De Jospin Lionel à Montebourg Arnaud : Nationaliser : NIET !

samedi 3 novembre 2012.
 

« L’Etat ne peut pas tout »... On se rappelle la réplique de Lionel Jospin, alors premier ministre de Jacques Chirac, au sujet de la sauvegarde de l’emploi chez Michelin, en France. C’était en l’an 2000.

Ce « tout », c’était quoi ? Au dessus des forces du gouvernement de la République, 5ème puissance mondiale. D’un gouvernement qui avait privatisé à tour de bras, après les nationalisations de 1981. Un gouvernement fort d’une majorité et d’une constitution qui le protégeaient des électeurs.

Or voici que, doublement adoubé par les élections présidentielles et législatives, le gouvernement semble encore devenir impuissant à franchir les murs des bureaux et des fabriques privés.

Les 8000 salariés, CDI ou intérimaires, de PSA Aulnay, les 2000 de Arcelor Gandrange et combien d’autres, n’auraient-ils voté à gauche que pour voir leurs élus et gouvernement s’arrêter aux portes des bureaux et des usines ? Est-ce la France « une et indivisible » celle dont la République s’arrête aux murs des entreprises et des chantiers privés ? Sur leurs lieux et instruments de travail, les citoyens et citoyennes ne serait-ils pas en France soumis à et protégés par ses lois ?

S’il faut, sans doute, inscrire dans notre constitution que la République ne reconnaît aucun culte, elle doit aussi inscrire l’interdiction du crime et de l’arbitraire économiques au nom d’intérêts particuliers et privés.

En la République "une et indivisible", il n’est point de zone de non-droit et hors la loi. La « loi » et la « liberté » du plus fort contre le plus faible sont incompatibles avec les principes d’égalité et de fraternité.

Conséquence immédiate et bien concrète, il ne saurait y avoir de justice « de commerce » : la justice doit être rendue partout au nom de la même loi et de l’intérêt général…

Ce ne serait que justice républicaine que soient recherchés les intérêts et personnes physiques et morales portant atteinte aux droits des salariés, fournisseurs, collectivités locales et finances publiques.

Les juges publics pourraient s’intéresser à établir si l’argent public a bien été utilisé à bon droit et quelles indemnisations et peines seraient effectivement décidées en cas d’usage abusif des fonds publics.

Et que dire de l’insupportable impunité de l’atteinte au physique et au moral des accidentés du travail. Les employeurs ne peuvent se prévaloir de leur propre turpitude pour en décider, étant actuellement juges et parties dans la gestion des indemnisations des conséquences des accidents du travail.

L’Etat a-t-il contrôlé que l’accord de Peugeot avec General Motors était compatible avec sa politique étrangère, notamment vis-à-vis de l’Iran et de la Chine ou Peugeot dispose de moyens de production et de revenus très importants ?

Enfin, s’il est tout a fait acceptable que le groupe PSA agisse en fonction de plans techniques et financiers a moyen terme, leur compatibilité avec ceux du gouvernement et des administrations a-t-elle été vérifiée ?

Ce serait la moindre des choses, au moment ou le gouvernement et le Parlement se voient imposer des contraintes financières pluri-annuelles par le biais des traités européens MES et TSCG. Faute de l’avoir compris à temps, tout gouvernement devra se trouver devant une décision plus radicale : laisser mourir ou rendre à la Nation, « nationaliser ».

Compte tenu de ce que le peuple subit de la part et sous prétexte de la « concurrence libre et non faussée », il y a fort à parier que la future constitution ne se limitera pas aux droits juridiques, formels et politiques mais qu’elle devra affirmer que la collectivité organisée doit dominer et non pas subir les lois économiques capitalistes.

Il serait essentiel que, dès maintenant, les citoyens recueillent doléances et propositions constitutionnelles assurant la primauté de l’humain sur le marchand pour assurer le vivre et le couvert de 67 millions d’humains sur le sol français.

Christian Berthier


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