En mêlant le Front de Gauche à leur déferlement haineux contre Chavez, les réactionnaires avouent leur frousse de la contagion

mardi 16 octobre 2012.
 

Editorial hebdomadaire national du Parti de Gauche

Élection contagion !

Pourra-t-on jamais assez remercier le journal Le Monde pour sa contribution à l’internationalisation de la révolution bolivarienne du Venezuela ? Organe le plus acharné et le plus caricatural de la lutte antichaviste dans notre pays, il en fait un sujet d’hostilité contre le Front de Gauche dès le mois d’août dernier. Le 21 au matin, Michel Sapin tente de répliquer aux critiques de Jean-Luc Mélenchon sur le bilan des cent premiers jours du gouvernement en mettant en cause « la gauche tonitruante, la gauche qui manie uniquement le verbe, la gauche d’Amérique du Sud ». Dans la foulée, Le Monde qui publie une pleine page sur le Front de Gauche y ajoute un articulet sur la visite rendue l’été même à Chavez par l’ancien candidat à la présidentielle. Le voici rangé dans la rubrique « axe du mal » du journal. Le lendemain, le Monde publie une interview de Cohn Bendit qui enfonce le clou : « quelqu’un qui donne des leçons de politique et qui passe ses vacances avec Chavez (sic), c’est assez stupéfiant. Si le modèle de démocratie, c’est Chavez, pour moi, c’est merci et au revoir ! ». Le refrain tourne depuis lors en boucle avec sa petite morale réactionnaire : il faut se garder de la révolution citoyenne prônée par le Front de Gauche ; elle déboucherait sur l’autoritarisme aussi sûrement que le socialisme du 21e siècle défendu au Venezuela déguiserait le pouvoir personnel de Chavez.

Quelques semaines plus tard, le tableau d’infamie est devenu un symbole de la gauche victorieuse, durable même ! Le scrutin remporté par Chavez a été couvert avec une intensité supérieure à bien des élections chez nos voisins européens. Les médias qui avaient prétendu que le Venezuela était une dictature dirigée par un président élu à vie ont annoncé que l’élection serait très serrée en relayant docilement le discours de l’opposition vénézuélienne. Le ralliement du candidat commun de l’Internationale socialiste, de la droite et de l’extrême-droite coalisés aux missions sociales de Chavez les a aussi conduits à dire quelques mots de ses programmes sociaux inaugurés il y a dix ans déjà. Au milieu d’un flot de propagande grotesque, une partie du voile s’est déchirée. Le résultat devait être serré (« si Chavez gagne encore une fois, ce sera d’une courte tête », écrivait la représentante de l’Internationale socialiste Renée Frégosi dans Le Monde). Chavez a été réélu dès le premier tour avec 10 points d’avance. Il devance son adversaire dans 22 régions sur 24, y compris dans l’Etat de Miranda dont ce dernier est gouverneur. Il obtient plus de 8 millions de voix, son meilleur niveau depuis 13 ans et plus du double des suffrages totalisés lors de sa première victoire en 1998.

En nous mêlant à leur déferlement haineux contre Chavez, les réactionnaires avouent leur frousse de la contagion. Nous les avions déjà affolés en mettant l’exigence révolutionnaire au cœur de la présidentielle. Voilà maintenant le retour de l’Internationale ! C’est le retour du soutien aveugle aux régimes antidémocratiques de l’URSS ou de la Chine serinent les repentis qui eux les ont vraiment soutenus. La démonstration se retourne à nouveau contre eux. Le Venezuela est le pays au monde qui vote le plus. Cette fois encore l’élection a été un moment de la transformation révolutionnaire par l’implication de la société vénézuélienne qui n’avait jamais voté si massivement. Les réactionnaires du monde entier en ont eux-mêmes exporté l’énergie politisante. Et permis ainsi de faire progresser l’expérience concrète de ce nouvel internationalisme qu’ils voulaient conjurer.


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