Lycées : La mobilisation croît contre les expulsions

vendredi 18 octobre 2013.
 

3) Manifestations vendredi 18 octobre pour l’arrêt immédiat des expulsions de jeunes en cours de formation ! (FIDL, UNEF, UNL, FSU, RESF, FCPE)

Les jeunes lycéens et étudiants de France ainsi que l’ensemble de la communauté éducative ont manifesté ces derniers jours leur indignation suite à l’expulsion de Leonarda, 15 ans, et Katchik, 19 ans, ordonnée par le ministère de l’Intérieur. Malheureusement, ces deux jeunes ne sont pas des cas isolés.

Plusieurs jeunes risquent aujourd’hui encore de voir leur scolarité brutalement interrompue par une obligation de quitter le territoire.

Aucune circulaire, aucune mesure administrative ne peuvent justifier l’expulsion de jeunes en cours de scolarité. L’école est un lieu d’intégration qui fonctionne, notre pays doit en être fier. En expulsant Leonarda et Katchik, des jeunes scolarisés depuis plusieurs années, le ministère de l’Intérieur ferme la porte à toute intégration par notre système éducatif. Il remet en cause le droit à l’éducation et sacrifie l’avenir de ces jeunes au nom d’une politique migratoire injuste.

Les organisations syndicales et associatives signataires appellent l’ensemble des jeunes et des citoyens à manifester demain à 13h, à partir de la place de la Bastille.

Elles exigent :

- Le retour immédiat de Katchik et Leonarda

- Une circulaire organisant l’arrêt immédiat de toute procédure d’expulsion concernant un jeune en formation qu’il soit lycéen, apprenti ou étudiant.

- Le vote d’une loi interdisant d’engager une procédure d’expulsion contre les familles dont un enfant mineur est en cours de scolarité et contre les jeunes majeurs en formation se trouvant en situation irrégulière.

2) Les lycéens exigent le retour de Léonarda et de Khatchit ! (Fidl)

La FIDL, le syndicat lycéen, est fière que la jeunesse lycéenne ait commencé à se mobiliser aujourd’hui afin de manifester son indignation suite aux expulsions de Khatchit (lycéen parisien de 19 ans expulsé vers l’Arménie) et de Léonarda (collégienne de 15 ans extraite d’un bus scolaire par la police afin d’être expulsée vers le Kosovo avec ses parents, frères et sœurs).

Aujourd’hui, plusieurs centaines de lycéens se sont mobilisés à Paris et de nombreux messages montrent que bien des lycéens, partout en France, sont scandalisés par des actes aussi ignobles.

La FIDL appelle les lycéens à amplifier la mobilisation dès ce jeudi sous toutes les formes à leur disposition : débrayages, AG, manifestations,… afin de demander 3 choses :

- Le retour immédiat de Léonarda et de sa famille, ainsi que de Khatchit.

- Une circulaire ou une loi prévoyant l’interdiction des expulsions des parents sans-papiers ayant des enfants mineurs qui ont commencé un cycle ou une année scolaire (situation de Léonarda et de sa famille). Plus encore, la circulaire ou la loi devra également prévoir l’interdiction des expulsions de lycéens sans-papiers ayant commencé un cycle ou une année scolaire (cas de Khatchit).

- La réaffirmation par l’Etat que l’Ecole est un lieu d’éducation et de protection et non un terrain de jeu pour les opérations policières.

Maximilian Raguet, Président de la FIDL, a indiqué que « cela fait plusieurs mois que nous constatons la dureté de l’Intérieur sur des cas humains qui pourraient se régler avec un peu d’humanité. Ces dernières semaines, ça devient insupportable et le cas de Léonarda et de Khatchit sont des gouttes d’eau que nous ne laisserons pas passer. »

1) Expulsion d’un lycéen : Valls révise le manuel du petit Sarkozy

Khatchik Kachatryan, jeune lycéen, élève du lycée Camille Jenatzy (Paris 18ème) a été expulsé vers l’Arménie samedi 12 octobre pour défaut de titre de séjour. Une première tentative d’expulsion le 10 octobre avait échoué : une trentaine d’élèves, d’enseignants du lycée Jenatzy, des soutiens RESF, JC et FIDL ayant convaincu des passagers de soutenir le refus d’embarquer de Khatchik. Il est le premier lycéen parisien chassé depuis août 2006. Nicolas Sarkozy était alors ministre de l’intérieur. Il laisse en France ses parents, sa sœur, son beau-frère, des cousins, oncles et tantes et ses amis.

Depuis plusieurs semaines et l’arrestation de Khatchik, la mobilisation s’amplifiait. Les militants RESF puis les enseignants de Khatchik faisaient part de leur opposition, bientôt rejoints par des élus parisiens communistes puis certains socialistes. Informés de sa situation, les copains de classe de Khatchik ont alors fait plusieurs matinées de grève et préparaient un début de semaine de manifestations et d’actions pour obtenir sa libération.

Du côté de la préfecture et du ministère de l’intérieur, la réponse était un silence honteux. Les conséquences pourtant dramatiques de l’expulsion en Arménie de Khatchik n’ont visiblement pas pesé : études stoppées nettes, vie de famille brisée et le fort risque pour Khatchik de passer plusieurs années en prison. Il ne s’est pas fait recenser pour son service militaire en Arménie et est donc considéré là-bas comme déserteur.

C’est un grave retour en arrière que nous venons de vivre. L’acharnement, les méthodes et le mépris des conséquences dont a fait preuve l’actuel ministre Manuel Valls rappellent tristement celles de ses prédécesseurs depuis Sarkozy. Nous ne pouvons que condamner cette conduite et affirmer haut et fort qu’on ne peut pas être de gauche et appliquer ou cautionner une telle politique qui remet en cause des droits fondamentaux comme le droit à l’éducation et celui de vivre en famille.

Nous appelons les lycéens, enseignants, élus, parents d’élèves et plus largement tous les citoyens à faire connaître leur refus de voir s’appliquer en leur nom de telles mesures et à participer aux actions que ne manqueront pas de proposer les élèves et enseignants du lycée de Khatchik et les organisations signataires de ce communiqué.

De 2005 à 2011, les lycéens Suzilène, Taoufik, Najlae, Mohamed, Ilyes avaient été expulsés.

Les manifestations de leurs camarades, de leurs enseignants, de leurs soutiens avaient obligé Sarkozy à les faire revenir.

Comme eux Khatchik doit revenir !!!

Paris le 14 octobre 20013

Signataires : RESF, CGT educ, SNUEP-FSU, FSU, CNT-STE, UNEF, FIDL, JC

Soutien des associations : MRAP, La Cimade, LDH

Soutien d’organisations et partis politiques : EELV, PCF, FASE, Les Alternatifs, PG, GA, GU, C&A, NPA

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