Manuel Valls dans les bottes de Margaret Thatcher

samedi 23 août 2014.
 

Quand les amarres sont coupées, la dérive peut aller très loin. On savait déjà que Jaurès n’est pas sa tasse de thé. La ligne sociale-libérale d’un Tony Blair lui paraîtrait-elle encore « too much »  ?

L’intimidation pour politique

Emporté dans ses jeux d’épaules et autres moulinets du menton, le premier ministre a employé ce week-end en français dans le texte les mots mêmes de Margaret Thatcher  : « Il n’y a pas d’alternative. » La formule avait formé en anglais « Tina », acronyme devenu cri de guerre des ultralibéraux. Ainsi la France vivrait-elle aussi « au-dessus de ses moyens ».

On entend là mot pour mot le vocabulaire des nantis qui vampirisent les richesses du pays et dont l’idéologie de rentiers nourrit les sacrifices des autres. L’ennemi n’est donc plus la finance depuis longtemps et si guerre (économique) il y a, le pouvoir actuel a choisi son camp. Manuel Valls rendra donc une visite de politesse à l’université du Medef.

Oui, l’heure est grave. Non seulement la crise n’est pas finie mais elle risque de s’approfondir encore plus dangereusement. Mais au-delà du constat froid des statistiques, les seules questions qui vaillent sont quelles en sont les causes, les responsables et les issues possibles  ?

L’austérité pour les dépenses publiques, la rentabilité financière la plus vorace pour les fruits du travail forment un couple infernal qui emmène le pays au bord du gouffre. Et il faudrait faire un pas en avant, le petit doigt sur la couture du pantalon  ? La violence des propos en dit autant sur celle des mesures à encore à venir que sur la crainte de voir la pilule ne plus être digérée. Pas sûr que l’intimidation suffise, à voir la CGC commencer à parler d’« effet d’aubaine »…

Imposer un changement de cap en profondeur ne supportera ni atonie du mouvement social ni division du camp progressiste. Rassembler toutes les énergies est urgent et vital. Demeurant fidèle à l’esprit de Jaurès, l’Humanité offre sa Fête et ses colonnes à toutes celles et ceux qui veulent y travailler.

Par Michel Guilloux, L’Humanité


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