Retraites magots pour Mestrallet et autres PDG

samedi 22 novembre 2014.
 

Le groupe GDF Suez met 103 millions d’euros de côté pour les retraites des membres de son comité exécutif dont 21 pour le PDG sur le départ. De plus, celui-ci recevra 831 000 euros de retraite chapeau. Le gouvernement fait semblant de se boucher le nez mais laisse faire.

Au printemps 2016, quand il quittera la présidence de GDF Suez, Gérard Mestrallet pourra profiter d’une retraite chapeau de 831 614 euros par an. Révélé fin octobre par le Canard enchaîné, le montant fait scandale  : dans son document de référence, GDF Suez évoque une provision globale de 103 millions d’euros pour les retraites «  complémentaires  » des 27 membres de son comité exécutif, mais d’après l’hebdomadaire, sur cette somme, 21 millions d’euros, au total, pourraient finir dans la poche du PDG actuel. Alors que, dès la révélation de ce montant, la CGT a dénoncé une retraite chapeau «  hors de l’entendement  » et que Thierry Lepaon, son secrétaire général, a immédiatement réclamé que l’État, actionnaire à 33,6 % du géant gazier, «  contraigne Gérard Mestrallet à renoncer à sa retraite chapeau  », le gouvernement vient de rendre les armes.

Interrogé en marge d’un déplacement à Oran (Algérie), où il est allé inaugurer une nouvelle usine Renault, en compagnie de Laurent Fabius et Carlos Ghosn, Emmanuel Macron l’a confirmé  : l’État ne demandera pas à Gérard Mestrallet de renoncer au magot. D’après le Monde, le ministre de l’Économie invoque, pour se justifier, l’approbation donnée dans ce dossier par le haut comité de gouvernement d’entreprises, une instance mise en place et contrôlée par le patronat pour vérifier que les grosses boîtes appliquent bel et bien les mesures de bonne conduite édictées dans le code «  éthique  » de l’Afep, le lobby des mastodontes du CAC 40, et du Medef. Certes, d’après nos confrères, un conseiller de Bercy, jugeant «  pas assez sévères  » ces recommandations élaborées pour désamorcer les scandales à répétition des rémunérations mirobolantes des grands patrons, promet que le gouvernement ne va «  pas s’en contenter  ».

Thomas Lemahieu, L’Humanité


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