Le 5 mai dans la rue, maintenant on continue

dimanche 12 mai 2013.
 

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

La marche du 5 mai a donc été un magnifique succès. Rien n’était gagné d’avance. Mais nous y sommes arrivés. On peut tirer plusieurs leçons de cette réussite. D’abord nous avons su sentir l’attente de l’électorat mobilisé pour virer Sarkozy et qui après un an de gouvernement PS est furieux de la politique menée. Il fallait oser prendre l’initiative, nous l’avons fait. La marche démontre aussi que le Front de Gauche garde une forte capacité d’action et c’est une grande victoire car rien ne garantissait un niveau de mobilisation à la hauteur de la campagne présidentielle.

Ensuite l’ appel à cette marche contre la finance et l’austérité et pour la 6e République a permis un élargissement significatif au delà du Front de Gauche. C’est d’abord l’appel de plusieurs structures CGT locales ou de branche, ce qu’il faut souligner car il est très rare que des structures syndicales appellent à une initiative politique. Cela correspond à cette exaspération sociale qui monte dans le pays. Ce sont ensuite d’autres forces politiques qui se sont jointes à la marche : Utopia, NPA et bien sûr les membres d’Europe Ecologie-Les Verts venus avec Eva Joly. Des mouvements associatifs ont tenus à tenir des stands sur le parcours de la marche : RESF et le DAL par exemple.

Les réactions du gouvernement, du PS et des médias qui leur sont liés, sont donc significatives : la réussite leur est insupportable car elle souligne d’autant plus leur échec. Nous n’avons évidemment pas changé le rapport de force en une marche. Mais nous avons déjà redonné confiance à toutes celles et ceux qui cherchent une alternative et qui regardent en direction du Front de Gauche pour la porter. Et maintenant ?

C’est l’’éditorial du Monde de mardi qui résume le mieux l’action de François Hollande "ce socialiste a fait des choix difficiles, inédits pour un président de gauche : ...le compromis avec les marchés..." Pour eux c’est un compliment. Pour nous, cela résume tout ce que nous exécrons : la soumission devant la finance. Mais François Hollande trouve que faire passer les lois devant le parlement prend encore trop de temps malgré toutes les procédures d’urgence inventées par son prédécesseur et qu’il n’a pas hésité à utiliser pour imposer la loi du Medef. Une petite phrase glissée dans son dernier discours annonce donc le recours massif aux ordonnances. Quand on vous disait que la 5ème République était de moins en moins démocratique et qu’il fallait la balayer pour passer à la 6ème.

Nous continuerons donc non seulement à dire ce que nous pensons de la politique de ce gouvernement mais aussi à mobiliser contre en cherchant à élargir toujours plus l’arc de ceux qui refusent de se soumettre et de se taire. C’est donc la tâche des mois de mai et juin : maintenir la pression à l’occasion des votes au parlement des différentes lois : ANI au sénat le 14 mai, amnistie et proposition de loi contre les licenciements boursiers à l’assemblée le 16 mai. Tout le monde ne pouvait pas venir à Paris pour cause de coût financier le 5 mai ? Alors place à votre imagination pour organiser partout, dans le cadre unitaire le plus large possible, des répliques au niveau local (marches, rassemblements …) les 1er et 2 juin, journée contre les politiques de la troïka européenne, aux côtés de peuples espagnols et portugais.


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