22 000 cheminots, dans les rues de Paris, pour une autre réforme ferroviaire

samedi 24 mai 2014.
 

De Bastille à Montparnasse, 22 000 cheminots, ont envahi, ce 22 mai après-midi, les rues de Paris pour garantir l’avenir du service public de la SNCF et dénoncer fermement la réforme ferroviaire, actuellement en préparation par le gouvernement.

Un énième « avertissement » a été lancé au gouvernement par les fédérations syndicales CGT, UNSA et SUD-Rail.

"Pour une autre réforme. Pour un service public SNCF de qualité", peut-on lire devant le cortège de la CGT des cheminots. « On lâche rien », peut-on entendre du coté des syndicalistes de SUD-Rail. Une foule à hauteur de 22 000 cheminots, venus de toute la France, peut-on voir du haut d’un immeuble parisien. Contre le projet de loi, préparé actuellement par le gouvernement, pour la plus grande entreprise nationale publique, la SNCF, après avoir échoué à corriger la dette colossal du Rail en séparant cette dernière du réseau ferré de France, les cheminots "ne laisseront pas faire", a assuré Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT Cheminots.

Présentant cette manifestation comme un « avertissement qui doit conduire le gouvernement à revoir sa copie », les organisations syndicales dénoncent la volonté du gouvernement de vouloir diviser la SNCF en trois entreprises publiques industrielles et commerciales (EPIC) : la « maison mère » ; l’infrapôle et le RFF (Réseaux ferrés de France) actuel. Une scission « directement liée au quatrième paquet ferroviaire européen et à la libéralisation complète du transport de voyageurs prévue pour 2019 » qui, d’après les syndicalistes, réorganiserait en profondeur la gouvernance du rail et ne répondrait pas aux exigences d’un service public ferroviaire de qualité et aux conditions sociales de haut niveau nécessaires pour les cheminots.

Durant la marche vers Montparnasse, Nathalie Bonnet (SUD), demande "une vraie réunification de RFF et de la SNCF" et, pour tout le secteur, "une convention collective alignée sur la réglementation SNCF, nivelée par le haut". Une revendication soutenue par l’ensemble des organisations syndicales mobilisées, qui exigent haut et fort une réforme « qui améliore les conditions de transport des voyageurs, développe le trafic ferroviaire de marchandises et préserve les droits de tous les salariés ».

Quant au scandale des trains trop larges, reflet d’une lourde crise au sein du rail français, "voilà ce que c’est quand l’infrastructure travaille d’un côté et la SNCF de l’autre. Même à la SNCF, le travail est trop cloisonné", évoque la CGT Cheminots, craignant la fin d’un service public « jeter en pâture aux lois de la concurrence ».

Arrivés à Montparnasse, ils leur restaient un point a soulevé : la suppression des 2500 postes, tous secteurs confondus, prévus dans le budget de l’Etat 2014. Face au gouvernement qui serait prêt à « utiliser la masse salariale comme variable d’ajustement » pour réduire ses dettes, oui, "les cheminots ne se laisseront pas faire", préviennent les syndicats.

Sarah Sudre, L’Humanité


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