Deux accidents mortels du travail à Gandrange : la CGT va enquêter

mercredi 12 septembre 2012.
 

Le syndicat pense porter plainte afin d’avoir "accès à toutes les pièces" de l’enquête sur la mort des deux ouvriers.

La CGT de l’usine ArcelorMittal de Gandrange (Moselle) a indiqué jeudi 6 septembre qu’elle procéderait à "sa propre enquête" sur la mort de deux ouvriers, ensevelis mercredi dans l’effondrement du toit d’un bâtiment désaffecté du site qu’ils étaient en train de démonter.

Le syndicat a également indiqué dans un communiqué qu’il envisageait de se porter partie civile "pour avoir accès à toutes les pièces" de l’enquête judiciaire.

Les deux victimes, un intérimaire de 26 ans résidant à Uckange (Moselle) et un Alsacien de 49 ans employés par Ferrari Démolition, une entreprise alsacienne spécialisée, découpaient une poutrelle depuis une nacelle à bras articulé à une vingtaine de mètres du sol, lorsque les 800 m2 du toit d’un atelier de l’ancien laminoir se sont effondrés sur eux. La direction exprime sa "profonde tristesse"

L’aciérie de Gandrange avait été mise à l’arrêt le 31 mars 2009 par ArcelorMittal, numéro un mondial de la sidérurgie, en dépit d’une lutte syndicale très médiatisée et d’une promesse de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, d’y maintenir l’activité. Le site emploie encore 350 personnes sur les quelque 1.100 qui y travaillaient en 2008, lorsqu’avait été annoncée la fermeture de l’aciérie et du train à billettes.

Dans un communiqué publié mercredi soir, la direction de l’usine mosellane avait indiqué qu’elle s’était "mobilisée aux côtés des familles et des collègues des deux victimes" auxquelles elle avait exprimé "sa profonde tristesse et tout son soutien dans cette épreuve."

Dans son communiqué, la CGT s’interroge notamment sur les raisons pour lesquelles la direction a décidé, "dès le commencement du démantèlement, de clôturer ce chantier en interdisant au CHSCT du site de Gandrange le droit de regard sur le déroulement des opérations de démolition".

L’extrême danger présenté par ce grand chantier imposait non seulement le respect scrupuleux des règles de sécurité mais aussi une vigilance permanente par une institution indépendante de l’autorité d’ArcelorMittal et de l’entreprise chargée de la démolition", estime notamment le syndicat.

Dans un communiqué publié à Paris, la ministre de la Communication Aurélie Filippetti, élue de la Moselle, s’est dite "très touchée par le décès des deux ouvriers", assurant à leurs familles et à leurs collègues sa "solidarité" et ses "sentiments attristés"


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