Adhésion au PG : Arno Munster

samedi 17 novembre 2012.
 

En adhérant au « Parti de Gauche », je voudrais d’abord tirer les conséquences d’une erreur commise en 2011, en adhérant, certes, avec des réserves et des hésitations, à « Europe Ecologie Les Verts », avec le projet de pouvoir intéresser du moins une partie de la gauche écologiste de ce parti à mes idées éco-socialistes. Espérance déçue, puisque la direction des Verts, à savoir l’oligarchie des Verts, décidée à conclure à tout prix, en sacrifiant un grand nombre de ses fondamentaux écologistes, une alliance gouvernementale avec les socialistes, a complètement bloqué ce projet, en me marginalisant.

Lors des négociations entre les Verts et le Parti Socialiste, en automne 2011, je me suis trouvé dans un courant très minoritaire (le courant « Envie ») qui était en opposition farouche à la politique menée par la Secrétaire Générale d’EELV de l’époque. Lors des élections présidentielles de cette année, j’avais, dans un premier temps, encore appuyé la candidature d’Eva Joly, mais à la fin de la campagne, vu les erreurs commises par la candidate officielle des Verts, j’ai préféré voter pour Jean-Luc Mélenchon et le « Front de Gauche », après avoir participé, au mois de mars, à sa « grande marche sur la Bastille ». Là, le leader du « Front de Gauche » ma réellement fasciné par sa rhétorique et par sa manière d’assumer, dans ses discours, l’héritage des grandes valeurs du socialisme et du mouvement ouvrier.

En conséquence, je n’ai pas renouvelé mon adhésion à EELV, pensant que, dans le contexte politique donné, je n’avais plus d’autre chose à faire qu’adhérer, comme autant d’autres déçus d’EELV, au « Front de Gauche ». Le fait que J.L. Mélenchon ait inscrit officiellement l’écosocialisme dans le programme du PG et du « Front de Gauche » ne pouvait que faciliter mon choix. En effet, je pense que placer la campagne politique sous l’enseigne « Ecologie – socialisme – République », en se démarquant de la politique sociale-démocrate-libérale du Parti Socialiste, en proposant une alternative de gauche à cette politique, était le bon choix. Evidemment, je pense comme J. L. Mélenchon que les électeurs de gauche n’ont pas renvoyé Sarkozy, aux présidentielles de cette année, pour légitimer la politique à bien des aspects discutable d’une gauche libérale, molle, sociale-démocrate, gestionnaire qui, en oubliant ses promesses faites, pendant les élections présidentielles et législatives, nous impose maintenant une politique d’austérité qui réduit le pouvoir d’achat des retraités, alors qu’on nous avait promis de faire payer exclusivement les riches. Une fois de plus, pourrait-on conclure que la sociale-démocratie laisse tomber le masque, en nous rappelant, non sans un certain cynisme, que sa fonction historique consiste évidemment à créer, cycliquement, l’illusion d’un changement radical, dans le sens du progrès social et de la justice, chez les classes populaires et moyennes, mais qu’une fois arrivée au pouvoir elle refuse la rupture avec le système, en menant une politique économique et sociale contraire aux aspirations profondes de justice des masses et de ses électeurs. C’est le devoir de la gauche socialiste radicale de dénoncer cet état de fait et de fédérer tous ces mécontentements en vue de créer un grand parti de la vraie gauche, un vrai mouvement de résistance s’opposant à cette politique anti-populaire et aussi à une droite revancharde et une extrême-droite prête à exploiter cette situation en sa faveur. En me consacrant dorénavant à cette résistance, je voudrais aussi appeler tous mes collègues philosophes progressistes, de faire de même et de franchir le pas du mécontentement vers l’engagement dans les rangs de la vraie gauche fidèle à ses idéaux.

Arno Munster (adhérent dans les Alpes Maritimes en 2012) Universitaire et Docteur d’Etat en philosophie de la Sorbonne, ayant enseigné pendant 17 ans comme maître de conférences de philosophie à l’Université de Picardie Jules Verne (d’Amiens), Arno Munster, né en Pologne, s’est toujours efforcé d’enseigner une philosophie sociale et politique d’émancipation. Il se dit influencé sur le plan philosophique par Ernst Bloch ainsi que par Jean-Paul Sartre et André Gorz. Il s’est assez tôt intéressé au socialisme comme « seule alternative à un monde dominé par l’argent, la finance et le capital ». Une grande partie de ses travaux et publications (une trentaine d’ouvrages dont « L’Utopie concrète d’Ernst Bloch », 2001 ; « André Gorz ou le socialisme difficile », 2008 ; et « Pour un socialisme vert. Vers la société écologiste par la justice sociale. Contribution à la critique de l’écologie politique, 2012.) est consacrée aux utopies et notamment au rapport socialisme/utopie ainsi qu’à une philosophie (néo-marxiste) de la praxis. Sa rencontre avec André Gorz (en 1972) l’a initié à l’écologie politique. Depuis, il ne cesse de réfléchir sur les convergences possibles et nécessaires entre l’écologie politique et le socialisme.


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