Nous sommes tous Bretons !

samedi 9 novembre 2013.
 

La colère de cette région est révélatrice de son degré de désespérance, des politiques de spécialisation qu’elle a connues depuis le général De Gaulle, et de l’application des recettes de compétitivité chères aux solfériniens. Ainsi encouragés, financiers et patronat local dépècent sans vergogne son outil productif. Conséquence directe, les emplois fondent comme neige au soleil, de nombreuses familles vivent un cauchemar. Pire, ces prédateurs sont remerciés pour leur œuvre de démolition en empochant leur part des 20 Milliards de crédit d’impôt, sans aucun contrôle de leur utilisation par l’Etat !

Plus écœurant, la droite amnésique et l’extrême-droite démagogique ambitionnent d’utiliser cette détresse pour leurs objectifs politiciens et électoraux, sans apporter de réponses concrètes et durables aux préoccupations des bretons. Seules comptent les voix qu’ils sont capables d’extorquer au détour de leurs mensonges, de promesses qui n’engageront que celles et ceux qui y croiront.

Au lieu de prendre des mesures sociales et de réindustrialisation, le gouvernement ne sait plus quoi faire pour satisfaire le Medef ou la finance ou devancer les moindres désirs de la Commission Européenne. Cette dévotion détruit nos compétences, nos savoir-faire et vide le pays de sa jeunesse en perte d’identité et d’avenir.

Terrible constat, le niveau de vie des français ne pèse pas lourd face au pouvoir de l’argent. Le seuil de pauvreté retrouve le triste niveau des années 70, et l’espérance de vie en bonne santé recule. Incroyable résultat obtenu conjointement par la droite et les solfériniens en ce début de XXIe siècle.

Bien que la situation bretonne puisse être considérée comme spécifique avec un secteur agricole fort et un élevage porcin important, il n’empêche que toutes les régions de France vivent une situation dramatique. Les cortèges dans les rues, les barricades devraient fleurir de partout tant cela est préoccupant. Pourtant, il n’en est rien.

On voit combien le rôle des médias est essentiel dans la stratégie de nos gouvernants et des requins de tout bord. Ils respectent scrupuleusement les consignes provenant de l’Elysée ou de Matignon et entretiennent l’atonie populaire.

Les résultats sportifs, les téléréalités, sont bien plus importants à offrir aux français que de les aider à prendre leur destin en main. « Dormez, ne vous inquiétez pas, on s’occupe de tout, pour vous. Dormez braves gens, dormez ! ». Les néolibéraux socialistes, comme leurs prédécesseurs, cadenassent l’information, mentent par omission, font tout et n’importe quoi pour finir par sombrer dans le ridicule. Pendant ce temps d’éducation sociale volé aux français-e-s, le capital profite, les grosses fortunes s’enrichissent sur la misère du plus grand nombre.

Mais voilà, pour les Bretons, ça ne fonctionne plus ! La réalité a dépassé la mystification. Les messages rassurants et lénifiants, distillés à longueur de journée, n’ont plus d’emprise sur eux. Ces hommes, ces femmes, n’ont plus grand-chose à perdre, sauf peut-être leur fierté, leur honneur, mais c’est mal les connaître. Bien que cette région ait donné le plus fort score au second tour de la présidentielle à François Hollande, sa population est debout, bonnet rouge au vent, dans toutes ses diversités contre cette destruction programmée. Légitimement, cette culture refuse de se laisser dépecer vivante sur l’autel impersonnel et impassible du profit. Les casseurs pourront toujours essayer de salir leur lutte, ils n’y parviendront pas.

Il est urgent de faire d’autres choix politiques, de prendre des décisions où l’humain serait le moteur et l’objectif.

Il est vital de redéfinir les priorités, penser de nouveaux modes de production propres, trouver de nouvelles ressources énergétiques respectueuses de l’environnement, redonner de l’importance au social et au collectif, comme à la démocratie en lui donnant un caractère participatif régulier où chacune, chacun, aurait son mot à dire et pas seulement lors d’échéances électorales.

Le Front de Gauche est le recours, il a des propositions très concrètes en ce sens. Les loups hurlent à la mort en les entendant, ils essaient de les discréditer tant que faire se peut. Et s’ils le font avec tant d’énergie, c’est que, au contraire de leurs vociférations ou diatribes parfois aberrantes, elles sont crédibles et sérieuses. C’est d’ailleurs le seul programme politique qui ose vraiment s’attaquer à l’argent-roi. Ceci expliquant sûrement cela.

L’action, déterminée et structurée, est obligatoire car elle sera décisive pour nos lendemains, à savoir s’ils déchanteront ou pas. Elle est émancipatrice et nourricière de l’acte citoyen face aux urnes. Aucun changement notable n’est envisageable en l’absence de la première, et sans sa traduction dans le second.

Les composantes du Front de Gauche œuvrent de concert pour recueillir l’adhésion de toutes celles et de tous ceux qui souffrent de cette société inhumaine, en vue de rendre le pouvoir au peuple. Cette ambition passera par la convocation d’une constituante qui proclamera la VIe république. Alors l’humain reprendra des couleurs !


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