Ceux qui détruisent la gauche

jeudi 19 juin 2014.
 

Dans un alignement de caserne, la presse contrôlée par les grands groupes industriels et financiers a repris mot à mot les éléments de langage du pouvoir. « Il faut savoir arrêter une grève ».

« La gauche peut mourir », a lancé Manuel Valls. Comment ne pas en faire le constat quand, malgré le cri de détresse et de colère de l’électorat de gauche, un président de la République et son premier ministre s’acharnent à en détruire les valeurs, à en brouiller les repères, à la dévitaliser ? Élues la rose au poing, les deux têtes de l’exécutif en ont arraché les pétales pour finir sur un « pas du tout » destiné aux milieux populaires et sur un « à la folie » susurré au Medef. Pendant que l’hôte de Matignon tentait de faire peur aux élus socialistes qui rechignent afi n qu’ils taisent leurs indignations, la droite accourait au secours du gouvernement contre les grévistes !

Xavier Bertrand appelait à la « fermeté » contre une « grève totalement indécente » et des cheminots « jusqu’au-boutistes ». Hervé Mariton, un autre des nombreux prétendants à la présidence de l’UMP, incitait sa formation à avoir « une attitude responsable », à « essayer de faire en sorte que le gouvernement s’en sorte » en laissant « passer ce texte » au Parlement. Comment, en e˜ et, la droite pourrait-elle refuser que sa politique soit appliquée ?

Dans un alignement de caserne, la presse contrôlée par les grands groupes industriels et financiers a repris mot à mot les éléments de langage du pouvoir. « Il faut savoir arrêter une grève », titre en éditorial le Monde, décalquant l’injonction présidentielle. À sa suite et avec une imagination de photocopieuse, les grands médias reprennent les clichés sur « la journée noire » et le « refus de la réforme »...

Mais au contraire, les cheminots ont bien une réforme dans leur manche, audacieuse celle-là, défaisant la dette qui plombe le système ferroviaire, rétablissant l’unité du service public sans laquelle il devient inefficace ! Mais cela, il faut le cacher aux citoyens, rien n’étant plus dangereux, semble-t-il, que la souveraineté populaire. C’est pourtant là, dans le coude-à-coude des luttes, dans les échanges qui éclosent dans la gauche fi ère de l’être, dans la construction d’alternatives au libéralisme que l’espoir germera. Pour que la gauche et notre peuple aient de beaux jours devant eux.

Par Patrick Apel-Muller

- See more at : http://www.humanite.fr/ceux-qui-det...


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message