« La dernière page de la dernière publication de la liste de droite "un autre mont2" peut laisser songeur. Elle rappelle en effet non seulement que l’opposition actuelle "a voté la quasi-totalité des grands projets" lancés au cours de la dernière mandature, mais en outre que certaines propositions de la liste PS de Renaud Lahitète sont inscrites à son programme et parfois même déjà réalisées. On pourrait inverser l’offensive en faisant remarquer que de vastes projets comme la médiathèque ou la géothermie, repris à son compte par l’actuelle majorité, avaient été initiés par ses prédécesseurs...

Mais alors direz-vous, s’ils sont d’accord sur presque tout, pourquoi deux listes ? Pourquoi s’affrontent-elles ? Et en fin de compte, pourquoi iriez-vous voter ?

Par parenthèse, c’est exactement le même paradoxe que l’on retrouve au niveau national. La politique de F.Hollande, au mépris des promesses de campagne, est la continuation, voire l’aggravation de la politique de son prédécesseur.*

Si par habitude ou intérêt, les journalistes continuent de dire que la majorité est À gauche, chacun peut voir que cette majorité n’est plus DE gauche, mais, au mieux, de centre droit. Alors même qu’elle dispose de tous les leviers du pouvoir (communes, départements, régions, Assemblée, Sénat), la politique menée par cette « gauche de responsabilité », est étrangement la même que celle conduite par la droite. Disons-le sans détour. C’est une politique libérale qui évacue de l’isoloir toute possibilité de choix démocratique véritable.

Et pourtant, en dépit de ce programme « commun de droite », le PS d’un côté et les formations de droite de l’autre continuent de s’écharper sur tous les plateaux et dans tous les hémicycles.

Paradoxal en effet.

Il serait pourtant faux d’en conclure que ces affrontements sont factices et que ces adversaires, dans l’arène politique, ne sont que des duellistes de théâtre.

De la même façon, l’opposition entre les deux listes « historiques » de cette élection municipale, (la liste PS d’un côté, la liste MODEM/UMP de l’autre) n’est pas une opposition de façade. Il n’y a nulle entente tacite entre elles, nulle collusion d’intérêt. Alors même qu’elles portent des projets somme toute relativement superposables, leur détestation mutuelle est bien réelle, ne nous y trompons pas.

Seulement leur différend n’est pas d’ordre politique : il n’oppose pas fondamentalement un projet de gauche à un projet de droite. Non.

Ce qui compte à leurs yeux porte un nom moins glorieux : le pouvoir. Le MODEM doit tout faire pour conserver la seule ville moyenne acquise à ses couleurs. Quant au PS, discrédité en paroles et en actes par cette sociale démocratie lénifiante qui trahit avec une belle constance les travailleurs et les salariés, à l’échelon national comme au niveau européen, il entend à toute force retrouver la main-mise sur le chef lieu d’un département qui est en train de lui échapper. Oublieux des convictions qui devraient l’autoriser, l’esprit de parti n’est plus le moyen mais la finalité de leur engagement politique.

S’il fallait une première justification à l’existence de notre liste MONT2GAUCHE, ce pourrait être la suite directe de ce triste constat.

A l’inverse, ce que nous vous proposons, ce n’est pas d’apporter votre suffrage à je ne sais quelle « nouvelle star » de je ne sais quelle « politiqu’académie », ni d’arbitrer entre ces deux figures, du reste tout à fait respectables, qui s’affichent sur les murs de la ville.

Ce que nous vous proposons, c’est de dire clairement à l’occasion de ces municipales votre refus de ces politiques archaïques institutionnalisées et suicidaires, aussi brutales qu’inefficaces, mises en œuvre en France et en Europe.

Ce que nous vous proposons, c’est un vote de gauche, tout simplement. Il est grand temps."

LE COLLECTIF MONT2GAUCHE