Traité européen : Le 30 il nous faut porter un bon coup.

dimanche 30 septembre 2012.
 

Ces derniers jours confirment l’étendue de l’opposition au traité européen austéritaire, le TSCG.

Citons notamment l’appel à manifester le 30 septembre voté par la direction nationale de la FSU à plus de 70% et le vote tout aussi large du conseil national d’Europe Ecologie les Verts contre le traité. Chaque soutien à cette cause est précieux pour le 30, bien sûr, mais aussi au-delà. Car cette journée décisive sera un moment dans un bras de fer de plus longue haleine pour la reconquête de la souveraineté populaire des Français.

Le 30 doit d’abord obliger au débat interdit par le pouvoir. On comprend pourquoi ! Quand Jean-Marc Ayrault finit, au milieu d’entretiens complaisants, par tomber sur des journalistes (de Mediapart) qui lui demandent enfin pourquoi il ne reconnaît pas que le texte n’a pas été modifié d’une ligne, il répond piteusement : « D’un point de vue juridique, c’est vrai, le traité est le même ». Mais qu’est-ce qu’un traité sinon un document juridique ! Quand on lui cite son discours pour un référendum en 2008, il répond cyniquement : « C’est beau (sourire) ». Rapidement l’agressivité méchante revient. Nous cacherions que nous sommes en faveur de la sortie de l’euro assène-t-il sans appuyer sur rien son accusation. Ayrault préfère pourfendre des chimères inventées par ses soins que répondre à nos arguments.

Les principaux partisans du TSCG avancent donc à coup de contre-vérités et de procédés dignes d’une vente forcée. Alors dommage que le texte soit si compliqué et le calendrier implacable, entend-on parfois du côté du « non ». Oui, la liste des obstacles à la discussion est connue. Il est vain d’espérer de notre adversaire sans visage la finance un combat loyal.

Mais nous avons aussi des points d’appui ! Le texte n’est pas si long. A côté du projet de Constitution européenne, c’est un modèle de simplicité. Quant au calendrier, il ne s’achève pas le 30. Le TSCG est la clé de voute d’un ensemble de mesures sans lequel il n’aurait pas d’effet. Une loi organique le complète, avec son objectif inamovible de réduction des déficits et son haut conseil des finances publiques chargé de mettre sous tutelle budgétaire le Parlement. La prétendue « règle d’or » qu’elle instaure est accompagnée d’une première programmation des dépenses publiques portant aussi bien sur la protection sociale que sur le budget de l’Etat. Cela fait trois textes.

Tout ceci ne se vote pas en quelques heures. Même si le règlement de l’Assemblée a été laissé dans l’état où l’avait rendu Sarkozy pour limiter la discussion, le débat parlementaire se poursuivra donc tout au long du mois d’octobre. Un mois entier pendant lequel nous pouvons, appuyés sur l’énergie du 30, faire échouer le passage en force antidémocratique.

Si nous travaillons bien, le TSCG s’avérera vite être la grande erreur des libéraux. En imposant un texte qui leur servira demain à refuser toutes les demandes de la société, ils ont fabriqué eux-mêmes la cible qui unira les oppositions multiformes à l’ordre austéritaire et fera converger l’aspiration démocratique et celle du partage des richesses. Le traité agira de la même manière que les « hommes en noir » de la Troika qui ont donné un visage à la prétention dictatoriale des marchés à renverser la démocratie dans les pays soumis au mécanisme européen de stabilité. Quand la pression monte, les verrous sont faits pour sauter. Le plus tôt sera le mieux. Car en attendant combien de personnes seront écrasées sur la porte ?

Le 30 il nous faut donc porter un bon coup.


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