L’Etat palestinien reconnu membre observateur de l’ONU par 138 Etats contre 9

mercredi 5 décembre 2012.
 

- 13) La Palestine à l’ONU ! Et maintenant ?
- 12) Le Parti de Gauche salue la reconnaissance historique de l’État palestinien à l’ONU !
- 11) Communiqué NPA : Palestine / ONU
- 10) ONU Comment ont voté les Etats ? - 9) Le PCF se félicite du vote positif de la France pour l’admission de la Palestine comme Etat observateur à l’ONU
- 8) La Palestine reconnue à l’ONU : ce n’est pas un problème, mais la solution !
- 7) Appel de parlementaires pour l’admission de la Palestine à l’ONU
- 6) Intervention de François Asensi (Front de Gauche) à l’Assemblée nationale et réponse de Laurent Fabius
- 5) Palestine à l’ONU, le « oui » de la France
- 4) Reconnaissance grandissante des droits des palestiniens par l’Assemblée générale (site officiel de l’ONU)
- 3) Lettre de Michel Delebarre et de Claude Nicolet à François Hollande : la France doit dire"oui" à la Palestine
- 2) La France doit dire oui à l’admission de la Palestine à l’ONU !
- 1) Soirée de soutien pour l’admission de la Palestine à l’ONU

13) La Palestine à l’ONU ! Et maintenant ?

Communiqué de l’AFPS

La Palestine vient d’être admise comme Etat non-​​membre au sein des Nations Unies par 138 voix pour, 9 voix contre et 41 abs­ten­tions. Comme elle l’avait fina­lement annoncé la France a voté pour, entraînant des par­te­naires euro­péens sur ce même vote.

Nous nous réjouissons hau­tement de cette situation. C’est une pré­cieuse vic­toire diplomatique.

Ce vote marque, en effet, une étape impor­tante dans la lutte du peuple pales­tinien pour la pleine réa­li­sation de ses droits nationaux.

Le texte adopté basant l’entrée de l’Etat de Palestine au sein des Nations unies qui se réfère notamment aux réso­lu­tions 181 et 194 de l’Assemblée générale, stipule expres­sément que cette admission se fait « sans pré­judice des droits acquis, pri­vi­lèges et rôle de l’OLP à l’ONU en tant que repré­sentant du peuple pales­tinien. » Cet Etat doit avoir des fron­tières pré­cisées, celles de 1967, et une capitale : Jérusalem-​​Est.

Ainsi les énormes pres­sions américano-​​israéliennes ne sont pas par­venues à empêcher le vote ou à en édul­corer la portée : il est clair que pour sortir des diverses impasses nées après Oslo, le droit inter­na­tional est le seul fon­dement pour qu’aboutissent de futures négo­cia­tions et la paix.

Ce vote et ces résultats ne sau­raient pour autant cacher que beaucoup reste à faire pour mettre un terme à la stra­tégie israé­lienne de colo­ni­sation et de dépos­session et que pour qu’enfin, deux Etats viables, vivent côte à côte et en sécurité.

L’unité nationale inter-​​palestinienne, affirmée au Caire, relancée à Doha est de nouveau en marche depuis l’échec essuyé par Neta­nyahou dans l’agression contre Gaza en ce mois de novembre. Elle sera un des éléments du nouveau rapport de forces qu’il faut main­tenant tra­vailler à élargir. Les deux autres « piliers » des avancées futures sont la résis­tance popu­laire à l’intérieur, d’une part, et la soli­darité inter­na­tionale, d’autre part.

Nous nous sommes mobi­lisés avec succès pour amener la France à prendre une position conforme au rôle que notre pays doit jouer dans le monde.

Dans la logique de son vote à l’ONU, la France doit à présent recon­naître l’Etat de Palestine et exercer de réelles pres­sions sur Israël dont les diri­geants ont érigé la vio­lation du droit en principe stratégique.

Elle doit prendre sans tarder des mesures concrètes pour qu’il soit mis un terme à l’impunité de cet Etat. Il serait illu­soire de penser que des négo­cia­tions directes, en tête à tête, et « sans condi­tions » pour­raient aboutir. La Com­mu­nauté inter­na­tionale a fait bouger les lignes aujourd’hui. Elle doit continuer à le faire.

La bataille d’opinion a marqué un point important aujourd’hui. Nous avons l’ambition d’élargir et d’amplifier le mou­vement de soli­darité afin, plus que jamais, de sou­tenir la lutte du peuple pales­tinien pour la réa­li­sation de ses droits nationaux légitimes.

Le bureau national

12) Le Parti de Gauche salue la reconnaissance historique de l’État palestinien à l’ONU !

Ce 29 novembre 2012, 65 ans après l’adoption du plan de partage de la Palestine en deux États, l’Assemblée générale des Nations Unies vient de voter et décider d’admettre l’État palestinien comme État observateur non membre.

La reconnaissance de la Palestine comme État prouve que les gouvernements israéliens successifs, malgré leur politique d’apartheid, d’oppression du peuple palestinien, de blocus économique de la bande de Gaza (toujours menacée de bombardements), de colonisation incessante et de déni du droit au retour des réfugiés, ne peuvent empêcher la majorité des États du monde et leurs peuples de revendiquer la justice pour les Palestiniens et la paix pour Palestiniens et Israéliens.

Au-delà du symbole, cette reconnaissance permettra à l’État palestinien de saisir la Cour Pénale Internationale afin que les gouvernants d’Israël répondent de leurs crimes, et en particulier de l’opération Plomb Durci de 2008 – 2009, qualifiée par le rapport de mission indépendant Goldstone de crime de guerre.

Le Parti de Gauche salue le vote historique de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il se félicite du vote favorable de la France qui est conforme aux engagements pris, et encourage le gouvernement à tout faire pour garantir le respect du droit international et la protection des droits du peuple palestinien à disposer d’un État viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem Est pour capitale et à vivre en paix, sans occupation ni blocus et dans le respect du droit au retour des réfugiés.

Vendredi 30 Novembre 2012 Sakina Faouzi, Joëlle Ellert et Céline Meneses

11) Communiqué NPA : Palestine / ONU

Le NPA considère le vote des Nations-Unies accordant la place d’Etat non-membre à la Palestine comme une avancée dans la bataille pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien, et un revers pour la diplomatie de l’occupant, après le revers subi dans son offensive contre Gaza.

Pour autant la route est encore longue et seule la reconnaissance de l’intégralité des droits du peuple palestinien est à même de ramener la paix.

Israël étant sourd depuis plus de 64 ans à toutes les résolutions de l’ONU, la reconnaissance de ces droits, y compris le droit au retour exigé par les résolutions 242 et 194, passe par le soutien à la résistance des Palestiniens, au mouvement de solidarité, par le renforcement d’une campagne internationale de boycott, désinvestissement, sanctions à l’égard d’Israël.

Démantèlement de toutes les colonies ! Libération immédiate de tous les prisonniers ! Levée sans conditions du siège de Gaza ! Pas de justice pas de paix !

Palestine vivra, Palestine vaincra

10) ONU Comment ont voté les Etats ?

Le vote permettant aux palestiniens d’accéder au statut d’Etat non membre requérait une majorité des deux tiers des pays votants à cette session de l’Assemblée générale de l’Onu. Cent trente huit états ont voté en faveur du texte, quarante et un se sont abstenus, e neuf ont voté contre.

Ont voté contre : Israël, les Etats-Unis, le Canada, la République tchèque, le Panama, les Iles Marshall, Nauru, la Micronésie, Palau

Chez les abstentionnistes (41 votes) on trouve 11 pays européens : Allemagne, Bulgarie, Estonie, Grande-Bretagne, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie

Les autres pays abstentionnistes : Albanie, , Andorre, Australie, Bahamas, Barbade, Bosnie Herzégovine, Cameroun, Colombie, Corée du Sud, Croatie, République démocratique du Congo, Fidji, Guatemala, Haïti, Macédoine, Malawi, Moldavie, Monaco, Mongolie, Montenegro, Papouasie Nouvelle Guinée, Paraguay, Rwanda, Samoa, Saint Marin, Singapour, Slovénie, Togo, Tonga, Vanuatu

Parmi les 138 états qui ont voté pour la résolution palestinienne, on trouve 14 pays européens. Autriche, Belgique, , Chypre, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Portugal et Suède.

Les autres sont :

Afghanistan, Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Antigua-Barbuda, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Azerbaïdjan, Bahrein, Bangladesh, Biélorussie, Bélize, Bhoutan, Birmanie, Bolivie, Botswana, Brésil, Brunei, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cap Vert, République centrafricaine, Chili, Chine, Comores, Congo, Costa Rica, Côte d’Ivoire, Cuba, Djibouti, Dominique, République dominicaine, Emirats arabes unis, Equateur, Egypte, Salvador, Erythrée, Ethiopie, Gabon, Gambie, Géorgie, Ghana, Grenade, Guinée, Guinée Bissau, Guyana, Honduras, Islande, Inde, Indonésie, Iran, Irak, Jamaïque, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Koweït, Kirghizstan, Laos, Liban, Lesotho, Libye, Liechtenstein, Malaisie, Maldives, Mali, Mauritanie, île Maurice, Mexique, Maroc, Mozambique, Namibie, Népal, Nouvelle Zélande, Nicaragua, Niger, Nigeria, Norvège, Oman, Ouganda, Ouzbékistan, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, Russie, Saint Kitts-Nevis, Ste Lucie, St Vincent-Grenadines, Sao Tome Principe, Sénégal, Serbie, Seychelles, Sierra Leone, Salomon (îles), Somalie, Sud Soudan, Soudan, Sri Lanka, Surinam, Suisse, Swaziland, Syrie, Tadjikistan, Tanzanie, Tchad, Thaïlande, Timor Leste, Trinidad-Tobago, Tunisie, Turquie, Turkménistan, Tuvalu, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen, Zambie, Zimbabwe.

9) Le PCF se félicite du vote positif de la France pour l’admission de la Palestine comme Etat observateur à l’ONU

L’admission de la Palestine comme Etat observateur au sein des Nations-Unies sera votée demain par l’Assemblée générale de l’ONU. Tout indique un résultat positif. Le Parti communiste français s’en réjouit. Le PCF se félicite que la France ait décidé de voter en faveur de la résolution palestinienne. Les mobilisations et les initiatives engagées depuis des mois par le mouvement de solidarité en France et en Europe notamment ont contribué à cette avancée.

L’exigence palestinienne de l’édification d’un Etat indépendant, à côté de l’Etat d’Israël, voit sa légitimité confirmée malgré un contexte régional et international qui reste difficile. Il faudra maintenant que d’autres pas en avant soient effectués pour que l’ensemble des droits nationaux du peuple palestinien soient enfin réalisés et pour que le droit international soit enfin respecté. C’est une bataille pour la justice, pour le droit et pour la paix qui doit continuer.

Face aux inacceptables menaces de rétorsion israéliennes, la plus grande vigilance s’impose. Les autorités françaises et européennes ne doivent plus ni accepter, ni encourager, comme c’est trop souvent le cas, le mépris du droit et l’impunité du régime de Tel Aviv. Des sanctions doivent être décidées contre Israël tant que ce pays s’opposera à l’application des résolutions de l’ONU. Comment pourrait-t’on désormais tolérer la poursuite de la colonisation et de l’occupation d’un Etat reconnu officiellement comme observateur au sein de l’ONU ?

Le vote de l’Assemblée générale des Nations-Unies va changer la donne politique et juridique en renforçant pour tout le monde la contrainte du respect et de l’application du droit international concernant la question de Palestine.

Parti communiste français

Paris, le 28 novembre 2012.

8) La Palestine reconnue à l’ONU : ce n’est pas un problème, mais la solution !

Ce jeudi soir, à 20 heures, l’Assemblée générale de l’ONU décidera par un vote si elle accorde le statut d’"État obser­vateur non membre" à la Palestine. Un moment his­to­rique pour tous ceux qui prônent une recon­nais­sance offi­cielle de ce pays, à l’histoire si lourde. Parmi eux, Jean-​​Claude Lefort, pré­sident de l’association France Palestine Solidarité.

Le 29 novembre 1947, il y a 65 ans jour pour jour, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la réso­lution 181, recom­mandant le plan de partage de la Palestine his­to­rique en deux États, l’un qui allait devenir Israël (55% de la terre lui étant donnés), l’autre attribué aux "arabes", ainsi qu’on dési­gnait alors les Pales­ti­niens.

Une par­tition qui n’est tou­jours pas réa­lisée

L’Assemblée générale prit cette décision par 33 voix pour, 13 contre et 10 abs­ten­tions. Mais celle-​​ci, notons-​​le, fut prise sans la moindre consul­tation de la popu­lation "autochtone" alors pré­sente qui, par principe, et supé­rieu­rement au mandat bri­tan­nique, détenait entre ses mains, elle et elle seule, la sou­ve­raineté sur cette terre. Car contrai­rement à la formule de pro­pa­gande indé­fi­niment répétée : "La Palestine [n’était] pas une terre sans peuple pour un peuple sans terre."

Le 14 mai 1948, l’État d’Israël était pro­clamé par Ben Gourion "au nom des droits his­to­riques et naturels" que les Juifs, selon lui, pos­sé­daient sur cette terre. Depuis plu­sieurs mois s’était déjà enclenchés des combats pro­vo­quant des mas­sacres qui allaient déboucher sur la "Nakba", la "catas­trophe", entraînant le "départ" forcé de quelque 800.000 Pales­ti­niens. Les Bri­tan­niques se retirant le même jour que cette pro­cla­mation, laissant ainsi les pays arabes voisins et Israël en guerre dans un tête-​​à-​​tête mor­tifère.

Le 11 mai 1949, Israël était admis comme État membre de l’Organisation des Nations unies, obli­gation lui étant faite de res­pecter la Charte, mais aussi toutes les réso­lu­tions adoptées anté­rieu­rement à son admission au sein de l’Organisation, la réso­lution 181 comme la 194, adoptée le 11 décembre 1948, relative au droit de retour des réfugiés pales­ti­niens. Ces condi­tions étaient acceptées et actées par l’Organisation.

On sait ce qu’il advint de cette par­tition qui n’est tou­jours pas réa­lisée puisque seul un État a vu le jour – Israël – avec la "béné­diction" des Nations unies. Pourtant, dès 1988, la partie pales­ti­nienne décidait de pro­poser, de manière uni­la­térale, un com­promis véri­ta­blement his­to­rique. Elle renonçait en effet aux fron­tières de 1947 et déclarait sa volonté de construire son État pales­tinien, avec Jérusalem-​​Est comme capitale, sur seulement 22% de la Palestine his­to­rique au lieu des 44% ini­tiaux.

La colo­ni­sation, une entorse au droit inter­na­tional

Et depuis tout ce temps et malgré tout cela, où est cet État pales­tinien ? Nulle part… On parle des "Ter­ri­toires pales­ti­niens occupés" et Israël récuse même le terme, ne les consi­dérant que comme des "terres dis­putées". En somme, pour Israël, adepte du fait accompli, "ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est négo­ciable" ! Jéru­salem Est, sans laquelle il ne peut y avoir d’État pales­tinien, a été "annexée", en vio­lation totale du droit inter­na­tional. Israël consi­dérant la ville "trois fois sainte" comme "sa capitale éter­nelle et réunifiée".

Les "Accords d’Oslo", les "Feuilles de route" et autre Quar­tette n’y ont rien fait, tout au contraire : jamais l’occupation israé­lienne n’a atteint une telle ampleur. Les Ter­ri­toires pales­ti­niens sont aujourd’hui une somme de petits îlots, de Gaza à Djénine, sans liens entre eux ni sou­ve­raineté ter­restre, maritime ou aérienne.

Dans ces condi­tions, parler de pour­suivre les "négo­cia­tions" sans poser comme point de départ absolu les exi­gences du droit inter­na­tional constitue, en fait, une prime encou­ra­geant Israël à pour­suivre sa colo­ni­sation totale de la terre pales­ti­nienne. Contre le droit et la justice. Et donc aussi contre la paix.

Devant ces impasses cruelles, il fallait donc que l’Organisation de Libé­ration de la Palestine (OLP), qui repré­sente l’ensemble du peuple pales­tinien (qu’il réside ou non en Palestine), mette enfin les Nations unies devant leurs res­pon­sa­bi­lités.

La Palestine à l’ONU, un pas capital vers la justice et le droit

Cela fut demandé sans être pos­sible en sep­tembre 2011, du fait de la menace de veto brandie par les États-​​Unis (bien seuls sur ce sujet). Ce 29 novembre 2012, l’OLP va donc demander à l’Assemblée générale de l’ONU, com­pé­tente et sta­tuant à la majorité simple (sans veto pos­sible), d’accueillir l’État de Palestine au sein de l’Organisation comme "État non-​​membre", c’est-à-dire comme un État dis­posant de tous les attributs d’un État membre, sauf le droit de vote. Cela n’empêchant pas les Pales­ti­niens de demander à tout moment le statut d’État membre de plein droit.

Cela met les diri­geants israé­liens abso­lument hors d’eux, car ils sont devant ce qu’ils refusent depuis tou­jours : l’application du droit inter­na­tional. D’aucuns, en Israël, ont même menacé, ni plus ni moins, le pré­sident de l’OLP de liqui­dation phy­sique s’il per­sistait…

Quelles seront les consé­quences de ce vote qui est acquis et pour lequel la France – nous nous en réjouissons pour avoir agi en ce sens depuis des mois avec d’autres – s’est enfin pro­noncée posi­ti­vement ?

Sur le terrain cela ne changera pas la vie des Pales­ti­niens : pas un soldat de moins, pas un check-​​point de moins, pas un morceau du Mur de moins, pas de levée du blocus à Gaza, etc. Et pourtant, au plan poli­tique, cela consti­tuera un pas en avant important redouté par Neta­nyahu : le droit sera affirmé et voté clai­rement. Le cadre des dis­cus­sions sera posé, un cadre jusqu’ici farou­chement refusé par les diri­geants israé­liens. Désormais il sera dit qu’un État des Nations Unies en occupe un autre. Il reviendra à l’ONU d’en tirer les consé­quences.

Un vent d’espoir sur cette région

Les diri­geants israé­liens indiquent, à s’étouffer, que cette pers­pective de l’admission de la Palestine à l’ONU consti­tuera un "tsunami" poli­tique. Pour ce qui nous concerne, nous y voyons au contraire un vent d’espoir qui com­mencera à souffler sur cette région du monde, une région en pleine mutation et si sen­sible. Il faudra bien d’autres efforts pour aboutir à la paix. Beaucoup d’autres. C’est certain et il faut le dire.

Mais que les diri­geants israé­liens y songent bien, eux qui pour­suivent une poli­tique sui­ci­daire pour le peuple israélien : seuls, en fait, les Pales­ti­niens sont en situation de leur accorder, par l’existence de leur État, une incon­tes­table légi­timité inter­na­tionale, une légi­timité reconnue par tous, à com­mencer par leurs voisins arabes.

La création d’un État pales­tinien sou­verain dans les fron­tières d’avant 1967, avec Jérusalem-​​Est pour capitale, n’est pas le pro­blème. C’est la solution. Pour tous !

Jean-​​Claude Lefort, jeudi 29 novembre 2012

7) Appel de parlementaires pour l’admission de la Palestine à l’ONU

Monsieur le Président de la République,

Un an après sa démarche en direction du Conseil de Sécurité, le Pré­sident Mahmoud Abbas demande cette fois à l’Assemblée générale de l’ONU d’admettre en son sein l’Etat de Palestine comme état non-​​membre.

Vous vous êtes engagé, comme les forces poli­tiques qui se sont ras­sem­blées sur votre nom, à sou­tenir « la recon­nais­sance inter­na­tionale de l’Etat palestinien ».

Le vote à l’ONU aura lieu le 29 novembre 2012, 65 ans après le plan de partage de la Palestine his­to­rique qui pré­voyait l’existence de deux Etats. Il suppose pour aboutir une majorité simple à l’Assemblée générale qui est d’ores et déjà acquise.

La France ne peut être absente de cette admission. Elle est aujourd’hui à l’heure du choix.

Se dérober à cet acte poli­tique favo­rable à la paix serait un message par­ti­cu­liè­rement négatif envoyé au monde, décré­di­bi­lisant pour long­temps la pa role et l’image de la France ainsi que ses intérêts.

Il serait désas­treux que notre pays aille à contre­courant du soutien au droit inter­na­tional et à la justice. Pour que des dis­cus­sions soient pro­duc­tives, alors qu’elles sont blo­quées depuis près de 20 ans et ceci dans l’intérêt des deux peuples, elles doivent partir du droit, et non du fait accompli.

Le droit qui doit être redit avec force par la communauté internationale.

Nous vous demandons, Mon­sieur le Pré­sident, d’être fidèle à vos enga­ge­ments et à ce qu’attend la très grande majorité de nos conci­toyens : « Dites oui à la démarche pales­ti­nienne à l’Assemblée générale de l’ONU le 29 novembre » !

François Alfonsi, Député européen

Brigitte Allain, Députée de Dordogne

Pouria Amirshahi, Député de la 9e circonscription des Français de l’Étranger

Christian Assaf, député de l’Herault

Eliane Assassi, Séna­trice de la Seine Saint Denis (Parti com­mu­niste français), Pré­si­dente du Groupe com­mu­niste, répu­blicain et citoyen au Sénat

François Asensi, Député de Seine Saint-​​Denis

Isabelle Attard, Députée du Calvados

Alexis Bachelay, député

Jean-​​Paul Bacquet, député du Puy-​​de-​​Dôme

Serge Bardy, député de Maine-​​et-​​Loire

Nicolas Bays, député de la 12e circonscription du Pas-​​de-​​Calais

Marie-​​Françoise Bechtel, députée de l’Aisne, vice-​​présidente de la Com­mission des lois de l’AN, appa­rentée au groupe SRC

Pierre Bernard-​​Reymond, Sénateur des Hautes-​​Alpes

Michel Billout, sénateur de Seine et Marne

Gwenegan Biu, Député du Finistère

Marie-​​Odile Bouillé, députée de la Loire-​​Atlantique

Marie-​​Christine Blandin, sénatrice EELV

Malek Boutih, Député de l’Essonne

Kheira Bouziane, Députée de Côte-d’Or

Alain Calmette, Député du Cantal

Jean-​​Jacques Candelier, député PCF

Jean-​​Noël Carpentier, groupe RRDP

Fanélie Carrey-​​Conte, députée de Paris (15e circonscription)

Jean-​​Paul Chanteguet député PS de l’Indre

Guy-​​Michel Chauveau, député de la Sarthe

Pascal Cherki, Député de Paris, Maire du XIVème arrondissement

Laurence Cohen, Sénatrice du Val de Marne

Philip Cordey, Député des Français du Benelux

Sergio Coronado, Député des Français de l’étranger Amé­rique latine - Caraïbes, Groupe Ecologiste

Cécile Cukierman, Séna­trice de la Loire, Conseillère régionale Déléguée à l’Egalité Femmes Hommes auprès du Président

Henri Emmanuelli, Député des Landes

Yves Daniel, Député de la 6ième circonscription de Loire-​​Atlantique

François De Rugy, député de Loire-​​Atlantique et co-​​président du groupe EELV à l’Assemblée Nationale

Jean-​​Pierre Decool, Député Appa­renté UMP, Conseiller Général – Maire de Brou­ckerque (Nord)

Michelle Demessine, Sénatrice du Nord

Laurence Dumont, Députée du Calvados

Sébastien Denaja , député SRC de la 7ème circonscription de l’Hérault

Richard Ferrand, Député du Finistère

Razzy Hammadi, député de la 7ème circonscription de Seine-​​St-​​Denis

Mathieu Hanotin, Député PS de Seine-​​Saint-​​Denis (2e circonscription)

Christian Hutin, Député du Nord, vice-​​président de la Com­mission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale appa­renté Socia­liste Répu­blicain et Citoyen

Nicole Kiil-​​nielsen, Euro­dé­putée Verts/​ALE membre de la com­mission AFET (affaires étran­gères) et DROI (droits humains) ainsi que de la Délé­gation du Conseil légis­latif Palestien

Bariza Khiari, vice-​​présidente du Sénat

Yann Galut, député

Brigitte Gonthier-​​Maurin, Sénatrice PCF des Hauts-​​de-​​Seine

Serge Janquin, Député du Pas-​​de-​​Calais

Régis Juanico, député socialiste de la Loire

Annick Le Loch, Députée du Finistère

Claudine Lepage, Sénatrice des Français établis hors de France

Noël Mamère, Député EELV

M. Alfred Marie-​​Jeanne, Député de la Martinique,

Jacques Mézard, Sénateur du Cantal

Paul Molac, Député du Mor­bihan, divers gauche appa­renté Union démo­cra­tique bretonne

Alain Moyne-​​Bressand, député de l’Isère

Hervé Pellois, député du Morbihan

Sébastien Pietrasanta, député des Hauts-​​de-​​Seine

Barbara Pompili, députée EELV de la Somme

François Rochebloine, Député de la Loire

Barbara Romagnan, Députée du Doubs

Julie Sommaruga, députée des Hauts-​​de-​​Seine

René Teulade, sénateur

Maurice Vincent, Sénateur de la Loire, Maire de Saint-​​Étienne

6) Intervention de François Asensi (Front de Gauche) à l’Assemblée nationale et réponse de Laurent Fabius

M. le pré­sident La parole est à M. François Asensi, pour le groupe de la Gauche démo­crate et répu­bli­caine [com­mu­nistes et Front de gauche].

M. François Asensi Ma question s’adresse à M. le ministre des affaires étrangères.

La voix de la France au Proche-​​Orient est attendue. Il est temps, il est grand temps que la France recon­naisse enfin l’État pales­tinien. Ce jeudi, elle doit dire oui à son entrée à l’ONU ! Il y a soixante ans, le plan de partage pré­voyait la création de deux États. Soixante ans plus tard, le peuple pales­tinien n’en peut plus d’attendre enfin sa terre ! Il a connu soixante années d’humiliations, de colo­ni­sation et de souf­frances. Malgré ces souf­frances, ce peuple paci­fique a fait le choix de la lutte poli­tique et du com­promis, autour du pré­sident Abbas.

M. François Asensi Recon­naître l’État pales­tinien est un signe fort pour que cessent les colo­ni­sa­tions en Cis­jor­danie et pour redonner crédit aux diri­geants pales­ti­niens. Face aux pro­vo­ca­tions des groupes extré­mistes et des États bel­li­queux, la création de cet État repré­sente aussi la meilleure garantie pour la sécurité d’Israël, à laquelle nous sommes attachés. Il est urgent de redonner espoir au peuple de Palestine. Le monde attend ce geste de la France. Au nom des députés com­mu­nistes et du Front de gauche, je m’adresse solen­nel­lement au chef de l’État, qui avait fait de cette question un enga­gement de cam­pagne. Mon­sieur le ministre des affaires étran­gères, faites le choix de la liberté et de l’humanisme, en toute indé­pen­dance ! Dans son his­toire, la France a su faire preuve de sa loyauté avec courage et a pris la cause des peuples. Gran­dissez la France ! Recon­naissez l’État pales­tinien ! (Applau­dis­se­ments sur les bancs du groupe GDR et sur de nom­breux bancs des groupes SRC [socia­listes et appa­rentés], écolo­giste et RRDP [radicaux de gauche et divers gauche].)

M. le président La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étran­gères Mon­sieur le député, vous m’interrogez sur le vote que la France pro­noncera jeudi ou ven­dredi pro­chain à propos de la recon­nais­sance de l’État pales­tinien. Nous expri­merons ce vote avec cohé­rence et lucidité. Vous savez que depuis des années, la position constante de la France a été de recon­naître l’État pales­tinien. Ce fut vrai en 1982 avec le dis­cours que François Mit­terrand a pro­noncé devant la Knesset.

Ce fut vrai l’année der­nière, lorsque la France a voté en faveur de la recon­nais­sance de la Palestine à l’UNESCO. Ce fut vrai quand, durant la cam­pagne pré­si­den­tielle, dans l’engagement n° 59, le can­didat François Hol­lande, devenu Pré­sident de la Répu­blique, s’était engagé dans le même sens. C’est la raison pour laquelle je vous réponds direc­tement : jeudi ou ven­dredi pro­chain, quand la question sera posée, la France répondra oui par souci de cohé­rence. (De nom­breux députés des groupes SRC, GDR, écolo­giste et RRDP, se lèvent et applaudissent.)Mais en même temps, mes­dames et mes­sieurs les députés, il faut faire preuve dans cette affaire de beaucoup de lucidité.

D’une part, le texte est actuel­lement en dis­cussion. J’ai eu moi-​​même le pré­sident Mahmoud Abbas au télé­phone hier matin. D’autre part, ne cachons pas que le moment où cette question sera posée est très délicat, à la fois du fait de l’extrême fra­gilité du cessez-​​le-​​feu, de l’approche des élec­tions israé­liennes et du chan­gement dans la com­po­sition de l’administration amé­ri­caine. De toute façon, c’est seulement par une négo­ciation entre les deux parties, que nous demandons sans condition et immé­diate, que nous pourrons aboutir à la concré­ti­sation d’un État pales­tinien. Si nous sommes à la fois cohé­rents et lucides, nous tra­vaillerons pour la paix. (Applau­dis­se­ments sur les bancs des groupes SRC, écolo­giste, GDR et RRDP.)

5) Recon­nais­sance de la Palestine à l’ONU, le « oui » de la France et le « non » d’Israël

Gilles Paris, Blog Le Monde, mardi 27 novembre 2012

Il a été un peu long à venir mais la France a fina­lement fait savoir par la voix de son ministre des affaires étran­gères, Laurent Fabius, devant l’Assemblée nationale, mardi 27 novembre, qu’elle votera "oui" à la demande de recon­nais­sance de la Palestine comme Etat non membre de l’ONU, jeudi 29 novembre. Le député de Seine-​​Maritime Laurent Fabius et le député de Corrèze François Hol­lande avaient, il est vrai, cosigné en 2011 une pro­po­sition de réso­lution en ce sens qui les obli­geait un tan­tinet, même si le pré­sident de la Répu­blique avait ensuite laissé entendre le contraire en men­tionnant "la ten­tation pour l’Autorité pales­ti­nienne d’aller chercher, à l’Assemblée générale des Nations Unies, ce qu’elle n’obtient pas dans la négo­ciation") à l’occasion de la visite à Paris du premier ministre israélien Benyamin Néta­nyahou, le 31 octobre.

La France a des réserves sur le timing de l’initiative et ses consé­quences compte tenu des posi­tions hos­tiles des Etats-​​Unis et d’Israël, mais Paris a fini par consi­dérer comme inte­nable l’option de l’abstention qui aurait signifié un lâchage en bonne et due forme de l’Autorité pales­ti­nienne juste au moment où elle sort mar­gi­na­lisée du dernier affron­tement en cours entre Israël et le Hamas.

Car Israël votera, lui, "non" et ne se prive pas de menacer Ramallah de repré­sailles. Convertie au clip vidéo, la diplo­matie israé­lienne vient de pro­duire deux petits films censés illustrer le caractère irra­tionnel de l’initiative pales­ti­nienne, pré­sentée comme une fuite en avant pour éviter le chemin de la négo­ciation (à laquelle pas un seul amateur de ce dossier ne croit aujourd’hui).

4) Reconnaissance grandissante des droits des palestiniens par l’Assemblée générale (site officiel de l’ONU)

Dans les années 50 et au début des années 60, la préoccupation majeure de la communauté internationale vis-à-vis de la question de Palestine était le problème des réfugiés et le conflit entre les États. Après la guerre de 1967, la question de Palestine a commencé à être appréhendée dans un contexte politique plus large. Il y a eu un regain d’activité de la part des Palestiniens, désireux de recouvrer leurs droits nationaux. L’Organisation de libération de la Palestine, qui avait été fondée en 1964, a adopté une nouvelle charte nationale en 1968. Cet instrument déclarait que la communauté internationale avait jusqu’alors manqué à ses responsabilités et demandait la poursuite de la lutte menée en faveur des droits des Palestiniens. Réinscription de la question de Palestine à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, 1974

En décembre 1969, l’Assemblée générale a reconnu que « le problème des réfugiés arabes de Palestine provenait du déni de leurs droits inaliénables en vertu de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l’homme ». En septembre 1974, 56 États Membres ont proposé que « la question de Palestine » fasse l’objet d’un point distinct de l’ordre du jour de l’Assemblée générale. Ils ont fait observer que la question de Palestine et du statut et du sort du peuple palestinien ne figurait pas à l’ordre du jour de l’Assemblée en tant que question distincte depuis plus de 20 ans. La proposition a été acceptée et la question de Palestine apparaît depuis lors tous les ans à l’ordre du jour de l’Assemblée. Dans une résolution adoptée le 22 novembre 1974, l’Assemblée générale a réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure, le droit à l’indépendance et à la souveraineté nationales et le droit des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens. Les droits du peuple palestinien, tels qu’ils ont été énoncés par l’Assemblée en 1974, ont été réaffirmés tous les ans depuis lors. Statut d’observateur accordé à l’OLP, 1974

En 1974 également, l’Assemblée générale a invité l’OLP à participer à ses travaux en qualité d’observateur, en tant que représentant du peuple palestinien. Le statut d’observateur a ensuite été élargi de façon à y intégrer tous les organes de l’ONU.

Par la suite, dans sa résolution 43/177 du 15 décembre 1988, l’Assemblée générale a pris acte de la proclamation de l’État palestinien par le Conseil national palestinien. Elle a réaffirmé qu’il était nécessaire de permettre au peuple palestinien d’exercer sa souveraineté sur son territoire occupé depuis 1967. Elle a également décidé que la désignation de « Palestine » remplacerait, au sein du système des Nations Unies, la désignation « Organisation de libération de la Palestine », sans préjudice du statut et des fonctions d’observateur de l’Organisation de libération de la Palestine au sein du système des Nations Unies.

Dix ans plus tard, l’Assemblée générale a adopté, le 7 juillet 1998, la résolution 52/250 aux termes de laquelle elle a décidé de conférer à la Palestine, en sa qualité d’observateur, des droits et privilèges supplémentaires pour ce qui est de participer aux sessions et aux travaux de l’Assemblée générale ainsi qu’aux conférences internationales et aux conférences des Nations Unies. Création du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, 1975

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, également connu sous le nom de Comité des droits des Palestiniens, a été créé en 1975 par l’Assemblée générale, qui lui a demandé d’établir un programme de nature à permettre au peuple palestinien d’exercer ses droits inaliénables. Les recommandations du Comité, présentées en 1976, étaient divisées en deux parties :

la première concernant le droit des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens ; la seconde concernant leurs droits à l’autodétermination, à l’indépendance et à la souveraineté nationales.

Le Conseil de sécurité a examiné les recommandations du Comité, mais n’a pas pu parvenir à une décision en raison du veto des Etats-Unis d’Amérique, membre permanent du Conseil. Il a de nouveau abordé la question à plusieurs occasions mais, à chaque fois, il a ajourné ses travaux sans prendre de décision. Les recommandations ont, toutefois, été approuvées par l’Assemblée générale en 1976 et les années suivantes. L’Assemblée a également prié le Comité de maintenir la situation relative à la question de Palestine à l’examen, et de faire rapport et de formuler des recommandations en vue de les présenter à l’Assemblée ou au Conseil de sécurité. Le Comité a également pour mandat d’assurer la plus grande diffusion possible d’informations sur ses recommandations, en ayant recours aux organisations non gouvernementales et à d’autres moyens appropriés.

Durant les années 80 et 90, le Comité a suivi la situation en ce qui concerne les droits des Palestiniens et soumis ses conclusions à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité. Son programme de séminaires, colloques et autres activités a contribué à mieux informer la communauté internationale sur la question de Palestine et a focalisé les efforts sur la nécessité de parvenir à un règlement pacifique fondé sur l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

3) Lettre de Michel Delebarre et de Claude Nicolet à François Hollande : la France doit dire"oui" à la Palestine

Le 29 novembre prochain le Président Mahmoud Abbas présentera la candidature de la Palestine pour que celle ci devienne Etat observateur de l’ONU. Michel Delebarre et Claude Nicolet, deux élus influents da la région Nord écrivent au Président de la République pour lui demander que la France soutienne cette candidature.

Monsieur le Président de la République Palais de l’Elysée 55, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

Monsieur le Président de la République,

Le 29 novembre prochain, Monsieur Mahmoud ABBAS, Président de l’Autorité nationale palestinienne, s’adressera à l’Assemblée générale des Nations Unies pour demander que son pays soitreconnu comme membre observateur.

Après le vote positif qui a honoré la France lors de l’adhésion de la Palestine à l’Unesco, nous pensons que notre pays doit maintenant dire « oui » à la Palestine à l’ONU. Une telle décision permettrait de garder l’espoir d’un apaisement global dans la région. Nous n’ignorons rien des enjeux et des risques que cela recouvre mais c’est aussi la grandeur de notre pays que de savoir, face au monde, dire où est la justice et le droit. Le rayonnement de la France en sortirait considérablement renforcé.

Ce chemin est pour nous une évidence car c’est celui du droit et de la liberté. C’est aussi celui de la démocratie dans un monde arabe en pleine transformation.

Aujourd’hui l’heure est grave. C’est probablement l’une des dernières occasions de parvenir à la seule solution viable : la création d’un Etat palestinien, démocratique et souverain, dans les frontières de 1967, en paix avec son voisin israélien.

Les collectivités locales françaises, regroupées au sein du Réseau de coopération pour la Palestine et de Cités Unies France, qui coopèrent avec des collectivités palestiniennes depuis vingt ans, connaissent la volonté des Palestiniens de vivre, de travailler en paix et dans la dignité. Le fait que la plupart travaillent aussi avec des collectivités israéliennes témoigne de leur objectivité sur ce dossier.

La forte mobilisation des élus français (plus de 200) aux assises de la coopération décentralisée franco-palestinienne organisées par Cités Unies France, le Réseau de Coopération Décentralisée pour la Palestine (RCDP) et l’Association des Collectivités Palestiniennes (APLA), qui se sont tenues à Hébron les 23 et 24 janvier dernier, témoigne d’une nouvelle perception de la question palestinienne pour la société française.

Nous, élus de collectivités françaises, sommes convaincus de la nécessité de mettre la coopération au service de la fraternité entre nos deux peuples, pour l’émergence d’une Palestine libre, démocratique et souveraine, vivant dans la paix, le développement et la sécurité avec ses voisins au premier rang duquel Israël.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre haute considération.

Michel DELEBARRE Ancien Ministre d’Etat Sénateur-Maire de Dunkerque Président de la Communauté urbaine de Dunkerque Président de Cités Unies France

Claude NICOLET Adjoint au Maire de Dunkerque Conseiller Communauté urbaine de Dunkerque Conseiller régional Nord Pas de Calais

2) La France doit dire oui à l’admission de la Palestine à l’ONU ! (appel dans la presse)

http://www.lemonde.fr/idees/article...

Dans les prochaines semaines, l’Assemblée générale de l’ONU va se prononcer sur la demande palestinienne d’admission au sein de l’organisation comme "Etat non membre" avec tous les droits afférents à ce statut.

Cette démarche vise à surmonter l’impasse du "processus de paix" initié à Oslo et de "négociations" menées sans référence aux paramètres du droit international. Elle répond à une question simple : oui ou non, l’Etat de Palestine a-t-il vocation à exister et à être reconnu dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément au droit international, et donc admis au sein de la communauté des nations ? Cette demande place les Etats membres devant leurs responsabilités : oui ou non, vont-ils enfin choisir de faire un acte politique pour imposer le droit ?

La France ne peut se dérober devant pareille responsabilité. François Hollande s’y était engagé et, avec lui, sa majorité. Aujourd’hui, toute esquive aurait des conséquences gravissimes et donnerait quitus à l’occupation. Elle compromettrait pour longtemps la crédibilité de notre pays qui affirme vouloir s’engager pour un règlement, fondé sur le droit. C’est le moment d’agir !

La France doit voter "oui" à l’admission de l’Etat de Palestine à l’ONU comme elle a voté pour son admission à l’Unesco. Entraînant avec elle ses amis et partenaires, européens notamment, elle choisira la seule voie qui vaille, celle du droit qui permettra la coexistence de deux états vivant côte à côte en paix et en sécurité.

Pascal Boniface, géopolitologue ; Rony Brauman, médecin, ancien président de Médecins sans frontières ; Anne Brunswic, écrivain, journaliste ; Jean-Paul Chagnollaud, professeur des universités ; Manu Chao, auteur, compositeur, interprète et musicien ; Rokhaya Diallo, éditorialiste pour la télévision et la radio ; Miguel Angel Estrella, pianiste, ambassadeur de l’Argentine à l’Unesco ; HK et les Saltimbanks, groupe de musique ; Jacques Gaillot, évêque français ; Gisèle Halimi, avocate, ancienne députée à l’Assemblée nationale, représentante de la France à l’Unesco ; Stéphane Hessel, diplomate et militant ; Marcel-Francis Kahn, professeur, ancien coprésident de l’AFPS ; Edgar Morin, sociologue et philosophe ; Lilian Thuram, ancien footballeur et créateur de la Fondation Lilian Thuram-Education contre le racisme ; Dominique Vidal, historien et journaliste ; Zebda, groupe de musique ; Jean-Claude Lefort, président de l’Association France Palestine Solidarité ; Claude Léostic, présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine ; Pierre Tartakowsky, président de La Ligue des droits de l’homme.

1) Soirée de soutien pour l’admission de la Palestine à l’ONU

Lors de sa 67ème session, l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York sera saisie le 29 novembre prochain d’un projet de résolution demandant que la Palestine obtienne le statut d’Etat observateur au sein des Nations-Unies. Cette résolution réaffirmera le droit légitime du peuple palestinien à l’autodétermination et à un Etat indépendant dans les frontières d’avant 1967.

Il est de la première importance que cette résolution soit adoptée.

Nous appelons la France et ses partenaires européens à voter pour. Les pressions, les chantages, les menaces des Etats-Unis et d’Israël doivent être clairement et fermement repoussées.

65 ans après l’adoption du Plan de partage de la Palestine par l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 29 novembre 1947, l’admission de la Palestine comme Etat observateur à l’ONU serait une première victoire, un premier pas vers l’édification d’un Etat palestinien souverain, internationalement reconnu.

D’autres avancées seront indispensables. Il faudra en finir avec l’occupation militaire et la colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-Est, future capitale de l’Etat de Palestine. Le principe du droit au retour pour les réfugiés devra être respecté et les prisonniers libérés. Le blocus de Gaza doit être levé.

La justice et le droit pour le peuple palestinien, c’est le combat de toutes celles et ceux qui veulent agir afin qu’une paix véritable, fondée sur l’application des résolutions de l’ONU, puisse enfin l’emporter au bénéfice de tous les peuples de la région.

Le peuple palestinien a des droits ! La Palestine doit vivre ! Solidarité !

A l’occasion du vote de l’Assemblée générale de l’ONU et de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre, le Parti communiste français avec d’autres organisations solidaires du peuple palestinien vous invitent

à la Bourse du Travail de Saint-Denis, mercredi 28 novembre à 18 h 30.

***

Association France-Palestine Solidarité (AFPS), Confédération générale du travail (CGT), Europe Ecologie Les Verts (EELV), Fédération syndicale unitaire (FSU), Ligue des Droits de L’Homme (LDH), Gauche Unitaire (GU), Parti communiste français (PCF), Parti de gauche (PG), Mouvement Jeunes Communistes (MJCF), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP),

Témoignages de jeunes de retour de Palestine


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