Élections municipales au Brésil : la droite perd du terrain, le PT sort renforcé

samedi 3 novembre 2012.
 

Ce dimanche 28 octobre se déroulait au Brésil le deuxième tour des élections municipales brésiliennes. Lors du premier tour du 7 octobre, les Brésiliens et Brésiliennes avaient choisi les conseillers municipaux et les maires (élus séparément au Brésil) dans la quasi-totalité des 5 568 communes du pays, seuls restaient à départager les candidats de 50 communes.

Le parti de la présidente Dilma Roussef, le Parti des Travailleurs (PT), a vu son assise dans les municipalités se renforcer avec une augmentation de 14% du nombre de mairies, alors que le PMDB (droite) et le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, centre-droite) accusent une baisse pratiquement équivalente.

Les 3 principaux partis perdent toutefois du terrain dans les grandes villes au profit du PSB (centre) qui cette année réalise la plus grande percée avec 42% de mairies en plus et remporte le plus grand nombre de capitales. Ceci fait de son président Eduardo Campos, actuel gouverneur de l’Etat du Pernambouc, un candidat présidentiable pour 2014, aux côté de l’actuel sénateur du PSDB, Aécio Neves.

Le PSOL (parti socialisme et liberté – gauche) réalise quant à lui son plus haut score jusqu’ici en doublant le nombre de conseillers municipaux élus (en tout 49) dans de nombreuses capitales et remportant Macapá, capitale de l’Etat d’Amapa ainsi qu’une autre ville de l’Etat de Rio de Janeiro.

Avec la victoire de Fernando Haddad sur José Serra (PSDB), adversaire de Dilma Roussef aux dernières présidentielles, le PT remporte une victoire très importante à Sao Paulo, la plus grande ville et le plus important pôle économique et financier du pays. Cette victoire, pour laquelle le charismatique ex-président Lula, bien qu’éloigné de la scène politique, a activement milité, est d’autant plus importante du fait que Sao Paulo était un bastion du PSDB depuis trente ans. Le PT gagne ainsi une représentation politique 2,3 fois plus importante que le PSDB son principal rival, en terme de population administrée.

A mi-parcours du mandat présidentiel, cette élection sert aussi de thermomètre pour évaluer la gestion de Dilma Roussef, élue en 2010 dans la continuité du programme de Lula, et permet d’envisager un possible maintien du PT au pouvoir.

Le Parti de Gauche déplore, dans ce contexte de très forts enjeux politiques, la manipulation politique qui a été faite du procès, dit du « mensalão » (qui a condamné des haut responsables du PT, pour des faits de corruption durant le mandat de Lula). En effet, on peut se satisfaire du fait que ce jugement a permis de faire éclater à la lumière du jour certaines pratiques illégales qui ne concernent, par ailleurs, pas que le PT mais l’ensemble de la classe politique brésilienne. Mais on ne peut pas faire abstraction du fait qu’il a été rendu entre les deux tours des élections et surtout qu’il a connu un grand nombre d’irrégularités qui l’ont transformé en jugement clairement politique. La condamnation a été ainsi largement utilisée pour attaquer les candidats du PT et essayer de décrédibiliser la présidente Dilma Roussef, qui n’est pourtant pas impliquée dans les dénonciations.

En dépit de ces manipulations qu’il dénonce, le Parti de Gauche se félicite du fait que le peuple brésilien ait fait reculer aussi nettement la droite lors de ces élections et ait fait avancer d’autant les forces de gauche du pays.

Florence POZNANSKI et Eduardo MENESES


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