Pinar Selek condamnée à perpétuité : une honte pour la Turquie.

samedi 2 février 2013.
 

PINAR SELEK N’EST PAS SEULE !

Féministe, antimilitariste, sociologue, écrivaine et militante, Pinar Selek a été condamnée le 24 janvier 2013 par la « justice » turque à la prison à vie avec mandat d’arrêt, pour un attentat qui n’a pas eu lieu, et malgré trois acquittements prononcés en 2006, 2008 et 2011…

Mais Pinar Selek, réfugiée à Strasbourg continue le combat soutenue, entourée par de nombreuses associations.

Informez-vous sur le site et manifestez votre soutien

http://www.pinarselek.fr/

Pinar Selek n’est pas seule ! Sa protection ? Notre mobilisation.

Collectif Solidarité Pinar Selek

Pinar Selek condamnée à perpétuité : une honte pour la Turquie

Son affaire a débuté en juillet 1998 à Istanbul. Elle avait vingt-sept ans. Ce jour-là, sortant de l’atelier artistique qu’elle avait créé pour venir en aide aux enfants des rues, elle est interpellée par des policiers turcs. Ils voulaient qu’elle leur livre les noms des personnes interviewées dans le cadre d’un projet de recherche universitaire sur la question kurde. Et c’est en prison qu’elle apprendra en regardant la télévision qu’elle est accusée d’avoir déposé une bombe ayant provoqué la mort de sept personnes, le 9 juillet, au bazar égyptien d’Istanbul  ! Un suspect est arrêté, un dénommé Abdulmecit Ozturk, qui a déclaré lors de sa déposition avoir préparé cet attentat avec la complicité active de Pinar Selek... Avant de se rétracter un peu plus tard devant le tribunal, assurant que les accusations portées contre Pinar Selek «  avaient été obtenues sous la torture  ». Bien que six rapports d’expertise aient conclu que la déflagration n’était pas due à une bombe mais à l’explosion accidentelle d’une bombonne de gaz, la justice ne retient que la thèse policière d’un acte terroriste prémédité.

En 2000, après deux ans passés en prison, elle est libérée, avant d’être acquittée en 2006. La jeune femme croyait s’en être tirée définitivement. C’était compter sans l’acharnement de l’appareil politico-judiciaire turc. Dans deux cas, les jugements prononcés en sa faveur (acquittement en 2006, puis en 2011) sont invalidés par la Cour de cassation. Ce verdict scandaleux intervient dans un contexte répressif visant la minorité kurde, des intellectuels et des journalistes. Concernant la presse, la Turquie détient le triste record du monde du nombre de journalistes emprisonnés, et ce sans compter ces centaines de prisonniers kurdes croupissant dans ses prisons turques sous l’accusation de terrorisme !

A l’ouverture de cette nouvelle audience, les avocats de Pinar Selek ont dénoncé la tenue de ce quatrième procès, arguant notamment du fait qu’une procédure d’appel, normalement suspensive, était en cours quand le tribunal s’est saisi du dossier. Devant le refus des juges d’accepter leurs demandes, ils ont suspendu leur participation au procès.

Le verdict de prison à vie prononcé la justice a provoqué des réactions indignées parmi les nombreux soutiens de la sociologue, connue pour ses recherches sur les minorités marginalisées, comme les transsexuels ou les Kurdes, venus assister à cette audience. Des militantes féministes italiennes ont lancé "fascistes, fascistes" aux magistrats, a constaté un journaliste de l’AFP

La condamnation à perpétuité s’accompagne d’une mesure d’arrestation immédiate si elle se rendait en Turquie, a indiqué à l’AFP un de ses soutiens universitaires, Pascal Maillard. "Sa carte de séjour et sa carte d’étudiante ne sont pas assez protecteurs, donc elle va faire dès demain une demande d’asile politique", a-t-il affirmé, en ajoutant que les juges avaient "cédé à leur farce politico-judiciaire".


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message