Le Front de gauche repart à la bataille

mardi 29 janvier 2013.
 

Début d’année pour le moins anxiogène… Une manifestation réussie, le 13 janvier, de tout ce que la France compte d’adversaires de l’égalité des droits… Une guerre émergente en Afrique de l’Ouest, dont on devine déjà les retombées plus qu’incertaines… Un sommet social, que l’on nous présentait volontiers comme « historique », qui s’achève par la signature d’un texte générateur de précarité et de régression pour le monde du travail… Des plans de suppressions d’emplois qui s’accumulent, comme prévu, à l’image de celui qui vient d’être annoncé chez Renault… Je reviendrai sur ces divers éléments dans mes toutes prochaines notes. En attendant, vous êtes nombreux, je le sais, à éprouver un profond sentiment de démoralisation. Ce sont partout les mêmes interrogations qui reviennent. Aurions-nous donc engagé toutes nos forces dans le combat contre Nicolas Sarkozy et les siens pour en arriver là ? La victoire tant attendue de la gauche va-t-elle déboucher sur un enchaînement fatal de défaites synonymes d’immense déception pour les classes populaires ?

Ne nous le cachons pas, de ce qu’il adviendra dans les prochains mois va largement dépendre l’avenir. Celui de la gauche, celui du pays… À l’inverse de ce que susurrent ces voix qui, à présent, nous expliquent avec gourmandise que le quinquennat connaîtrait aujourd’hui son tournant décisif, au sens où François Hollande serait enfin parvenu à trouver la stature monarchique que lui imposent de prendre les institutions de la V° République. Ne leur en déplaise pourtant, il ne suffira pas d’une détermination affichée face à la pression des adversaires du mariage pour tous, de l’accord conjoint de la CFDT et du Medef sur le marché du travail, ou encore d’un parfum d’union nationale autour de l’engagement des troupes françaises au Mali pour retrouver une assise dans le pays. Les choix de l’exécutif continuent même plutôt à nous rapprocher du désastre…

Pour le dire autrement, aux affaires, la gauche n’a jamais trouvé le succès lorsqu’elle tournait le dos à ses soutiens traditionnels que sont les salariés, et c’est la raison pour laquelle il est inacceptable qu’elle souhaite à présent « vitrifier » par la loi un accord social qui fait droit aux principales exigences du patronat et qu’approuve une minorité seulement du mouvement syndical. De même, ce sont ses pires adversaires qu’elle renforce en ayant la main hésitante, à l’image de son comportement sur une question où elle disposait pourtant d’un large appui dans le pays, je parle de l’élargissement du droit au mariage, comme en atteste l’arrogance que sa démonstration de force parisienne de l’autre week-end donne à la sainte-alliance des tenants du dogme religieux et d’une droite de plus en plus extrémisée. Enfin, quoi que l’on pensât de l’opération « Serval », la guerre ne lui offre jamais une popularité de substitution lorsque sa politique en vient à le couper du peuple, François Mitterrand et Lionel Jospin en auront fait l’amère expérience en leur temps.

C’est avec la conviction que nous abordons une phase cruciale de la bataille du changement que le Front de gauche vient de lancer la campagne nationale contre l’austérité, évoquée dans ma première note de l’année. L’atmosphère est morose, mais rien n’est encore joué. La majorité des Français, qui a clairement manifesté sa volonté de changement en mai et juin 2012, ne s’est pas soudainement résignée à subir une politique s’inscrivant dans la continuité des pouvoirs précédents. Tout reste, par conséquent, possible pourvu qu’une puissante énergie transformatrice trouve le chemin de son affirmation.

En mettant 25 propositions dans le débat public, en en tirant très prochainement quelques premières grandes exigences à partir desquelles il compte aider à des mobilisations d’ampleur, œuvrer au rassemblement de toutes les forces disponibles à la bataille et réunir de très larges majorités d’idées, notre convergence entend réveiller un espoir qui serait menacé d’anéantissement si rien ne venait inverser le rapport de force. Elle veut, d’un même mouvement, convaincre qu’une autre politique est non seulement nécessaire mais possible, et confronter l’ensemble de la gauche à un choix de méthodes : l’expérience en fait foi, la gauche se divise et s’étiole dans les reculs face à l’adversaire, alors qu’elle trouve le chemin de son unité, autant que d’un élan conquérant, en faisant confluer secteurs partidaires comme acteurs du mouvement social dans une confrontation déterminée aux intérêts dominants.

Démonstration en sera faite dès notre premier rendez-vous, le 23 janvier à Metz, pour un grand meeting sur l’emploi et le renouveau industriel de la France, où devrait aussi s’exprimer l’intersyndicale de Florange. J’y participerai, aux côtés notamment de mes vieux complices Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon. Pour l’heure, en guise de contribution à cette action qui va relancer notre construction commune, je vous livre la tribune que je viens de donner à l’Humanité-Dimanche, l’hebdomadaire communiste ayant choisi de consacrer sa livraison de l’année aux « défis de 2013 ».

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