« Notre responsabilité, réveiller l’espoir » (Christian Picquet, GU)

mardi 16 avril 2013.
 

Christian Picquet, porte-parole de la Gauche unitaire, l’un des partis fondateurs du Front de gauche, qui ouvre vendredi son deuxième congrès, estime que l’heure est à la rupture.

Quels sont les enjeux de votre deuxième congrès  ?

Christian Picquet. Ils sont de trois ordres. D’abord, l’appréciation de la crise qui débouche, sous l’impact de l’austérité, sur une récession en Europe et y provoque des catastrophes pour les peuples. Ensuite, l’analyse de l’orientation sociale-libérale poussée jusqu’au bout par François Hollande, prolongée par la grave crise démocratique et morale ouverte par l’affaire Cahuzac, qui menace de conduire à une immense déception populaire. Enfin, une réflexion sur les immenses responsabilités du Front de gauche dans ce cadre.

Pensez-vous encore possible un changement de cap du gouvernement  ?

Christian Picquet. Le gouvernement n’entend manifestement pas changer de cap. La question est donc de changer le rapport des forces à gauche pour mettre en minorité cette soumission à la finance, qui se traduit aujourd’hui par la volonté de transposer l’accord Medef dans la loi.

Vous avez publié, il y a peu, 
un texte, «  Halte au feu… dans le Front de gauche  ». Comment envisagez-vous 
son rôle aujourd’hui  ?

Christian Picquet. La meilleure manière de débattre, c’est de partir du fond. Depuis quatre ans, nous avons en commun d’avoir récusé les postures d’incantation et de vitupération. Il s’agit désormais de sauver la gauche, de réveiller un espoir permettant à l’intervention populaire de se redéployer. L’alternative est claire  : soit un nouveau Front populaire émerge, soit une terrible déroute emportera tout sur son passage. Rien n’est joué. Des voix de plus en plus nombreuses rejoignent les nôtres pour revendiquer une autre politique. Jusque dans les rangs du Parti socialiste et d’Europe Écologie. Pour sortir de l’austérité, changer d’Europe, en finir avec la Ve République, il appartient au Front de gauche d’être porteur d’une offre de rassemblement large à gauche, en vue d’une nouvelle majorité et d’un nouveau gouvernement.

Partagez-vous l’idée que 
le Front de gauche se situe dans l’opposition  ?

Christian Picquet. Nous nous opposons à la politique menée, mais être dans l’opposition signifierait que nous attendons simplement l’échec du gouvernement. Or, le Front de gauche n’a jamais été dans une dénonciation 
génératrice d’impuissance. Il veut travailler à une alternative majoritaire. De grands chocs s’annoncent. Si ne renaissent pas l’espoir et la remobilisation à gauche, c’est une droite radicalisée et l’extrême droite qui catalyseront la colère et le désespoir du peuple.

Différentes lignes s’expriment dans le Front de gauche 
sur les échéances de 2014, 
quelle est votre position  ?

Christian Picquet. Nous avons voulu déconnecter notre congrès des questions de tactique électorale, dont nous discuterons à une conférence nationale, fin mai. Cela dit, avant la configuration dans laquelle le Front de gauche partira à la bataille des municipales, l’important me paraît résider dans les propositions qu’il lui faut porter pour des politiques n’épousant pas l’austérité appliquée au plan national. De ce point de vue, il doit être à l’offensive et, là encore, rassembleur à gauche.

Week-end chargé pour la GU La Gauche unitaire (GU) – née d’une scission avec le NPA en mars 2009 pour cofonder le Front de gauche avec le PCF et le PG – tiendra ce week-end son 2e congrès à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Les congressistes auront à se prononcer sur quatre textes  : une déclaration politique et un texte d’orientation, «  la Démocratie jusqu’au bout  », qui traitent de la crise, de la gauche au pouvoir, du rôle du Front de gauche et de la GU. Une motion spécifique sur le féminisme est également à l’autre du jour ainsi qu’une résolution sur ses «  Relations avec les organisations du Front de gauche  ».

Entretien réalisé par 
Julia Hamlaoui


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