Union européenne : "La social-démocratie doit réfléchir sérieusement à une stratégie de reconquête politique" (Marie Noelle Lienemann)

jeudi 25 janvier 2007.
 

Il est de tradition au parlement européen de changer à mi mandat de président de rebattre les cartes. C’est ainsi qu’après la présidence du socialiste Josep Borell, le parlement Européen a procédé à l’élection du chrétien démocrate Hans-Gerd Pöttering. A vrai dire, ce système est l’héritage du compromis historique au sein des instances européennes entre sociaux-démocrates et chrétien-démocrates. Ce compromis a d’ailleurs contribué à gommer les divergences politiques gauche-droite au profit du clivage pro et anti Européens et a sans doute aussi poussé à une distanciation entre l’Europe et ses peuples.

Mais, cela n’a rien de nouveau. En revanche, ce qui est plus nouveau est que ce changement d’organisation du Parlement Européen s’opère en même temps que l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie et surtout manifestera de façon particulièrement visible une dérive à droite très alarmante.

Premier signe, la constitution d’un groupe d’Extrême droite qui sera présidée par le Français Bruno Goldnisch. La constitution de ce groupe est possible avec l’arrivée des députés de la 3 grande Roumanie » et des Bulgares qui s’ajoutent aux italiens, polonais et d’autres.

Second signe, le score très serré de M Joseph Daul ( UMP, Français) à la présidence du groupe PPE ( droite) en remplacement de l’allemand M Pöttering devenu président du parlement. Ce score ric-rac contre un suédois conservateur est du à la défection des britanniques, des représentants des petits pays et de ceux de l’Est qui jugent le chiraco-sarkoziste insuffisamment libéral ! Cela témoigne aussi de la faiblesse du couple franco-allemand dans l’Europe élargie, et c’est d’autant plus préoccupant que L’Allemagne n’a pas l’air de vouloir le consolider).

Troisième signe, la rétrogradation des socialistes au troisième rang au sein de la commission européenne. Depuis plusieurs années, les commissaires les plus nombreux sont issus du groupe PPE, mais désormais ce sont les libéraux qui suivent et devancent les socialistes. C’est une première dans l’histoire de la construction européenne et devrait amener les socialistes à un sursaut. Hélas, ils n’ont pas l’air d’avoir l’intention de changer grand chose !

Le président du groupe conservateur, M Daul a pu se réjouir que son groupe cumulait la présidence du parlement, de la commission (M Barroso) et du conseil ( Mme Merckel). Ces tenants du compromis savent bien que cette stratégie leur est favorable.

A tout cela s’ajoute le recul des Verts dont le poids diminue alors que celui de l’union des nations(UEN) où siègent les amis de De Villiers et les nationalistes polonais augmente fortement !.

Alors il est temps de réagir.

La social-démocratie doit réfléchir sérieusement à une stratégie de reconquête politique.

Voilà des années que la dérive libérale de l’Europe, l’incapacité de la gauche européenne de présenter une stratégie alternative laissent basculer une partie des classes populaires vers le nationalisme, l’abstention, voir même le néo-fascisme.

Voilà des années que je propose que nous réalisions un groupe qui fédère toute la gauche et qui serait le premier à l’assemblée de Strasbourg. Cette dynamique unitaire a été engagée par la droite, il y a quelques années a permis au PPE de devenir la première force du parlement Européen. En Europe, comme en France seul le rassemblement de la gauche peut porter une dynamique victorieuse. Mais là aussi, ce rassemblement n’est possible que sur une ligne politique de gauche et le refus de la confusion.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message