Contre la finance, la République jusqu’au bout

mardi 18 juin 2013.
 

La finance est l’ennemie de l’intérêt général. Alors que la France a plongé dans la récession, que le pouvoir d’achat s’effondre et que l’on compte 1500 nouveaux chômeurs chaque jour, les actionnaires continuent à s’octroyer des montagnes de dividendes. Les entreprises françaises distribuent aujourd’hui 7 fois plus de dividendes qu’il y a 20 ans. Aujourd’hui, la bourse ne sert pas à approvisionner les entreprises en capital pour leur permettre d’investir, de se développer et de créer des emplois : elle n’est là que pour les dépouiller et asservir la société toute entière au seul profit des actionnaires.

Pour sortir de cette situation, il faut d’urgence réglementer la finance en revenant sur toutes les mesures de dérégulations votées depuis trente ans. A mille lieux de la pathétique loi bancaire votée par la majorité au pouvoir, nous devons séparer les banques de dépôts des banques de marchés et interdire les produits dérivés spéculatifs dangereux pour l’économie réelle (CDO, CDS, ventes à découvert, etc.). Dans le même temps, il faut imposer un niveau de rentabilité maximale par action pour sortir de l’obsession de la création de valeur pour l’actionnaire qui oblige aujourd’hui les entreprises à avoir une gestion de court terme et anti sociale. Notre politique sera menée en rupture avec les traités européens, auxquels nous désobéirons y compris sur la question monétaire pour avoir une monnaie au service des peuples et non des marchés financiers.

Mais tout cela sera insuffisant si nous ne brisons pas définitivement les reins des actionnaires. Pour ce faire, il faut pousser la République jusqu’au bout en s’attaquant aux rapports de production eux-mêmes. Tant que les actionnaires seront tout puissants dans les entreprises, les crises reviendront éternellement et l’exploitation des salariés ne cessera pas. La 6ème République doit donc être la République des droits sociaux dans l’entreprise. Elle étendra la citoyenneté au monde de l’entreprise. Elle mettra fin au privilège fondateur du capitalisme par lequel la totalité du capital accumulé par l’entreprise appartient unilatéralement aux actionnaires. Elle rompra avec ce vol légal en conférant la propriété d’une part croissante du capital aux salariés en tant que collectif de travail, au prorata de la contribution du travail aux richesses produites. Elle étendra au maximum le fonctionnement des Scop (Société coopérative de production) pour que les dirigeants des entreprises soient élus par les salariés selon le principe un homme, une voix et que l’ensemble des décisions stratégiques soient débattues par le collectif de travail. Cette réappropriation de l’entreprise et du pouvoir économique par les travailleurs est indispensable pour sortir du salariat, obstacle historique à l’émancipation des travailleurs comme le furent l’esclavage et le servage autrefois.

C’est l’existence sociale des hommes qui détermine leur conscience. Le monde d’aujourd’hui est le produit du capitalisme. La conscience de l’homme est aliénée car il est séparé des produits de son travail et des autres hommes. Les idées et les doctrines libérales défendues par les actionnaires ainsi que par les gouvernements et les médias qui sont à leur solde résultent du régime capitaliste de production et de propriété. Les réformes votées ne sont que la volonté de la classe dominante érigée en loi. En abolissant le capitalisme par la République poussée jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’aux entreprises, nous créerons un monde conforme à l’idéal de nos glorieux prédécesseurs de 1789. Nous bâtirons un monde vertueux qui, comme le disait le meilleur d’entre nous, Maximilien Robespierre, substituera la morale à l’égoïsme, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, et la grandeur de l’homme à la petitesse des grands.

Guillaume Etievant


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