Quel avenir du Front de Gauche après le vote du 25 mai 2014 ?

samedi 31 mai 2014.
 

Pour Ensemble, une des principales composante du Front de gauche, « La dynamique autour du "Non de gauche" en 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen comme celle autour du Front de gauche lors de la présidentielle de 2012 avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas au rendez-vous. Notre espace politique reste en-deçà de ses possibilités et de ce qui est nécessaire face à un gouvernement qui met la gauche à droite et la menace d’une droite extrême en embuscade. Nous appelons solennellement ce soir l’ensemble des composantes du Front de Gauche à prendre la mesure des efforts de réorganisation interne et d’ouverture à produire pour favoriser l’implication citoyenne, le respect de la diversité des sensibilités politiques, l’unité la plus large et la démocratie. Il en va de sa relance et de son attractivité. Il faut dans le même temps tendre la main à toutes celles et ceux qui, dans les mouvements sociaux, à EE-LV, au PS, au NPA, à Nouvelle Donne, chez les féministes présentes de façon autonome dans cette élection, ne se reconnaissent pas dans l’orientation gouvernementale et veulent construire une alternative sociale et écologiste. L’heure est venue d’impulser un nouveau front large à gauche porteur de majorités alternatives. »

Après avoir analysé les résultats, Pierre Laurent s’est dit déterminé à refonder une dynamique Front de gauche. "Nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre notre voie avec le Front de gauche. Nous sommes même prêts à passer à une nouvelle étape (…) à élargir notre front, à nous adresser à toutes ces femmes et ces hommes pour reconstruire une alternative à gauche. Et cela à l’évidence ne pourra pas se faire dans les pas d’une politique menée par François Hollande et Manuel Valls, qui conduit au désastre constaté ce soir. "

Au cours de cette conférence de presse, le co-président du PG Jean-Luc Mélenchon a laissé libre cours à son émotion. "D’aucuns ont réussi à faire croire que c’étaient les immigrés, que c’étaient les mœurs, que c’était la nature du mariage qui posait problème dans ce pays. Si bien qu’en France, comme dans de nombreux autres pays d’Europe, c’est une vague brune qui se lève. (…) De toutes les fautes innombrables faites par l’équipe à l’Elysée, le crime le plus impardonnable est de nous avoir volé nos mots. Si bien que la gauche est à son plus bas niveau depuis je ne sais pas combien de temps. "

François Delapierre (secrétaire national du Parti de Gauche) : « Le rassemblement de combat que l’heure appelle ne peut se faire que dans l’action pour régler les problèmes concrets que pose à notre peuple l’Europe austéritaire et ses soutiens français. L’actualité ne manquera pas de nous alimenter en combats nécessaires, depuis la réforme territoriale jusqu’à la casse programmée des services publics et de la protection sociale. L’européenne ne nous laisse pas les mains vides. Nous y avons obtenu une belle réussite politique en mettant sous les projecteurs la négociation du grand marché transatlantique. Ce n’était pas un bon thème électoral ! C’était une campagne de longue haleine que nous portons d’ailleurs depuis plus de cinq ans. Continuons et accentuons le combat pour y faire échec. Agissons ainsi dans la vie réelle. Dans cette élection, nous étions la gauche au moment où ce mot était entraîné par la déchéance de ceux qui s’en réclament. Dans les moments de grand trouble, le vocabulaire devient mensonge et nous échappe. »

Pour Christan Picquet, porte-parole de Gauche unitaire, le Front de gauche se doit "de tirer sans tarder les leçons de son propre échec". "La gauche, dans toutes ses composantes, se retrouve sous le coup d’une défaite comme elle n’en avait pas connue depuis des décennies. (…) Pour ce qui le concerne le Front de gauche se doit de tirer sans tarder les leçons de son propre échec". Le Front de gauche "n’a pas su porter une alternative audible en direction du peuple de gauche, de ses partis et de ses militants qui se détournent de plus en plus des orientations gouvernementales, et a pour cette raison perdu sa dynamique de l’élection présidentielle. (…) Avant qu’il ne soit trop tard, l’heure est à un changement de politique, à la sortie de l’austérité, à la suspension du traité européen de stabilité budgétaire, à la refondation sociale et démocratique de l’Europe. Dans ses forces vives, la gauche doit se rassembler pour imposer cette bifurcation radicale".


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