Tenir bon face à la force de l’ombre qui avance

lundi 21 octobre 2013.
 

Il ne fait aucun doute pour moi que la « lepénisation des esprits » pousse sur un terreau labouré, engraissé, ensemencé, arrosé, protégé de ses adversaires par la campagne d’information-spectacle donnée en permanence par de grands médias avançant comme une flottille autour du vaisseau amiral constitué par le journal « Le Monde » et l’hebdomadaire « l’Express ». L’un et l’autre mènent d’ailleurs une bataille constante, dans un registre très personnel, pour me diaboliser. Photos abjectes, caricatures infamantes, amalgames insultants : tout y passe et même davantage. Ainsi quand le journal « Le Monde », après m’avoir copieusement insulté du texte et de l’image dans son supplément hebdomadaire mis en vente forcée, décide de me faire un procès pour défendre « l’honneur » de son « journaliste » Paulo Paranagua ! Je n’en ai ni dépit, ni regrets. Dans les fortes saisons de l’histoire, chacun va au bout de sa pente. Tout l’art du combat consiste à ne pas se tromper sur la direction dans laquelle vont les personnages de la scène politique.

Par notre résistance, notre travail d’éducation populaire, nos actions, notre implication électorale, nous construisons un rassemblement humain absolument original, puisqu’il est construit à l’inverse absolu des valeurs que cultive et entretient tout l’espace culturel dominant. C’est une tâche très rude à certains moments, lorsqu’il n’est plus seulement question de politique mais de l’engagement des ressorts profonds de l’être humain. L’égoïsme et le racisme qui sont à l’œuvre dans la haine des Roms, au point de faire oublier la commune humanité qu’ils partagent avec nous, sont davantage qu’une bataille politique au Islamsens traditionnel du terme. Pourtant, si difficile que cela soit, il faut tenir bon. Pour cela, il faut laisser parler à la fois son cœur et sa raison. Mais il faut tenir bon ! Les mauvais jours finiront. La construction humaine et politique que nous avons entreprise, si elle veut avoir une vocation majoritaire, doit être menée avec intransigeance et clarté. Ce n’est qu’à ce prix que l’on peut espérer voir venir, à un moment ou un autre, le grand nombre aujourd’hui perplexe et désemparé. Il ne s’agit donc pas de faire un bon coup de « com’ », mais de construire en profondeur, d’enraciner.

L’effondrement moral du Parti socialiste en parti solférinien, le spectacle du parti de Jaurès pourchassant les pauvres et refusant l’amnistie des ouvriers persécutés, démoralise et désoriente bien du monde. À Brignoles, la victoire du Front national, c’est d’abord et avant tout l’abstention massive des électeurs de gauche face à une mobilisation non moins massive de ceux de la droite qui se sont radicalisés. La remobilisation de la gauche ne peut se faire qu’autour de ses principes fondamentaux et du programme qui s’en déduit directement : égalité et partage. Ces deux idées sont toujours sévèrement mises en cause dans les périodes où la compétition pour l’élémentaire de ce qui importe dans la vie quotidienne est chauffé à blanc entre les individus et entre les peuples. Je ne me cache donc pas la difficulté de notre tâche. Comme d’habitude, elle est embrouillée par d’autres paramètres qui viennent souvent rendre plus obscurs le dessin général. Ainsi en est-il de cette affaire de municipales à Paris. J’y reviens donc. Mais à la fin seulement.


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