Les choses difficiles commencent pour Syriza

vendredi 30 janvier 2015.
 

Le signal grec

Ainsi Syriza l’a emporté nettement aux élections législatives de dimanche dernier, en Grèce. Pour la première fois, un peuple européen a porté à la tête de son gouvernement un parti de l’autre gauche pour se débarrasser de l’austérité. C’est une défaite de la droite allemande et de tous ceux qui ont pris fait et cause pour le parti de l’ancien premier ministre, le conservateur Antonis Samaras, comme l’Espagnol Rajoy qui est venu à Athènes le soutenir. Rappelons, outre les déclarations de François Hollande, que le PS français avait refusé de recevoir Alexis Tsipras. Son homologue grec le PASOK a subi une déculottée électorale en passant de 40% à 4,7% des votes.

Tel a été le sens que lui ont donné les adversaires de Syriza, le peuple grec a voté en conscience contre les recommandations des dirigeants européens les plus éminents. Bien sûr ce vote contient une part de rupture avec l’Union européenne de la part d’un peuple qui y a été soumis plus que d’autres. En cela, ce vote est fondateur.

La dette grecque a atteint 320 milliards d’euros. Sa renégociation conduit à une modification des missions de la Banque centrale et à une perte sèche pour les banques. Avec elle le nouveau premier ministre Alexis Tsipras, dispose des moyens de négocier. On a vu en Amérique latine combien la renégociation de la dette pouvait dégager des marges de manœuvre.

Toujours est-il que les choses difficiles commencent pour Syriza. La Grèce est un « petit » pays, au PIB insuffisamment varié. Le bras de fer ne sera pas facile. La Grèce aurait besoin du soutien d’autres États. À moins d’un changement politique dans un Etat majeur de l’Union, comme l’Espagne ou la France, ce que la campagne a montré c’est que ce n’est pas parti pour.


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