Réélection d’Assad : le martyre du peuple syrien continue, toutes les responsabilités doivent être dénoncées

mercredi 18 juin 2014.
 

Après trois années de soulèvement populaire ayant dégénéré en guerre civile, Bachar Al-Assad s’est offert un véritable plébiscite lors d’élections jouées d’avance. En position de force sur les terrains politique et militaire, Assad se présente dorénavant comme l’homme qui aurait évité à la Syrie le destin tragique de la Libye et l’Irak, deux pays en proie au chaos et à l’anarchie depuis le renversement de leurs tyrans par les Etats-Unis et leurs affidés. La Syrie est véritablement coupée en deux, entre une partie de la population qui voit sincèrement en Assad le dernier garant de l’existence de l’Etat syrien, et tous ceux qui au contraire ne rêvent que de "renverser le tyran" par tous les moyens possibles, sans voir que la voie militaire est sans issue.

Le récit médiatique atlantiste rejette l’entière responsabilité de la tragédie syrienne sur le soutien apporté par la Russie et l’Iran au régime syrien. Mais la vérité est encore plus insoutenable : après avoir encouragé par tous les moyens possible la population syrienne à se soulever, les Etats-Unis et leurs affidés ont systématiquement marginalisé tous les opposants sincères au régime pour promouvoir à leur place des hommes de paille. Pire encore, les monarchies obscurantistes du Golfe, Arabie Saoudite et Qatar en tête, ont envoyé des hordes de jihadistes en Syrie, avec toutes les conséquences catastrophiques que l’on connaît. Pourquoi les politiciens et les journalistes français continuent-ils donc systématiquement d’occulter le rôle joué par ces monarchies dans la fabrication du problème jihadiste ?

François Hollande et Laurent Fabius, tout comme leurs prédécesseurs, ont consciemment joué avec le feu jihadiste qui embrase dorénavant l’ensemble de la région et qui sert de prétexte au recul de toutes les libertés fondamentales. Une fois de plus le Parti de Gauche dénonce cette politique aveugle et irresponsable, contraire à l’intérêt du peuple syrien et des peuples de la région. La guerre conforte le régime syrien, les jihadistes et l’ensemble des forces réactionnaires. Il faut qu’elle cesse !

La diplomatie de notre pays doit agir pour rechercher inlassablement les moyens d’un cessez-le-feu, soulager l’immense misère des millions de déplacés, réfugiés, et prisonniers, et soutenir les courants syriens patriotes qui pourraient unir leurs forces dans la recherche d’une véritable transition démocratique pour ce pays martyr.

Le Parti de Gauche - Alain Billon, responsable de la commission Maghreb/Machrek


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