Sarkozy, le defenseur de l’ancien régime et des croisades

samedi 27 janvier 2007.
 

Oui, je le dis, et je l’assume : Nicolas Sarkozy est l’héritier de ceux qui ont tué Jaurès ! Il a encore dit hier soir volonté de "réhabiliter le travailleur", "trahi" selon lui par la gauche.

Et il a commis son forfait : il a persisté, et signé, citant à nouveau Jean Jaurès, Léon Blum et Marc Bloch. Il n’est pas revenu sur Guy Môquet, qu’il avait pourtant cité dans son discours d’investiture, s’attirant cette injonction de Marie-Georges Buffet : "J’interdis au ministre d’État, qui fait la chasse aux enfants, qui veut emprisonner les mineurs, d’utiliser le nom de Guy Môquet, ce jeune communiste de dix-sept ans fusillé par les nazis à Châteaubriand.".

Jean Jaurès a été assassiné parce qu’il ne voulait pas la guerre. Parce qu’il était socialiste, parce qu’il était collectiviste et anti-capitaliste ("le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée l’orage"). Ce grand homme de gauche défendait avec vigueur pour la laïcité de l’État et de l’école et pour la démocratie.

Jean Jaurès fut député de Carmaux. Il a soutenu, sa vie durant, les ouvriers et mineurs de son canton contre ceux qui les exploitaient, et qui sont les ancètres directs du MEDEF de madame Parisot !

Jean Jaurès qui voulait asservir le droit de propriété aux droits de l’homme. Il ne serait jamais allé dénoncer l’arrogance de la France qui s’est levée et s’est opposée aux américains sur l’Irak.

Jean Jaurès est mort, assassiné, par ceux qui voulaient la guerre, ceux qui voulaient le capitalisme.

Mais Sarkozy ne s’est pas contenté de tenir ces propos, il s’en est pris violemment au "communautarisme historique" des socialistes, dont nous sommes. Mais sommes-nous allés au diner du CRIF ? Allons nous baiser les pieds des intégristes musulmans de l’UOIF ? Avons-nous demandé, sur le mont Saint-Michel, et devant les caméras, aux bonnes soeurs et aux curés de prier pour nous ?

N’est-ce pas Nicolas Sarkozy, le ministre des cultes, qui soutient de toutes ses forces son "ami" Tom Cruise, par ailleurs promoteur de la dangereuse secte de la "scientologie" ?

N’est pas Sarkozy qui veut toucher au principe fondamental de la séparation de l’église et de l’Etat inscrit dans le texte de la loi de 1905 (une loi de gauche) ?

Sarkozy s’est aussi fait le defenseur de l’Ancien régime, des Croisades et de la chrétienté ! Voici le vrai visage du populiste Sarkozy !

Il me fait mal, alors, d’entendre sa bouche salir le nom de Leon Blum, l’incarnation du Front Populaire, lui, qui, vendu par Laval, fut déporté, Léon Blum pour qui "on est socialiste à partir du moment où l’on se refuse à accepter la figuration actuelle des faits économiques comme nécessaire et éternelle, à partir du moment où l’on a cessé de dire : bah ! c’est l’ordre des choses, il en a toujours été ainsi et nous n’y changerions rien. A partir du moment où l’on a senti que ce soit disant ordre des choses était en contradiction flagrante avec la volonté de justice, d’égalité, de solidarité qui vit en nous".

Nicolas Sarkozy, se plait à dire que son auteur préféré est Céline, l’antisémite auteur de "Bagatelles pour un massacre", dans lequel il disait, entre autres "Si vous voulez vraiment vous débarrasser des Juifs, alors, pas trente-six milles moyens, trente-six mille grimaces : le racisme !... Racisme ! et pas un petit peu, du bout des lèvres, mais intégralement ! absolument ! inexorablement ! comme la stérilisation Pasteur parfaite... Qu’ils crêvent tous d’abord, après on verra".

Nous n’avons pas de leçon de socialisme à recevoir de celui qui fait des fiches sur les membres de l’opposition, qui fait la chasse aux enfants, qui va prendre ses ordres au MEDEF.

Et puisqu’il parle de Marc Bloch, dont il pense pouvoir confisquer la mémoire, je voudrais rappeler aux uns et aux autres ces derniers instants de ce grand historien alsacien : Après l’avoir torturé, défoncé les côtes, soumis au supplice du bain glacé, il fut ramené, dans le coma, à la prison de Montluc.

Dans son ultime voyage, le 16 juin 1944, dans un camion, Marc Bloch réconforte un jeune garçon de dix-sept ans qui pleure : "ils vont nous fusiller, n’aie pas peur, ils ne nous feront pas mal... Cela ira vite." Marc Bloch futt fusillé le premier. Il a crié : "Vive la France".

Marie-Georges Buffet a bien raison : interdisons au candidat Sarkozy de convoquer ces grands hommes aux petites manoeuvres de sa campagne. Laissons leur mémoire en paix. Ils n’appartiennent pas aux candidats. Ils n’appartiennent qu’au peuple.


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