Le courant "Maintenant La Gauche" a-t-il toujours sa place au PS ?

lundi 22 juillet 2013.
 

Maintenant la Gauche (Emmanuel Maurel, Marie Noëlle Lienemann, Jérôme Guedj, Gérard Filoche...) a pris l’initiative d’écrire à l’ensemble des membres influents du Parti Socialiste. Dans cet écrit, MLG affirme, à juste titre, que la prochaine « réforme » du gouvernement est sans fondement économique et profondément injuste socialement. Depuis, la réponse du gouvernement est claire, nette et précise : cette position est "irresponsable, démissionnaire, conservatrice". Que vont-ils faire ?

- 1) L’aile gauche du PS plaide pour un report de la réforme des retraites
- 2) "Maintenant La Gauche" a-t-elle toujours sa place au PS ?

1) L’aile gauche du PS plaide pour un report de la réforme des retraites

AFP 7 juillet 2013

La réforme en cours de préparation n’est «  ni urgente ni opportune  », et risque même «  d’aggraver les difficultés économiques au plus mauvais moment  », indique «  Maintenant la gauche  » dans une lettre destinée aux responsables du PS.

La réforme des retraites en cours de préparation n’est «  ni urgente ni opportune  » et «  rien ne justifie socialement, économiquement et financièrement d’en demander plus aujourd’hui  », estime «  Maintenant la gauche  », l’un des deux courants de l’aile gauche du PS. Dans une lettre devant être adressée lundi aux responsables du PS et aux parlementaires socialistes, dont l’AFP a obtenu copie dimanche, «  Maintenant la gauche  » considère que le déficit prévu de 20 milliards d’euros en 2020 pour le système des retraites s’explique «  essentiellement du fait de la rechute de l’activité et de l’emploi  ».

«  Cette situation, ajoute la lettre, ne justifie en aucun cas de modifier à nouveau les règles actuelles des retraites dans un sens défavorable, à peine 3 ans après la dernière réforme vivement combattue par la gauche aux côtés de la grande majorité des syndicats et des salariés  ». De plus, poursuit le document, «  ces mesures d’austérité risquent d’aggraver les difficultés économiques au plus mauvais moment  ». Risque pour la consommation

«  D’autres réformes à effet plus progressif, comme l’allongement de la durée de cotisation requise pour avoir droit à une retraite à taux plein, auraient un caractère profondément anxiogène  », argumente le texte. Ces réformes, selon «  Maintenant la gauche  », «  mineraient la confiance des ménages et pousseraient les salariés à épargner davantage en vue de leur retraite, précisément au moment où il faudrait soutenir la consommation pour relancer l’économie  ».

«  En outre, retarder d’une manière ou d’une autre l’âge de départ en retraite, alors qu’on ne peut espérer un retour au plein emploi avant longtemps, ne peut qu’aggraver le chômage  », est-il relevé. Cela serait le cas pour celui «  des jeunes, confrontés à une pénurie de postes de travail, ou celui des seniors, obligés d’attendre plusieurs années dans une situation précaire entre le moment où ils cessent de travailler et celui où ils peuvent faire valoir leurs droits à la retraite  ». Régression sociale

«  Sauf à vouloir donner satisfaction aux folles préconisations de la Commission et de la droite européenne, la France ne saurait s’engager dans un tel processus de régression sociale  », peut-on lire. La lettre souligne en conclusion qu’ «  il n’y a nulle nécessité de réformer à nouveau les retraites, puisque leur part dans le PIB va se stabiliser à leur niveau actuel, soit 14% du PIB  ».

La lettre doit être adressée au premier secrétaire du PS, Harlem Désir, ainsi qu’aux responsables et aux parlementaires du parti.

Les principaux porte-parole de «  Maintenant la gauche  » sont Emmanuel Maurel, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et le député Jérôme Guedj. Ils entendent interpeller mardi Harlem Désir lors de la prochaine réunion du Bureau national (direction) et lui demander comment il compte consulter les militants sur ce sujet des retraites, a indiqué Marie-Noëlle Lienemann à l’AFP.

2) "Maintenant La Gauche" a-t-elle toujours sa place au PS ?

Avec la réforme des retraites qui se prépare, l’aile gauche du PS est face à une situation politique particulièrement complexe. Les dirigeants de son principal courant, Maintenant La Gauche, avaient, lors de la réforme Sarkozy de 2010, affirmé des principes forts et non négociables. Ces principes peuvent être résumés par 2 chiffres régulièrement répétés par Gérard Filoche, un des cadres de MLG : 40 et 60. 40 pour affirmer une durée de cotisation qui ne doit pas excéder 40 ans. 60 pour affirmer que l’âge légal de départ en retraite doit être 60 ans.

Seulement voilà, le président de la république, François Hollande, son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, son ministre du travail, Michel Sapin, son ministre de l’économie, Pierre Moscovici, et quelques autres habitués de la rue de Solférino sont d’un avis absolument différent. Ils estiment que la durée de cotisation doit, dans un avenir très proche, être d’au moins 43 ans, ce qui induit, pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein, de partir bien après 60 ans.

Face à cette menace d’amplifier la détérioration des conditions de départ en retraite, détérioration initiée par tous les gouvernements de droite qui se sont succédés depuis Balladur jusqu’à Sarkozy, Maintenant La Gauche a pris l’initiative d’écrire à l’ensemble des membres influents du Parti Socialiste.

Dans cet écrit, MLG affirme, à juste titre, que la prochaine « réforme » du gouvernement est sans fondement économique et profondément injuste socialement. Depuis, la réponse du gouvernement est claire, nette et précise. Le courant Maintenant La Gauche, qui a obtenu 14% des suffrages lors du dernier congrès de Toulouse, est « irresponsable », « démissionnaire » et, comble de tout « conservatrice ».

Par cette réponse, prononcée par un des porte voix bien connu chez les solfériniens, un certain Christophe Caresche, François Hollande place un des courants de son parti, le courant Maintenant La Gauche, dans la catégorie des » irresponsables » du Front de Gauche. Il est vrai qu’au Front de Gauche la retraite à taux plein après 40 annuités dès l’âge de 60 ans est un principe fort et non négociable.

Si bien qu’une question d’ordre « existentiel » se pose à Maintenant La gauche, c’est à dire à Emmanuel Maurel, Marie Noëlle Lienemann, Jérôme Guedj et Gérard Filoche : Leur place politique est-elle toujours au Parti des Solfériniens ?

Pour lire l’intégralité de cet article, nettement plus long, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message