Sivens (Tarn) : un barrage pour satisfaire un lobby

mercredi 6 novembre 2013.
 

C) 9 BONNES RAISONS D’ABANDONNER LE PROJET DE BARRAGE DE SIVENS

par le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET

1) Le barrage ne répondra pas au problème du Tescou

Le Conseil Général doit-il engager sa responsabilité et l’argent public qui lui est confié dans un ouvrage inadapté aux problèmes de soutien de débit d’étiage et à l’avenir de l’agriculture dans la vallée ?

2) Les coûts environnementaux sont très élevés

Quel est le prix environnemental que les Conseillers généraux sont prêts à payer pour un projet qui n’a toujours pas fait la preuve de son intérêt général ? Quelle sera l’image du Conseil Général (et de ses Conseillers) quand il sera contraint par le tribunal administratif d’abandonner le projet pour non-respect de la réglementation sur l’environnement ?

3) Les scientifiques du CRSPN s’opposent majoritairement à la destruction de la zone humide

La Préfecture a décidé d’instruire le dossier au CNPN sans que les études demandées par le CRSPN ne soient réalisées.

Le Conseil Général, maître d’ouvrage, est-il prêt à assumer la destruction de la zone humide contre l’avis des scientifiques ? Les Conseillers généraux sont-ils capables de défendre publiquement de s’asseoir sur les demandes du CRSPN de procéder à des compléments d’expertises écologiques approfondies afin que le CNPN puisse juger des impacts réels du projet sur des espèces protégées au niveau national voire européen pour certaines ?

4) Ce projet est en totale contradiction avec le Pôle Zones Humides du Conseil Général

Le Conseil Général conservera-t-il sa crédibilité s’il n’applique pas lui-même les mesures qu’il prône pour les maîtres d’ouvrages du département ?

5) Aucune alternative au barrage n’a été étudiée contrairement aux déclarations de la CACG

Il suffit de lire les documents cités par la CACG pour s’apercevoir qu’elle déforme les propos qui y sont tenus pour les utiliser au profit de son seul intérêt économique. Cela a pour but de masquer l’une des failles juridiques les plus flagrantes du projet à savoir l’absence d’étude sur une alternative au barrage qui pourrait résoudre les problèmes des agriculteurs sans sacrifier la zone humide. Les Conseillers généraux cautionnent-ils de tels procédés de la part du maitre d’ouvrage délégué ?

6) Il n’y aura pas de financement européen

Plutôt que de s’obstiner à envisager un projet dont le financement n’est pas assuré, le Conseil Général ne devrait-il pas préparer un projet alternatif moins coûteux, plus efficace et dont le financement serait réuni ?

7) Il y a peu d’agriculteurs intéressés par le barrage

Le Conseil Général ne bénéficie d’aucun engagement de la part d’agriculteurs de la vallée du Tescou. Qu’adviendra-t-il si, une fois le barrage réalisé, aucun agriculteur n’est prêt à payer pour bénéficier de cette ressource ? Qui paiera finalement pour les frais de fonctionnement (34 900 + 205 000 = 239 900 €/an) ? Les Conseillers généraux souhaitent-ils vraiment mobiliser tant d’argent public pour l’investissement (7 806 000 €HT) et probablement pour le fonctionnement (239 900 €/an) pour quelques dizaines d’agriculteurs tout au plus ? Ne serait-il pas plus sérieux de fixer une tarification de l’eau et de recenser les agriculteurs qui sont réellement intéressés de bénéficier de la ressource à ce prix ?

8) Le président Hollande et le gouvernement Ayrault prônent une autre politique

Pour les citoyens, il est difficile de comprendre que le Conseil Général, dont la majorité appartient au Parti Socialiste, porte un projet pensé dans le cadre de la politique promue par Nicolas Sarkozy et qui est contradictoire avec la nouvelle politique promue par le Parti Socialiste au sein des institutions nationales. Les Conseillers généraux ne devraient-ils pas démontrer eux aussi que le changement, c’est maintenant ?

9) Le Conseil Général peut devenir leader de pratiques économes en eau et protectrices de la biodiversité

Les Conseillers généraux ne devraient-ils pas soutenir un projet novateur correspondant aux attentes des Tarnais de concilier protection de l’environnement, alimentation de qualité et emplois agricoles ? N’est-ce pas là l’opportunité pour le Conseil Général de devenir l’un des leaders nationaux du changement des pratiques agricoles pour « permettre d’atteindre la performance à la fois écologique et économique » ?

B) Barrage de Sivens : des élus montent au créneau

Ils sont conseillers régionaux, députés européens, conseillers municipaux, tendance écologiste, communiste ou du parti de gauche , en tout cas classés à gauche pour la plupart. Ils sont venus soutenir hier matin, à Lisle-sur-Tarn les associations qui s’opposent depuis de longs mois au projet de barrage de Sivens. Le plus médiatique d’entre eux étant le député européen José Bové. Tous appellent à un moratoire sur ce projet et la réalisation d’études indépendantes.

Une réponse à la signature par la préfète, la semaine dernière, des arrêtés d’autorisation de ce projet. Les uns mettent en avant la destruction d’une zone humide et l’impossibilité de la transférer comme le prévoit le dossier initié par le conseil général et la compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne. Pour Françoise Dedieu-Casties, vice-présidente du conseil régionale, on ne peut travailler d’un côté « sur un schéma régional de cohérence écologique et de l’autre valider ce projet absurde ».

D’autres, comme José Bové, y voient la main du lobby de l’association générale des planteurs de maïs et un « cadeau » que leur fait le ministère de l’agriculture. « C’est un débat politique sur le modèle d’agriculture que nous voulons pour demain ».

La députée (EELV) Catherine Grèze a interpellé la commission européenne qui devrait, selon elle, refuser de financer ce projet qui ne respecte pas les directives européennes. Deux millions d’euros au titre du Feder sont bloqués à l’intention de ce chantier. « Un financement qui pourrait aller sur des projets environnementaux plus intéressants », selon tous les opposants. Des opposants qui mettent en avant le coût important de ce barrage : « 7 millions d’euros pour 300 ha ». La députée européenne précise que ces fonds seront débloqués seulement si le barrage est terminé au 15 juin 2015, ce qui techniquement serait impossible.

Surtout si les associations engagent des recours contre les arrêtés pris par la préfète du Tarn.

Patrick Guerrier le 13 octobre 2013

A) Sivens : un barrage construit sur des dérogations (PG Tarn)

Le 17 octobre dernier, la Préfecture du Tarn a autorisé des déboisements sur la zone du Testet jusqu’au 30 novembre puis au mois de février par un arrêté dérogatoire en totale contradiction avec les engagements pris par la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG) et le Conseil général du Tarn (CG 81) auprès du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) : "Les déboisements nécessaires seront réalisés au cours de la période de septembre à mi-novembre, ceci afin d’éviter les périodes de reproduction de l’avifaune (printemps et début d’été) ou d’hivernage des amphibiens et reptiles (2ème partie de l’automne, et hiver)".

Le Parti de Gauche du Tarn s’élève contre ce nouveau détournement qui vient après une succession de dérogations émises par l’Agence de l’eau Adour Garonne, le Conseil général et la Préfecture. Par ailleurs, il s’étonne qu’un élu du Conseil Général, rapporteur au sein de cette assemblée, soit aussi administrateur du maître d’oeuvre, la CACG.

Prenant acte des avis circonstanciés d’experts naturalistes indépendants et d’organismes officiels et reconnus, Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), Fédération de Pêche, associations naturalistes, le Parti de Gauche pose cette question simple : où se situe l’intérêt général quand se révèlent de telles proximités entre les décideurs ?

Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET organise un débat public ce vendredi 25 octobre à 20h30 dans la salle des fêtes de Lisle sur Tarn. Le Parti de Gauche appelle les citoyens à participer largement.

D’ores et déjà une mobilisation citoyenne et unitaire des opposants à ce projet destructeur imposé est annoncée pour le 10 novembre prochain sur le site de la zone humide du Testet. Le Parti de Gauche participera à cette mobilisation.


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