Un dimanche (chômé) du peuple

jeudi 15 janvier 2015.
 

Ne discutons pas les chiffres. Il y avait une affluence considérable à la marche nationale d’hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Il y avait sans doute des aspirations diverses à la manifestation : un souci de concorde nationale, le rejet du terrorisme, volonté d’une manifestation citoyenne sans les partis, fierté de voir la France de nouveau agissante, esprit libertaire typique de Charlie Hebdo… Et surtout la conviction bien partagée ici qu’il n’y a pas de République sans républicains et que donc la Nation est l’affaire consciente de tous. Surtout quand il s’agit d’affirmer l’unité nationale par-delà les appartenances communautaires auxquelles est si sensible la thèse du choc des civilisations.

Rien qui ne soit dans la récupération politicienne à laquelle nous avons assisté. Un carré de tête des dirigeants austéritaires engagés dans une bien inefficace « guerre contre le terrorisme », des appels à l’unité nationale derrière le PS à la veille des élections départementales, appels à un durcissement de la législation sécuritaire, image de fin dans une synagogue avec Benjamin Netanyahu. Gageons que ces tentatives seront aussi efficaces que ramasser la mer avec les doigts.

La bataille politique continue donc. Notre projet d’émancipation par une laïcité intransigeante est plus que jamais d’actualité, à l’heure où le Premier ministre multiplie les photos avec des signes religieux ostentatoires. Nos propositions sur la sûreté publique résonnent d’une manière renouvelée. Le silence assourdissant sur les attaques de mosquées doit être brisé.

Certains au gouvernement le souhaiteraient sans doute mais l’heure n’est pas venue de nous taire.

François Delapierre


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