François Delapierre : « Je ne crois pas que la candidature Bové puisse nuire à Royal » (Marianne 2007)

jeudi 1er février 2007.
 

François Delapierre est délégué général de l’association Pour la République sociale (PRS), qui oeuvre avec Jean-Luc Mélenchon « pour une union des gauches ».

Marianne2007.info : La candidature Bové peut-elle affaiblir celle de Royal ?

François Delapierre : Je ne crois pas que la candidature de José Bové puisse nuire à Royal. Ce qui affaiblirait le Parti socialiste c’est une logique de surenchère. Mais plus que tout : ce serait de se retrouver dans une situation où l’autre gauche serait écrasée électoralement. Ce serait une erreur de croire que le PS pourrait occuper ce terrain. Même si Ségolène faisait un score de 30% au premier tour, comme le disent les sondages -ce qui est déjà énorme- il resterait 20% de plus à prendre pour gagner au second tour. On voit bien, artihmétiquement, que le Parti socialiste a besoin de l’autre gauche.

Votre association « Pour la république sociale » fera-t-elle campagne pour Royal ou pour Bové ?

Ce n’est pas le rôle de PRS de donner des consignes de vote. Nous appelons à battre la droite et à voter pour le candidat de gauche le mieux placé au second tour. PRS est une association où il y a des militants socialistes mais aussi de nombreux communistes ou d’autres tendances de la gauche. Certains ont annoncé qu’ils feraient la campagne de Royal, d’autres feront la campagne de Buffet et d’autres feront probablement la campagne de Bové.

Votre mouvement censé oeuvrer pour une union des gauches fera donc aussi campagne en ordre dispersé. Vous le regrettez ?

Au départ, le but était de se mettre d’accord sur une candidature commune qui provoquerait une dynamique de dépassement et changerait le rapport de forces. Aujourd’hui, on assiste à une multiplication des candidatures. Nous avons de nombreux militants qui continuent à agir au sein des collectifs. Même s’il subsiste encore de nombreuses inconnues sur cette candidature, José Bové incarne une sensibilité qui n’est pas représentée, une tendance à la fois libertaire et écologique. Il y a donc plusieurs candidats qui ont tous leur légitimité mais aucun ne peut représenter à lui seul la gauche antilibérale. Le but des collectifs, c’était justement d’éviter cette dispersion. Une union des gauches reste possible pour de prochaines échéances. L’urgence aujourd’hui, c’est de battre la droite.

Lundi 29 Janvier 2007 Propos recueillis par Octave Bonnaud


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