Solidarité avec les victimes de l’Organisation de l’état islamique

mercredi 22 octobre 2014.
 

Kobané, ville kurde syrienne de 50 000 habitants située à la frontière avec la Turquie, est attaquée depuis plus d’un mois par les forces militaires des djihadistes de l’Organisation de l’état islamique (OEI) bien plus nombreuses et pouvant amener régulièrement des renforts et avec un armement pris notamment à l’armée irakienne bien supérieur. Deux cent mille habitants de la zone ont dû fuir précipitamment vers la Turquie pour échapper au sort atroce réservé par l’OEI aux populations considérées par lui comme ennemies et alors qu’il a visiblement décidé de faire un symbole de la prise de cette ville kurde.

Malgré une résistance héroïque des combattants kurdes de l’YPG (Unités de protection populaires), l’OEI a réussi à entrer et à s’emparer de plus de la moitié de la ville.

Les combats se mènent sous les yeux complaisants du gouvernement turc de l’AKP pour qui l’OEI et le Parti de l’Union démocratique (PYD, parti kurde syrien lié au PKK turc) sont considérés l’un comme l’autre comme des ennemis. Le président turc, Erdogan, non seulement refuse de venir en aide à la population assiégée mais n’a pas hésité à faire réprimer dans le sang les manifestations de soutien aux combattants kurdes de Kobané (35 morts) et annonce une nouvelle loi répressive contre de nouvelles manifestations. Il a clairement choisi son camp : plutôt l’Organisation de l’état islamique que des forces kurdes partisanes de l’autonomie. Il n’hésite ainsi pas à mettre en péril les négociations de paix engagées depuis deux ans avec le PKK.

La coalition formée autour des Etats-Unis montre son incapacité à empêcher la progression de l’OEI. Cela suffit à dé légitimer la stratégie désastreuse suivie par les pompiers pyromanes étasuniens, à la tête d’un attelage hétéroclite auquel François Hollande a décidé de raccrocher la France. Comme le PG l’avait dit en dénonçant la décision d’intervention militaire sous l’égide des Etats-Unis par la biais de frappes aériennes, de tels bombardements étaient au mieux inefficaces au pire contreproductifs.

La situation actuelle prend ses sources dans l’intervention anglo-américaine de 2003. En envahissant l’Irak puis en détruisant toute son armée et tout son appareil d’état et en marginalisant les irakiens de confession sunnite, les Etat-Unis ont totalement déstabilisé l’Irak créant ainsi les conditions d’apparition de groupes djihadistes sunnites, soutenus de plus par les puissances régionales telles que l’Arabie Saoudite et le Qatar. La répression sanglante par Bachar Al Assad du soulèvement populaire en Syrie a à son tour ouvert la voie à l’apparition et au déploiement de forces djihadistes en Syrie soutenues en sous main non seulement par l’Arabie Saoudite et le Quatar, trop content d’affaiblir un pouvoir assimilé au chiisme mais aussi par la Turquie.

Pendant que la population de Kobané subit l’effroyable attaque de l’OEI, après avoir laissé passer les djihadistes de la Turquie vers la Syrie et le pétrole extrait en contrebande de la Syrie vers la Turquie, le gouvernement turc continue son double jeu et son cynisme. En proposant de créer une « zone tampon » en territoire syrien, ce qui constitue une provocation inacceptable, stupidement soutenue par François Hollande, Erdogan montre une fois de plus que son véritable objectif n’est pas la protection des populations mais uniquement le renversement du régime syrien et la volonté d’interdire toute entité kurde autonome à sa frontière avec la Syrie.

En conséquence le Parti de Gauche :

- > Se déclare en totale solidarité avec les kurdes de Kobané comme avec toutes les populations qui subissent les agressions de l’Organisation de l’état islamique dont les femmes au premier plan de la résistance à Kobané et particulièrement visées par l’OEI.

- > Soutient la demande faite à la Turquie par l’émissaire de l’ONU Staffan di Mistura d’ouvrir, tant qu’il en est encore temps, sa frontière aux combattants kurdes désireux d’aller défendre Kobané.

- > Dénonce la répression du gouvernement turc contre les manifestations de solidarité avec les kurdes de Kobané et soutient tous les démocrates de Turquie en but à la répression

- > Dénonce le gouvernement syrien qui cherche à profiter de la situation pour accentuer ses attaques sur le reste des populations syriennes dressées contre sa dictature et apporte son soutien aux forces se réclamant de la démocratie et de la sécularité en Syrie

- > Appelle à aider au plan humanitaire les pays de la zone faisant face à l’afflux de réfugiés en provenance de Syrie : Turquie, Liban, Jordanie, Irak.

- > Demande le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes établie par l’Union européenne

- > Apporte son soutien à tous ceux qui veulent en finir en Irak avec la constitution ethno-confessionnelle imposée par les États-Unis en 2005, qui a achevé de diviser le pays et jeté de nombreux sunnites, ostracisés, dans les bras de l’Organisation de l’état islamique

- > Soutient les solutions qui doivent viser en priorité à couper l’Organisation de l’état islamique de ses soutiens extérieurs et intérieurs et à rétablir des pouvoirs légitimes et démocratiques dans les différents pays concernés dans le respect de leur souveraineté nationale et de leurs frontières et sans ingérence des Etats-Unis et des monarchies du Golfe.

- > Exige en conséquence du gouvernement français d’agir y compris envers ses alliés pour tarir les possibilités de l’Organisation de l’état islamique de se financer en écoulant jusqu’en Europe les ressources pétrolières qu’il a abusivement accaparées

Le Parti de Gauche continuera à participer aux actions de solidarité sur ces bases


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