Au moment où à Castres, certains font écho à l’appel du candidat du PS pour un rassemblement de toutes les sensibilités de gauche au premier tour, il faut revenir sur les résultats de Brignoles. Le candidat PCF-FdG y arborait aussi le poing et la rose. Le résultat est une déroute. En 2004, le candidat PCF, arrivé en tête d’une gauche représentée dans sa diversité, était finalement élu dans une triangulaire. En 2013, le candidat de « rassemblement » soutenu par les caciques nationaux du PS est éliminé dès le premier tour. Le FN l’emporte, rassemblant les voix de l’extrême droite, malgré une stratégie de « front républicain » dépassée.

Tous les résultats des partielles concordent. La colère, la déception, le désarroi dominent. Avec quels résultats ? D’abord, l’explosion de l’abstention qui, plus qu’un signe d’indifférence, est le rejet massif d’un système par lequel les électeurs se sentent floués quel que soit leur vote. Ensuite, le vote pour une extrême droite qui paraît, à tort, le seul moyen de bousculer ce système auquel personne ne croit plus. Le vote à gauche n’offre pas un débouché crédible quand celle-ci s’incarne dans l’union avec les représentants d’un pouvoir soumis au MEDEF, ignorant des attentes populaires, et dont le ministre de l’intérieur par ses excès xénophobes met en cause le pacte républicain.

Pour le Parti de Gauche, seule une voix autonome peut porter l’ambition locale d’un autre futur. L’heure est à la mobilisation sur des contenus de gauche redonnant sens et efficacité à la politique au quotidien. C’est la raison d’être de Castres à Gauche Vraiment, toujours légitime pour initier une liste dont le périmètre ne doit avoir comme limite que le refus de la politique d’austérité qui asphyxie les collectivités locales.

Au moment où les appels à changer de cap se multiplient dans la majorité, notamment de la part d’EELV, quelle confiance accorderaient les citoyens à une union entre ceux qui s’opposent à l’austérité à tous les niveaux et ceux qui se préparent à la mettre en oeuvre localement avec la baisse des dotations aux communes qu’ils votent au plan national ? Craignons que nos concitoyens, désemparés devant cette confusion et écoeurés par ce qu’ils verront comme un ralliement, se détournent des urnes ou, pire, se tournent, comme à Brignoles, vers ceux qui leur sembleront alors les seuls véritables opposants.

De la clarté naîtront le rassemblement et la confiance. A Castres comme ailleurs il y a un espace pour une liste en rupture avec l’austérité gouvernementale et porteuse d’un projet authentiquement citoyen, écologique et solidaire.