L’alternative avance

jeudi 25 décembre 2014.
 

L’année politique touche à sa fin. Elle a été horrible. Mais partout les nôtres travaillent d’arrache-pied pour reconstruire un dispositif offensif. La nouvelle étape, commencée avec le catastrophique résultat des élections européennes se dénouera avec les élections présidentielles de 2017. Si tout tient jusque-là, le calendrier prévoit une élection départementale et une élection régionale en 2015. Deux moments traditionnels de l’hyper abstention. Il est peu probable que cela vaille mieux cette fois-ci. Pour autant, nous ne saurions renoncer. Au contraire, les départementales doivent fonctionner comme un temps pendant lequel avance la nouvelle alliance dans laquelle nous plaçons nos espoirs. Les moyens d’y parvenir sont aussi divers que les situations locales. Mais puisque c’est parti, alors il faut agir sans trêve pour parvenir au meilleur résultat possible dans le plus grand nombre de départements possibles.

Pour cela il faut marcher sur deux jambes. Une figure complexe à réussir. D’un côté il faut réaliser l’union des partis, groupements et mouvements qui veulent construire une alternative à la noyade social-libérale du PS. De l’autre construire les cadres qui permettent à l’initiative citoyenne de se déployer de façon sincère et autonome. A la fin, il faut avoir des assemblées citoyennes souveraines investissant les candidatures et adoptant le programme. Elles seront soutenues par la coalition du Front de gauche, d’Europe-Écologie-les-Verts et des mouvements et associations locales qui souhaiteront s’y associer. Dans toute la France, ce processus est en cours. Il démarre souvent par un appel ou une pétition de personnalités et de citoyens.

J’ai observé ce processus dans le Jura, à l’occasion de mon passage dans le département. J’y donnais en effet ma conférence pour présenter mon livre « L’Ère du peuple ». Là-bas, commencé par un appel citoyen, le rassemblement s’étend de jour en jour sur une base qui fédère des secteurs d’action de plus en plus divers. Si bien que finissent par s’y côtoyer par exemple des militant de la décroissance, des pégistes et des syndicalistes. De tous côtés de l’échiquier à gauche les contacts se prennent sous la seule condition que le PS soit tenu à l’écart et que l’assemblée citoyenne et les partis chacun de leur côté gardent leur liberté de décision pour le deuxième tour.

La démarche se heurte à peu près partout aux intrigues du PS et de leurs alliés locaux. Rien de plus normal. La panique à bord du PS peut aussi parfois engendrer de regrettables crispations chez les sortants aux abois. Des fois il arrive que l’un ou l’autre annonce mensongèrement un accord avec les communistes ou avec EELV et même avec des comités du PG. Ces mensonges sont révélateurs de la fébrilité qui précède la débâcle annoncée. Il est cependant acquis que ces manœuvres échoueront également presque partout augmentant cependant le salutaire rejet de leurs auteurs et supplétifs. D’autant que l’actualité de la rentrée 2015 se construira dans la mobilisation de longue haleine contre la loi Macron. La mobilisation qui a commencé, que soit sur le plan syndical ou politique, comme l’ont montré nos amis à Lyon, n’est pas près de faiblir. Tout au contraire ! On peut compter sur Valls et quelques autres pour jeter de l’huile sur le feu en poussant vers la droite, persuadés qu’ils sont que le mouvement de la société va de ce côté. On a vu de quelle façon Valls a radicalisé le choc sur le dossier de Notre-Dame-des-Landes. La mobilisation politique locale épousera donc les contours de cette ligne de partage sur les questions écologique et sociales de fond. Le plus important est de ne pas perdre le fil de l’initiative citoyenne comme conducteur et de ne pas sombrer dans les querelles locales entre organisations. Cette méthode permet souvent de démêler les fils des mésententes locales. Quand le cadre citoyen se met en place, le plus souvent tout le monde finit par s’y rallier et prendre sa part du travail.

Au niveau national, le travail de l’ombre a payé. Après la deuxième assemblée nationale du Front de gauche, un accord est intervenu autour d’un texte qui se construit sur les lignes de force que je viens d’illustrer. Je donne le lien pour y accéder. Ces retrouvailles stratégiques se font sur la ligne de l’autonomie face au PS comme l’avait clairement annoncé Pierre Laurent à l’émission « Le Grand Jury ». Evidemment, ici où là, ceux-ci ou ceux-là, continueront les petits arrangements habituels. Mais ce ne sera pas l’essentiel, loin s’en faut je crois bien. En écoutant avec soin les interventions de l’assemblée nationale du Front de gauche que j’ai, pour ma part suivi de bout en bout, j’ai noté la montée d’une prise de conscience. Nombreux sont ceux qui sentent qu’il ne peut être question de se contenter de revenir en disant « ça y est le Front de gauche s’est réconcilié, tout peut recommencer comme avant ». Ni de croire qu’il suffira d’avoir des comités du Front de gauche avec des adhésions directes pour relever le défi de l’implication populaire auquel nous sommes confrontés. Le problème à résoudre, du fait de notre fracassage aux municipales est d’une autre profondeur. Mais peut-être sommes-nous seulement ramenés a la situation antérieure. Peut-être serons-nous plus ouverts dans le débat entre nous que par le passé. Cela nous aurait évité de faire la critique de la ligne dite « Front contre Front » pour y revenir aujourd’hui dans des conditions infiniment dégradées. Dans ces conditions nous avons repris notre travail cette fois-ci sans trop de réticences accumulées…

Il s’agit là d’un plan de marche global. La formation de cette nouvelle coalition large et d’installation des assemblées citoyennes est l’enjeu de cette phase comme l’avait été la formation du Front de gauche dans la séquence précédente. Tout ce qui sera acquis de cette façon, cette fois ci, servira de base pour le pas suivant à franchir : les régionales qui se situeront juste avant la dernière ligne droite de l’année qui suivra et ou se mettra en place le paysage de 2017. Sur ce plan, la continuité du travail du Mouvement Sixième République prépare le terrain en approfondissant la diffusion du contenu que nous voulons donner à cette élection, celui d’une insurrection civique pour le changement de République. Le succès de la mise en ligne de la plateforme de discussion me prouve que l’enracinement d’une idée passe aujourd’hui par l’activité horizontale du cyberespace. Evidemment, nous ne sommes pas encore arrivés aux cent mille signatures. Mais je ne crois pas avoir fixé la barre trop haut. Je crois au contraire que c’est la bonne façon de faire que de se donner toujours des objectifs qui donnent la crédibilté à la démarche que l’on engage. Nous atteindrons les cent mille signatures si tout le monde s’y met.

Si nous travaillons bien et avec une sérieuse application, les divers plans sur lesquels se déroule l’action actuelle dans les divers registres, se rejoindront en un processus unique. Alors nous pourrons nous dire que, nous aussi, nous pouvons trouver notre point de passage et que l’avenir n’est pas voué au trio infernal UMP/ PS/ FN.


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