Horreur à Charlie Hebdo (faits, réactions)

lundi 12 janvier 2015.
 

A) 12 morts, dont Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Bernard Maris...

La fusillade à Charlie Hebdo a fait 12 morts, dont deux policiers, 4 blessés graves et au moins 20 blessés supplémentaires. Selon nos informations, le journaliste et dessinateur Charb, directeur de la publication, ainsi que les dessinateurs Cabu, Wolinski et Tignous ont été tués. Les hommes armés ont changé de véhicule place du Colonel Fabien, non loin du siège de Charlie Hebdo. Les policiers auraient perdu leur trace, porte de Pantin (à la sortie de Paris).

"Vers 11 h 30, deux hommes armés d’une kalachnikov et d’un lance-roquettes ont fait irruption au siège de Charlie Hebdo dans le 11e arrondissement de Paris. Un échange de coups de feu a eu lieu avec les forces de l’ordre", a expliqué une source policière à l’AFP. Le journal a été touché le jour de sa conférence de rédaction hebdomadaire, qui a lieu chaque mercredi avec tous les journalistes. Un témoin que nous avons pu contacter était présent devant le bâtiment au moment des faits. Il affirme que deux hommes cagoulés et armés sont sortis en trombe du bâtiment.

Selon l’agence Reuters, une trentaine de coups de feu ont été tirés. Sur France Info, un témoin évoque la présence de "deux hommes qui auraient lancé : On va venger le Prophète". Une vidéo laisse clairement entendre le cri "Allah Akbar". Le commando aurait commencé à tirer dans le hall, puis serait monté dans les étages. Les deux braqueurs ont renversé un piéton à Pantin en prenant la fuite avec une voiture, selon BFM TV.

Les locaux du journal satirique, situés derrière le boulevard Richard-Lenoir, faisaient l’objet d’une protection policière. Depuis février 2006 et la première affaire des caricatures de Mahomet, Charlie Hebdo a été à plusieurs reprises la cible de menaces. L’un des deux policiers abattus faisait partie du service de protection du rédacteur en chef de Charlie Hedbo. Le second était rattaché au commissariat du XIe arrondissement. L’attentat de mercredi est le plus meurtrier commis en France depuis 50 ans.

B) Réactions

Face à l’attentat meurtrier contre Charlie-Hebdo, une réaction démocratique et populaire s’impose !

B1) Jean-Luc Mélenchon

"Il s’agit de faire la démonstration que nous sommes capables de nous serrer les coudes, de faire peuple ensemble, et que rien ne nous divisera. La République est une et indivisible, pas seulement par ses frontières mais par son peuple. Il faut faire tout cela en même temps, c’est-à-dire, si vous me permettez l’expression, davantage dans l’amour que dans la haine.

Je ne sais pas s’il y a une cause quelconque qui puisse être poursuivie par des moyens pareils, mais ils la déshonorent par de pareilles méthodes.

Alors aujourd’hui, il faut se serrer les coudes et penser d’abord à ces pauvres gens qui sont morts aujourd’hui. Il y a un devoir de compassion, et c’est la force humaine qui va nous permettre de vaincre ce que ces gens essaient de faire."

B2) Charlie-Hebdo : c’est la liberté d’expression qu’on assassine (Syndicat National des Journalistes)

Il n’y a pas de mot assez fort pour exprimer aujourd’hui la tristesse et la colère de la profession. Le massacre perpétré contre la rédaction de "Charlie-Hebdo" est une horreur qui nous frappe toutes et tous. Quand on tue des journalistes, c’est pour faire peur à toute une profession, c’est pour faire taire. Attaquer un journal, c’est vouloir museler la liberté d’expression dans une démocratie.

Le fait que ce soit Charlie-Hebdo qui ait été visé est un symbole important. C’est la liberté d’expression qu’on assassine. Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, tient à assurer "Charlie-Hebdo" de tout son soutien en ce moment particulièrement cruel. Il tient à assurer les familles de toutes les victimes de cette attaque de toute sa solidarité.

Le SNJ rappelle que, depuis l’été 2014, pas moins de 5 journalistes sont directement menacés de mort pour des articles publiés sur des sujets divers. Hier encore, mardi 6 janvier 2015, un de nos confrères du Monde à reçu une quatrième menace de mort. Le SNJ demande un rendez-vous au Ministre de l’Intérieur pour avoir connaissance de l’état de l’enquête sur l’attentat commis contre "Charlie Hebdo" ce terrible mercredi 7 janvier et des autres enquêtes concernant tous les journalistes menacés.

Le SNJ appelle toutes les rédactions à observer une minute de silence, et à un rassemblement silencieux à 18 heures près du siège de Charlie-Hebdo, place de la République à Paris.

B3) La République blessée (Communiqué LDH)

La Ligue des droits de l’Homme condamne avec la plus grande force l’assassinat de douze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo.

Rien ne peut justifier une telle violence.

La LDH condamne avec la même fermeté la volonté d’intimider un organe de presse. C’est la liberté de la presse tout entière qui est ainsi atteinte. C’est la République qui est, elle-même, blessée.

La LDH exprime sa solidarité à la rédaction de Charlie Hebdo et aux blessés, et exprime ses condoléances aux familles des victimes.

Elle appelle au rassemblement prévu place de la République, à 17h, à Paris.

Face à une telle barbarie, c’est en se retrouvant autour des principes de la démocratie et de l’Etat de droit que nous pourrons y faire échec.

Paris, le 7 janvier 2015

B4) Charlie Hebdo : « détermination à faire vivre les valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité » (PCF)

Appel à l’unité nationale de toutes les forces républicaines face à la barbarie qui vient de frapper l’équipe de Charlie-Hebdo.

Le carnage barbare dont a été victime la rédaction de Charlie-hebdo nous plonge dans l’horreur et la peine et appelle une réponse nationale de grande ampleur.

Pierre Laurent et la direction nationale du PCF appellent à ce que partout dans le pays s’exprime l’unité nationale de toutes les forces républicaines face à la barbarie. Quand un journal est ainsi visé, quand des vies sont massacrées et dont la passion était l’information et la liberté d’expression, c’est bel et bien chacun de nous qui est visé, c’est la République qui est frappée en son cœur. Que les auteurs de ce crime abject soient arrêtés et jugés.

Nos pensées vont aux victimes, aux familles et aux proches. Ce matin, c’est le monde de la caricature, de l’impertinence, de l’humour, de l’amour de la vie que les terroristes ont voulu faire taire. Les relations de fraternité et de complicité que nous avions, notamment lors de la Fête de l’Humanité, avec les dessinateurs de Charlie-Hebdo, renforcent notre peine.

L’heure est aujourd’hui à rassembler autour des valeurs républicaines le maximum de forces, de citoyennes et de citoyens. Par millions, exprimons partout dans le pays notre détermination à faire vivre les valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.

Les militants communistes, les élus communistes et républicains, seront de toutes les initiatives qui, dans les prochains jours, permettront le rassemblement de la nation dans un esprit de grande confiance en notre peuple réuni sur l’essentiel, sans distinction des pensées philosophiques et politiques, de convictions religieuses. Nous appelons à refuser les amalgames et les stigmatisations, à rejeter fermement les appels à la haine et aux racismes.

Dès ce soir, nous appelons au rassemblement en hommage aux victimes, place de la République à 18H00

B5) Attentat contre Charlie Hebdo : EELV fait part de sa profonde émotion

EELV fait part de sa profonde émotion suite à l’attaque du siège du journal Charlie Hebdo et apporte tout son soutien aux journalistes, aux salariés du journal, aux policiers ainsi qu’à leurs familles.

Cet acte immonde, qui a fait de nombreuses victimes, porte atteinte aux valeurs fondamentales de la démocratie et de la République française, et notamment à la liberté d’expression et liberté de la presse qu’incarne le journal satirique Charlie Hebdo.

Le premier temps de recueillement doit se faire dans l’unité, la dignité et la réaffirmation des valeurs de solidarité et de tolérance, qui sont la meilleure réponse à apporter à l’obscurantisme et à la barbarie.

B6) Une folie barbare et réactionnaire. A Paris, tous à 17h Place de la République (NPA)

L’attaque du siège du journal Charlie Hebdo provoque l’indignation et la colère devant une telle violence aveugle et meurtrière contre des journalistes, des salariés. Elle vise à semer la terreur, contre la liberté d’expression, la liberté de la presse au nom de préjugés réactionnaires et obscurantistes.

Nous avons souvent eu l’occasion de nous engager, de débattre, voire de polémiquer avec les dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo, et avec qui nous avons eu des combats communs.

Le NPA adresse sa solidarité aux proches et familles des victimes, aux journalistes, aux salariés de Charlie Hebdo.

Mais nous ne serons d’aucune union nationale avec les apprentis sorciers qui jouent avec le racisme, attisent les haines contre les musulmans, les étrangers, ou se servent de cette affaire pour mettre en place de nouvelles lois liberticides. Ils portent une lourde responsabilité dans le climat xénophobe et délétère que nous connaissons aujourd’hui.

Les uns et les autres sont des ennemis de la démocratie, de la liberté, des ennemis des travailleurs, des classes populaires, les ennemis d’un monde de solidarité.

Montreuil, le 7 janvier 2015

Le NPA appelle à manifester sa solidarité avec Charlie Hebdo à 17h Place de la République.

B7) Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS

"La France a été l’objet d’un attentat terroriste. La République a été l’objet d’une attaque d’une lâcheté et d’une gravité extrêmes (...) Il s’agit d’un carnage abominable et révoltant qui a vu un organe de presse être attaqué aux armes de guerre (...) C’est la liberté qui a été visée dont Charlie Hebdo est un acteur et un ambassadeur essentiel (...)Le Parti socialiste appelle les concitoyens à faire bloc autour des valeurs de la République"

B8) Jean-Michel Baylet, président du Parti Radical de Gauche

"La justice doit être implacable avec les individus responsables de cette attaque contre un organe de presse, contre la liberté d’expression et donc contre la République elle-même. Nous ne devons pas capituler face à la peur et à la terreur que ces individus essayent d’instiller dans notre pays mais nous rassembler autour des valeurs républicaines de tolérance, de liberté, d’égalité et de laïcité qui forment notre meilleur rempart face à la barbarie"


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