Hollande a même dit que l’Europe avait été « réorientée » dans la bonne direction. C’est de la publicité mensongère.

Cet optimisme de la majorité néolibérale de l’UE est due à la décision de permettre la recapitalisation directe des banques privées par des mécanismes européens, charge supplémentaire apparente pour les dettes publiques des états-membres. En réalité, ces mesures ne remettent pas en cause la domination des marchés et ne sont pas capable d’arrêter une crise financière sans précédent. Les banques privées sont financées et sauvées sans aucun contrôle public ou démocratique, tandis que les citoyens sont abandonnés à leur sort.

Ces mesures ne peuvent pas résoudre la crise structurelle européenne car ils sont conditionnés par des plans d’austérité drastiques. Le Parti de la Gauche Européenne rejette ces soi-disant « solutions ». Nous sommes par ailleurs préoccupés par l’exclusion de la Grèce - Etat membre confronté à des problèmes fiscaux et sociaux démentiels - des arrangements budgétaires décidés par le Conseil européen. Ceci est une preuve supplémentaire que ce pays n’est plus considéré comme un membre à l’égal des autres dans la zone euro et laisse penser qu’un projet dangereux est en préparation pour mener à son isolement progressif. Malheureusement, cette situation ne peut pas être renversée par le gouvernement de coalition tri-partite grec nouvellement élu lequel reste un fidèle serviteur du Mémorandum et des politiques de super-austérité.

Malgré les déclarations de François Hollande, le pacte budgétaire « Merkozy » est resté intact. Le leadership de l’UE a clairement indiqué que les pays « sauvés » par le mécanisme européen de stabilité (MES), auront à nouveau l’obligation de servir la stratégie de dévaluation interne, à travers des programmes d’austérité, des coupes sociales et des attaques sur les salaires, les pensions de retraite et les droits des travailleurs. Dans le même temps, le soi-disant « pacte pour la croissance et pour l’emploi » est le même que le très néolibéral « plan pour la croissance en Europe » adopté par le Sommet du mois de mars dernier.

Une fois de plus les peuples d’Europe seront appelés à payer le prix de la socialisation des pertes massives. Ils vont aussi perdre leur souveraineté et leurs droits démocratiques, puisque les budgets nationaux seront supervisés par la Commission européenne et « le Conseil pour l’Euro » qui est un organisme non élu.

La cause réelle de cette situation découle des contradictions du capitalisme financier, et du caractère néolibéral des traités européens (depuis Maastricht). Les règles du dernier traité européen n’échappent pas à la tendance néolibérale et met l’accent sur ​​« la compétitivité », comme étant le principe de base essentiel. Nous rejetons ces traités, parce que nous sommes en faveur d’institutions démocratiques européennes, respectueuses des droit des peuples, et que nous voulons que le Parlement européen et les parlements nationaux aient le dernier mot dans toute situation critique.

Les propositions du Parti de la Gauche Européenne pour sortir de la crise

Le Parti de la Gauche Européenne réitère sa conviction que seule la mise sous contrôle public et démocratique du secteur bancaire et la transformation radicale de l’architecture néo-libérale de la zone euro et de l’UE, permettront une sortie de crise.

Tous les outils existants et les nouveaux - le budget de l’UE, les institutions financières, le système bancaire – doivent être démocratiquement contrôlés et orientés vers un nouveau type de croissance. Tel est l’objectif de notre proposition, la création d’une banque européenne publique contrôlée démocratiquement pour un développement social, écologique et solidaire, qui permettra de financer les investissements publics dans la recherche et le développement, dans des services publics, dans des infrastructures et dans la transition écologique. Cette banque sera financée par une « taxe sur les transactions financières », par le budget européen et enfin par la BCE qui peut créer de la monnaie.

Il est grandement temps, si l’on veut stimuler l’emploi et faciliter les investissements publics, d’augmenter les salaires, d’organiser une redistribution des revenus entre capital et travail, et de mettre en œuvre une taxation conséquente des revenus élevés et de la richesse plutôt que de promouvoir constamment la rentabilité du secteur financier.

Dans tous les cas, il doit y avoir des solutions européennes immédiates et durables à la crise de la dette publique existante, en commençant par une modification radicale du rôle de la BCE en la transformant en une véritable banque centrale, qui devient un prêteur en dernier ressort par l’achat d’obligations d’État, de manière à bloquer le jeu spéculatif sur les obligations des États membres les plus vulnérables.

Nous proposons un moratoire européen pour un gel temporaire des remboursements de prêts, afin de ne pas aggraver les problèmes des États-membres surendettés, et l’organisation d’une Convention européenne sur la crise de la dette qui décidera de la suppression d’une partie importante des dettes aussi bien institutionnelles que transnationales, de manière à ramener la dette publique à des niveaux viables.

Il y a un besoin immédiat d’une régulation politique du secteur financier européen, avec cinq outils politiques de base :

- L’introduction d’une « taxe sur les transactions financières » à un niveau européen. Pour être efficace, cette taxe doit inclure toutes les transactions financières qui permettre la spéculation.

- La mise en circulation d’euro-obligations par la Banque Centrale Européenne pour des investissements publics et pour le développement social, sans conditions d’accompagnement de politiques budgétaires restrictives à un niveau national.

- Une distinction législative claire entre les banques commerciales et celles de l’investissement en Europe.

- La création d’une agence de notation publique européenne.

- L’éradication des paradis fiscaux aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Europe et la lutte contre le dumping fiscal.

Grâce à la gauche il y a de l’espoir ! Les évolutions dans le paysage politique et les responsabilités de la gauche

Les décisions du Sommet de l’Union européenne indiquent clairement que la campagne des néolibéraux pour une réduction encore plus extrême de la souveraineté populaire et dans des prises de décisions démocratiques, a augnmenté d’un cran. Mme Merkel et les dirigeants de l’UE utilisent la crise pour mettre en vigueur leur propre concept de « l’unification politique », ce qui assurera un contrôle décisif sur les budgets nationaux et concentrera le pouvoir financier, économique et politique dans les mains du gouvernement allemand et des cercles dominants de l’UE. Le leadership de l’UE est prêt à sacrifier une fois pour toutes, le projet d’une véritable union politique et sociale européenne, afin de servir les intérêts de ses forces principales et ceux des marchés.

Dans le même temps, plusieurs pays sont confrontés à des expérimentations austériataires comme le confirme la légitimisation institutionnelle de la présence grandissante de technocrates incontrôlés à des postes ministériels clés.

En dépit de la gravité de la situation, grâce à la gauche, il y a de l’espoir.

Les élections grecques du 6 mai et du 17 Juin ont été deux moments d’une importance historique pour toutes les sociétés européennes. Le fait que SYRIZA/USF n’ait pas réussi à former un gouvernement de gauche en Grèce, ne peut aucunement éclipser le résultat sans précédent de la gauche radicale, qui a atteint 27%. Syriza/usf est ainsi devenu le principal parti d’opposition dans un pays qui ces deux dernières années, a été en première ligne de la lutte contre l’autoritarisme néo-libérale et pour une résistance populaire.

Aujourd’hui, de plus en plus de citoyens européens se rendent compte qu’ « il y a une alternative » et qu’ elle est portée par les forces de la Gauche européenne. Les résultats de SYRIZA / USF en Grèce, d’Izquierda Unida en Espagne, du Front de Gauche en France et de l’Alliance Rouge-Verte au Danemark, et il y a aussi des perspectives optimistes pour d’autres forces, comme le Parti Socialiste au Pays-Bas ou le Sinn Fein en Irlande, tout cela manifeste une augmentation significative de l’influence des idées progressistes de gauche. Cette augmentation n’est pas sortie de nulle part. Elle est le résultat d’une lutte permanente contre les programmes d’austérité et d’autoritarisme néolibéral. Elle résulte aussi d’un lien dialectique entre la présence de la gauche dans les luttes et les mouvements sociaux et dans la transformation des aspirations de la grande majorité de nos sociétés en alternatives politiques concrètes joignant propositions immédiates avec des objectifs plus stratégiques et qui ramènent de l’espoir à nos peuples.

Maintenant nous sommes encore plus forts et plus aptes à renforcer la lutte de la Gauche Européenne, en particulier contre l’influence croissante du chauvinisme et des projets racistes des partis d’extrême droite, nous renforçons la solidarité dans nos sociétés, sur tous les niveaux : local, national et européen.

Dans la période à venir, le Parti de la Gauche Européenne est déterminé à renforcer ses efforts et ses initiatives pour permettre la convergence la plus large de tous les acteurs sociaux et politiques dans nos pays et en Europe contre des politiques d’austérité, et pour promouvoir des propositions socialement durables et redonner de la dignité aux victimes de la crise.

En ce sens, nous demandons à tous nos député-e-s, à nos député-e-s européens, aux syndicalistes, aux jeunes et aux militant-e-s féministes d’intensifier leurs contacts et leurs initiatives communes, afin d’empêcher la ratification et l’élaboration du Pacte fiscal budgétaire et la mise en place des programmes d’austérité et les Mémorandums. Nous devons arrêter la destruction de nos sociétés et lutter pour la protection de la démocratie.

Le Parti de la Gauche Européenne se félicite du lancement du processus de l’Altersummit et participera activement à toutes les étapes futures de ce processus.

Le Parti de la Gauche Européenne avec ses partenaires des mouvements sociaux et des syndicats, vient de démarrer une initiative citoyenne européenne. A partir de septembre, nous recueillirons 1 million de signatures de tous les pays de l’UE pour la création d’une banque publique européenne de développement social, écologique et solidaire. Ceci représente un grand défi qui est en même temps un outil important dans la lutte pour sortir de la crise par le biais d’un nouveau type de croissance et par la participation des citoyens dans les grandes orientations politiques de l’UE.

Maintenant le temps est venu pour le Parti de la Gauche Européenne de représenter une alternative sociale, politique et culturelle en Europe.


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