Le 25 mai, un seul vote conséquent contre le GMT, le vote Front de Gauche

dimanche 25 mai 2014.
 

Dans le monde feutré de la cogestion PPE-PSE des institutions européennes, les négociations sur le grand marché transatlantique ne devaient surtout pas être rendues publiques. Les souvenirs cuisants du rejet de l’AMI (octobre 1998) et de l’ACTA (juillet 2012) sous la pression de mobilisations sont encore présents dans la mémoire des eurocrates.

Sans parler évidemment du rejet du TCE en 2005 par un vote populaire ensuite bafoué. Tout a donc été fait pour maintenir le secret : refus non seulement de publier le mandat de négociation donné au niveau européen, mais aussi d’organiser le débat au parlement français : la séance prévue le 12 juin 2013 a été supprimée. Malgré cela, le mandat a fuité. Le Front de Gauche a donc décidé de transformer le vote pour l’élection européenne en référendum anti GMT.

Grâce à notre mobilisation, aux actions d’agit-prop comme la brigade des poulets anti GMT, aux vœux déposés dans les assemblées délibérantes (conseils régionaux, conseils municipaux…) demandant la suspension des négociations, à la dénonciation de ces négociations par tous nos candidats, nous avons réussi à briser le mur de silence que droite et PS voulaient imposer. Aussi aujourd’hui c’est panique et cacophonie au PS.

Tous les arguments pour essayer d’éviter la sanction du suffrage universel sont employés, y compris la mauvaise foi. La ministre Fleur Pellerin dit ne pas avoir de problème avec le principe de tribunaux privés d’arbitrage pendant que d’autres dirigeants du PS jurent qu’il n’en sera pas question ! En dénonçant le poulet au chlore, les OGM, le bœuf aux hormones, nous agiterions des peurs irraisonnées. Mais qui a dit : « On a la naïveté de croire que les Américains vont adapter leurs normes. Il n’y a qu’en Europe que l’on pense cela. Le nivellement se fait toujours par le bas » ? C’est le président de la Fédération nationale bovine, adepte du FdG bien connu !

Le PS ne pouvant plus se contenter de nier la réalité, essaie maintenant de détourner le débat avec un degré d’hypocrisie incroyable. Pour éviter d’avoir à se positionner sur la résolution déposée par les députés du FdG, il l’a vidé de son sens en commission de l’assemblée nationale, en supprimant la demande de suspension des négociations. La justification est significative : « Nous préférons à l’idée de suspension des négociations la nécessité d’une plus grande vigilance, d’une meilleure information des parlements sur la question. Nous insistons également sur l’importance du rôle de la Cour de justice de l’Union Européenne. » Pour rappel, cette dernière vient de condamner le statut d’EPIC, qui concerne de très nombreux établissements publics (SNCF, RATP, Office National des Forêts… ), comme garantie d’état incompatible avec le droit européen de la libre concurrence. Son rôle est effectivement important dans l’acharnement ultra-libéral, ce qui n’a pas l’air de gêner le PS.

De son côté, EELV veut faire oublier que la présidente EELV de la commission des Affaires étrangères a soutenu le mandat de négociation en commission en juin. Le FN, quant à lui, étale son inconséquence sur le dossier : contre à la télé, pour ou abstention lorsqu’il doit voter sur le sujet.

Aussi le 25 mai, il ne faut pas se tromper de vote : pour être sur d’avoir des députés qui voteront clairement contre le GMT, il faut voter Front de Gauche.


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