30 janvier 2015 Le congrès du NPA coupe les ponts avec le Front de Gauche

lundi 9 février 2015.
 

La nouvelle majorité du NPA a décidé de « tourner la page des discussions avec les composantes du Front de gauche pour les élections », a expliqué à l’AFP Gaël Quirante, porte-parole d’une des plateformes représentées lors du 3ème Congrès.

Si le NPA se retrouvera encore dans les manifestations, dans les « luttes », avec le Front de gauche, plus question de discuter avec lui des questions électorales.

« Pour les élections (départementales et régionales) de 2015 et de 2017 (présidentielle), le NPA ne sera pas avec le Front de gauche », a affirmé à l’AFP Ludovic Wolfgang, porte-parole d’une plateforme de la majorité. « On ne discutera pas non plus avec eux sur l’éventualité ou pas de présenter un candidat ».

« On se prépare dès maintenant à présenter un candidat à la présidentielle de 2017 », a assuré Gaël Quirante qui n’exclut pas « des discussions avec Lutte ouvrière ».

« On ne se félicite pas » de la rupture nette avec le Front de gauche, « c’est un très mauvais message pour le NPA donné à l’extérieur », a pour sa part réagit Sandra Demarcq, porte-parole de la plateforme 1, mise en minorité.

Cette plateforme, signée par l’ancien candidat NPA à la présidentielle Olivier Besancenot, était moins catégorique quant à la rupture avec le Front de gauche.

Le NPA, créé en 2009 et qui comptait alors 9.000 adhérents, a vu il y a un an et demi plusieurs centaines d’adhérents et cadres rejoindre avec le courant Gauche unitaire, le Front de Gauche (FG). Aujourd’hui le NPA compte 2.100 adhérents.

« Malgré nos difficultés internes, le NPA sera dans toutes les luttes pour s’opposer frontalement au gouvernement », a souligné Sandra Demarcq.

En ligne de mire du NPA notamment, l« unité nationale », « un piège » du gouvernement. « Il y a urgence face à cette unité nationale », a assuré Sandra Demarcq pour qui le NPA reste « de façon unitaire et radicale une force pour combattre les lois et réformes de ce gouvernement ».

AFP

A) Très mal en point, le NPA se prépare à un congrès décisif (Le Monde)

Olivier Besancenot et Alain Krivine (plateforme 3) s’affrontent sur des motions opposées

Alors que Syriza triomphe en Grèce, la gauche radicale et l’extrême gauche françaises sont à la peine. Si le Front de gauche parvient encore à capitaliser sur le bon score de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2012, pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), en revanche, la situation est plus critique. L’ex-Ligue communiste révolutionnaire (LCR) est passée de 10 000 militants en 2009, date de sa refondation, à seulement 2 100 adhérents aujourd’hui. C’est le chiffre officiel enregistré à la veille de son congrès, qui se tient à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), du 30 janvier au 1er février. Et plus les troupes sont réduites, plus les divisions sont grandes.

« Nos disputes internes sont entretenues par un climat social pas enthousiasmant. On se renferme sur nous-mêmes », reconnaît volontiers Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle de 2012. « Quand il y a peu de mobilisations, peu de luttes, les débats se focalisent sur des virgules », déplore quant à lui Alain Krivine, figure de proue de l’ex-LCR.

« Convergences »

Ces « virgules » sont les mêmes depuis plusieurs années. Quels rapports entretenir avec les autres formations de gauche, en particulier le Front de gauche ? Faut-il continuer à se réclamer de l’opposition de gauche au gouvernement quand, des frondeurs du Parti socialiste aux écologistes, l’opposition institutionnelle prend de l’ampleur ? Pour la première fois, Olivier Besancenot, la toujours emblématique figure du parti, s’oppose sur le sujet à son ancien mentor, Alain Krivine. Le premier plaide pour des « convergences » à gauche. Le second soutient une stricte indépendance, sur le plan électoral tout du moins. Ces deux lignes se retrouvent dans deux plateformes qui vont tenter de s’entendre lors du congrès.

Ces derniers temps, l’ensemble du mouvement ne s’est exprimé d’une même voix que pour refuser d’appeler à participer à la manifestation du 11 janvier et rejeter l’idée d’union nationale à la suite des attentats des 7, 8 et 9 janvier. Pas de concorde, en revanche, quand il s’est agi de décider s’il fallait ou non se rendre au meeting de soutien à Syriza, à Paris, le 19 janvier, en compagnie du Front de gauche et de certains écologistes. « Nous sommes solidaires avec la lutte du peuple grec, mais attentifs à ce que ce ne soit pas une source d’instrumentalisation pour nous faire croire qu’on peut refaire une gauche plurielle en France », explique M. Besancenot.

Si ce dernier se réjouit du succès de la gauche radicale en Grèce ou en Espagne, avec Podemos, pour lui, la situation française diffère. « Notre mouvement des indignés, c’était au moment de la réforme des retraites, en 2010, mais on a perdu. Aujourd’hui, il y a une génération politique qui est en train de naître, après la mort de Rémi Fraisse, celle de Clément Méric et la manifestation du 11 janvier », veut-il croire.

L’ex-porte parole du NPA, qui a refusé de se présenter à la présidentielle de 2012 et n’entend pas « personnaliser » son parti, risque d’être appelé à revenir sur le devant de la scène dans les mois qui viennent. « Ce serait plus facile en 2017 si Olivier était candidat. Les conditions vont être compliquées », reconnaît Jean-Marc Bourquin, membre de la direction du NPA. La récolte des 500 signatures d’élus nécessaires pour présenter un candidat à la présidentielle risque de ressembler à un chemin de croix. La stratégie du mouvement sur le sujet doit être arrêtée en 2016. Pour l’instant, Olivier Besancenot ne veut pas en entendre parler.

Olivier Faye

B) Plateforme 1 Rassembler pour un NPA unitaire, radical et anticapitaliste

On ne peut aborder le prochain congrès du NPA sans prendre la mesure, non seulement de la profondeur de la crise ­actuelle du système capitaliste, une crise globale – socio-­économique, politique, écologique, culturelle – mais aussi de la crise historique du mouvement ouvrier. Nous pensions que les effets de la crise provoqueraient une réaction sociale qui relancerait les mouvements sociaux. Ce n’est pas ce qui s’est passé.

Certes, il y a des luttes partielles, tant dans les entreprises, la jeunesse, ou pour la défense active de l’environnement, à Notre-Dame-des-Landes ou à Sivens. Mais ces mobilisations sociales significatives n’ont pas inversé les tendances lourdes d’une situation marquée par la dégradation des rapports de forces au détriment des travailleurs et des classes populaires. La poussée de l’extrême droite est une des expressions les plus nettes de ce recul.

La transformation néolibérale de la social-démocratie s’est approfondie avec l’arrivée au pouvoir des socialistes. Le Front de gauche connaît un processus d’éclatement. La gauche anticapitaliste connaît aussi un recul. Tous ces facteurs expriment à leur manière, la fin d’une époque pour la gauche et le mouvement ouvrier.

Reconstruire dans une situation inédite

Il faut donc reconstruire, et pour cela s’orienter vers le neuf. Construire et reconstruire de manière globale  : des syndicats, des associations mais aussi de nouvelles formations anticapitalistes larges. Bien entendu, pour prendre de la chair, cette perspective doit s’appuyer sur des mouvements de masses. C’est par exemple le cas de Podemos dans l’État espagnol.

C’était et cela doit continuer à être le choix du NPA.

Pour répondre à cette situation inédite, plus que jamais il faut être intégré au «  mouvement réel  », apparaître comme l’aile marchante de la résistance au gouvernement PS-Medef, d’où la nécessité fondamentale d’une politique unitaire, comme le 12 avril ou le 15 novembre, de toutes celles et ceux qui s’opposent, à gauche, à la politique du gouvernement. Ce profil unitaire doit s’accompagner d’une indépendance claire et nette vis-à-vis du Parti socialiste et de toutes forces qui s’allient avec lui.

La défense d’un programme d’urgence est indispensable mais les anticapitalistes doivent aussi proposer une perspective de rupture avec le système et donc présenter un autre projet de société. Tracer les pistes d’une réponse écosocialiste est fondamental.

C’est ce NPA que nous voulons construire.

Confirmer notre projet

Au travers des luttes en Bretagne, de la mobilisation pour Gaza, des mobilisations unitaires sociales et politiques, le NPA a pu confirmer son capital militant. Le premier enjeu de ce congrès est d’enrichir l’orientation du NPA et de la relancer dans cette situation politique difficile, tout en faisant un bilan sérieux et critique de nos problèmes de fonctionnement.

Or, force est de constater qu’aujourd’hui, au nom de la «  rupture avec le suivisme vis-à-vis des réformistes  », trois plateformes remettent en cause la dimension unitaire de l’intervention du NPA. Ne pas laisser s’installer le sectarisme est donc aussi un des enjeux clés de ce congrès.

C’est de ce point de vue que nous regrettons que les camarades de la plateforme 2 – avec lesquels nous avons animé le parti et assuré la participation du NPA à son action unitaire – refusent une démarche commune pour le prochain congrès.

Confirmer un NPA unitaire, radical, anticapitaliste, est une chose trop importante pour que nous renoncions à la recherche d’un accord majoritaire pour ce congrès. C’est le sens de notre proposition de mettre en place une commission pour élaborer un texte commun. Nous sommes convaincus de ce besoin militant  !

Pour la Plateforme 1, Antoine Chauvel (Le Mans – 72), Sandra Cormier (Nantes – 44), Sandra Demarcq (Paris 19e – 75), Thomas Miele (Ivry-sur-Seine – 94), Christine Poupin (Rouen – 76), François Sabado (Pantin – 93)

C) Plateforme 2 Un sursaut pour le NPA

La PF2 s’est constituée à l’initiative de militantEs de trois plateformes du dernier congrès  : X, Y et W, autour de deux objectifs  : clarifier l’orientation et unifier le parti à travers la discussion et des possibilités d’amendements de notre texte.

Nous constatons tous que, sur les questions décisives, comme la Palestine, les «  Bonnets rouges  » ou la grève des cheminots, l’organisation était pratiquement unanime. Mais, au quotidien, elle n’est pas en capacité d’apporter des débuts de réponse à la crise profonde du mouvement ouvrier. La faiblesse de l’implantation, en particulier dans le monde du travail, la difficulté à mener des campagnes politiques nationales, à organiser le travail dans les syndicats ou à faire de l’implantation dans la jeunesse une tâche de l’ensemble du parti, laisse les comités se débrouiller seuls.

Refuser la division du parti

La direction est paralysée par une situation héritée du dernier congrès qui a abouti à une situation absurde  : celle de deux courants se constituant en s’opposant de plus en plus fortement. Ils se retrouvent aujourd’hui sur les plateformes 1 et 3.

Pour les premiers, la recherche permanente de l’unité est la réponse aux problèmes de la situation. Pour les seconds, à l’inverse, il ne faudrait pour l’essentiel que se démarquer des réformistes.

La plateforme 2 défend l’unité de la classe ouvrière, et de ses organisations quand elle est un levier pour la lutte des classes, mais cela ne se confond pas avec un accord programmatique avec des partis réformistes et institutionnels. Pour les élections dans les deux années à venir, il n’y a pas d’alliance possible avec ces derniers et le congrès doit se prononcer.

Clarifier pour avancer dans une nouvelle situation

L’évolution de la situation, après deux ans de gouvernement de la gauche libérale, nous oblige à des clarifications. Oui, il faut rechercher à construire des mobilisations comme le 15 novembre pour construire une opposition au gouvernement, en s’appuyant sur les courants du mouvement ouvrier et notamment des structures syndicales, qui sont prêts à engager ce combat, construire des mobilisations politiques unitaires contre l’extrême droite, l’austérité ou pour la Palestine. Mais nous devons dans le même temps nous délimiter de «  l’alternative à gauche  » ou «  l’alternative anti-austérité  » défendues par le Front de gauche et les Frondeurs.

Il faut donner la priorité aux tâches de construction notamment dans les entreprises et dans la jeunesse, affirmer notre identité anticapitaliste et révolutionnaire, marxiste.

Nous refusons les attitudes qui aggravent les tensions, les divisions, et de rentrer dans ce jeu où les uns et les autres s’accusent de «  ne pas construire le même parti  ». Nous construisons toutes et tous, avec nos divergences, le NPA et nous entendons débattre sans aucune exclusive, et agir ensemble.

Nos objectifs sont simples  :

– donner la priorité à la construction, à l’intervention dans le monde du travail et la jeunesse, affirmer la politique de l’organisation, dans les mobilisations et les élections,

– construire des mobilisations en ayant la préoccupation de l’unité ouvrière. Outre l’activité syndicale, nous travaillons au regroupement de militantEs anticapitalistes sur les lieux de travail et dans les organisations syndicales contre la politique du dialogue social, contre le gouvernement et pour l’indépendance de classe,

– redonner à l’organisation une direction soucieuse de l’unifier, de débattre démocratiquement et de mener les campagnes communes qui s’imposent.

Plate-forme présentée par Alain Krivine (93 CPN), Alice Collonges (38 CPN), Antoine Larrache (75 CE), Aurélie (93 CPN), Cathy Billard (93 CE), Danièle Patinet (21 CPN), Galia Trépère (91 CE), Ian (31 CPN), Isabelle Ufferte (33 CPN), Isabelle Larroquet (33 CPN), Jean-Marc Bourquin (93), Jihane Halsanbe (75 CPN), Julien Pacontan (75 CPN), Julien Salingue (93), Kaya Doyeux (76 CPN), Laurent Delage (33 CPN), Marino Paris (75, énergie), Mimosa Effe (75, BSJ), Pascal Adams (27 CPN), Pauline Salingue (75 CPN), Raphaël Greggan (93 CPN), Raymond Adams (59 CPN), Robert Pelletier (92 CE), Malika-Sandrine Charlemagne (75 CE), Simon Lambert-Bilinski (26 CPN), Simon Picou (93, GTE), Sylvain Loube (75 CPN), Yvan Lemaitre (91 CE), Yves Hollinger (21 CM)

D) Plateforme 3 Pour un parti révolutionnaire implanté dans le monde du travail et la jeunesse

Le contexte dans lequel se présente ce congrès est celui d’une crise profonde du NPA (perte d’effectifs, baisse de l’activité militante, crise de direction...). Face à l’exacerbation de la crise capitaliste, au discrédit général de la gauche, à la désorientation et à la confusion croissantes, les choix fondamentaux de la direction du NPA depuis sa fondation ont consisté à accompagner cette situation en menant une politique suiviste vis-à-vis des réformistes, comme lors des élections régionales et municipales hier ou des collectifs trois A aujourd’hui.

Au contraire, lorsque nous avons mené une politique indépendante de celle des réformistes (pôle ouvrier lors des manifestations en Bretagne, Palestine), nous avons gagné en lisibilité vis-à-vis du monde du travail et de la jeunesse. C’est pourquoi il faut aujourd’hui rompre définitivement avec cette politique, ce que ne font aucune des deux plateformes issues de la majorité. L’une – la plateforme 1 – propose de continuer la même politique, tandis que l’autre – la plateforme 2 – reste à mi-chemin, en proposant de changer les formules sans pour autant clarifier concrètement nos rapports avec les réformistes sur le terrain politique et électoral.

Nous pensons au contraire qu’il nous faut défendre une orientation de front unique dans les luttes, mais refuser tout front politique et électoral avec les courants réformistes du Front de gauche  ; centrer notre activité sur le développement des mobilisations et de l’organisation des travailleurs et de la jeunesse, en premier lieu dans les entreprises  ; comprendre et affirmer qu’une alternative politique, une perspective de pouvoir issue des mobilisations des exploités et des opprimés, ne pourront surgir qu’en dehors des institutions.

Cette orientation découle de notre compréhension de l’actualité d’un projet révolutionnaire. Comme nous l’écrivons dans notre plateforme  : «  La transformation révolutionnaire de la société, c’est la révolution socialiste  ; la rupture avec les institutions, c’est le renversement de l’État et son remplacement par un pouvoir des travailleurs basé sur des organes de démocratie ouvrière et populaire. Les travailleurs ont à y jouer un rôle central, car ce sont eux qui ont les moyens de bloquer l’économie par la grève générale et d’ouvrir ainsi la possibilité de la prise du pouvoir. Notre objectif à long terme est celui d’une société communiste, débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression, capable d’en finir avec la destruction systématique de la nature ainsi qu’avec la division entre travail intellectuel et travail manuel.  » C’est pourquoi nous pensons nécessaire que le NPA avance désormais dans un certain nombre de clarifications stratégiques et programmatiques.

C’est autour de ces objectifs que le courant Anticapitalisme et Révolution et le Courant Communiste Révolutionnaire se sont regroupés  ; nous sommes convaincus que ces objectifs sont partagés par bien d’autres, et c’est pourquoi nous regrettons qu’à ce stade, les camarades de l’Etincelle et de la Tendance Claire aient fait le choix de présenter des plateformes séparées. Ce congrès doit être l’occasion de faire converger tous ceux qui souhaitent défendre ces perspectives politiques et rompre avec l’orientation qui a contribué à maintenir le NPA dans la crise actuelle.

Les camarades A & R et CCR du CPN

E) Plateforme 4 Se construire pour se donner les moyens d’une politique révolutionnaire

Certains camarades déplorent l’existence de 5 plateformes à ce congrès  : les uns pour en appeler au «  rassemblement  » du parti (derrière la fusion de deux plateformes  !), d’autres pour la constitution de ce qui figurerait un bloc des gauches du parti. Et nous voilà repartis dans ces interminables tractations d’alliances et contre-alliances entre autant de fractions concurrentes qui transforment nos congrès en mini-arènes parlementaires. Sans jamais aboutir à une orientation claire, quelle que soit l’arithmétique issue des votes. Et pour cause. Notre organisation, depuis sa fondation, faute d’être devenue le «  parti de masse  » qu’elle espérait, n’est jamais qu’un petit Front de l’extrême gauche (plus exactement d’une partie de l’extrême gauche  !), chaque courant militant selon sa propre orientation politique et son domaine privilégié.

Mais faut-il s’en lamenter  ? Après tout, 5 plateformes, ce sont autant de courants qui chacun selon leurs choix et leur domaine apportent leur dynamisme militant au parti, sans être pour autant en mesure d’imposer une quelconque légitimité aux autres. Mais l’objet d’un congrès du parti – surtout celui-là – n’est pas que chacun fasse de la propagande pour son programme particulier.

Voilà pourquoi nous présentons une plateforme qui ne vise pas à faire voter sur le programme de notre courant (la Fraction l’Etincelle), mais qui s’adresse à tous les membres du parti, quelle que soit leur «  sensibilité  », pour discuter du problème essentiel à résoudre  : celui de la reconstruction du parti après une période difficile. Comment  ? Par quels moyens  ? Avec quelles priorités  ? Autrement dit  : comment accroître notre influence, notre implantation et nos capacités d’intervention.

Une des options proposées par certains est de refonder notre programme, le rendre explicitement révolutionnaire. Nous sommes pour continuer la discussion à ce sujet, bien au-delà de ce congrès, et si possible dans un contexte où nos interventions permettront d’en discuter concrètement. Mais ce n’est pas le manque de radicalisation de notre programme qui explique le délitement actuel.

L’autre option qui nous est proposée est de conclure une alliance politique durable avec les forces de la gauche de la gauche, syndicale et politique, voire au-delà. Le raisonnement de ces camarades est le suivant  : puisque nous sommes trop faibles pour avoir un impact réel, unissons-nous à d’autres, prétendument plus forts. Oui, nous sommes faibles, trop faibles justement pour espérer tirer vers nous d’éventuels alliés, ouvertement ni révolutionnaires ni même anticapitalistes. Ne restera plus alors, pour faire durer l’alliance, que de les suivre et nous laisser tirer vers eux… au risque de nous perdre  !

Notre véritable priorité

Pour jouer un rôle sur la scène politique, le NPA ne peut pas se contenter de l’image de petit parti combatif qu’il a aujourd’hui. Il doit acquérir une influence dans les couches populaires et d’abord dans le prolétariat, industriel ou autre. Nos orientations pour la période doivent donc, à notre avis, porter pour l’essentiel sur l’implantation dans le prolétariat et l’intervention dans les luttes de classes pour y défendre systématiquement l’auto-organisation de ceux en lutte, la convergence des mobilisations jusqu’à la réalisation du mouvement d’ensemble, un objectif éminemment politique qui seul serait susceptible d’imposer nos objectifs, le renversement du capitalisme.

Plateforme présentée par Aurélien (75, CPN), Bernard (92), Christian (78, CPN), Clément (92, CPN), Hervé (91, CPN), Florès (93, CPN), Isabelle (67, CPN), Marie (67, CPN), Zara (75, CPN)

F) Plateforme 5 Pour le communisme autogestionnaire  !

Contre la société capitaliste, nous devons porter haut et fort un projet communiste autogestionnaire, pour que notre parti ait une identité forte, qui donne envie de militer, et qui stimule les luttes. Un «  super-syndicat  » ne suffira pas  ! La rupture avec le capitalisme passe par l’auto-­organisation de la classe exploitée, dans les assemblées générales, les conseils d’usine, de quartiers et de villages, formant son propre pouvoir, avec des déléguéEs éluEs, révocables, sans cumul... Ce pouvoir des travailleurEs est la condition pour renverser à la fois les capitalistes et leur État (politiciens, police, armée...).

Défendons publiquement cette stratégie révolutionnaire, en montrant le lien avec les revendications qui émergent des luttes. Avançons l’expropriation sans indemnités ni rachat et le contrôle des travailleurEs pour mettre fin aux licenciements, au management par le stress, au chômage et à la précarité par le partage massif du temps de travail.

L’expropriation des grands groupes est aussi la condition pour en finir avec le productivisme et la publicité, reconvertir les industries polluantes, sortir du nucléaire et des énergies fossiles, pour en finir avec les médias bourgeois, la culture à deux vitesses et marchandisée…

Cela va de pair avec l’organisation de la résistance aux capitalistes et au gouvernement en poussant à l’unité d’action la plus large. Au contraire, étant sans illusion sur le «  dialogue social  » ou de nouvelles élections, nous construisons le rapport de forces par l’auto-organisation, et la convergence des luttes, vers la grève générale, conditions pour obtenir des victoires et pour que la conscience de classe progresse. Mais les bureaucraties syndicales font tout pour démobiliser, par les journées d’action dispersées, etc. Nous devons savoir le dénoncer  ! Tout ceci montre l’importance de nous construire dans les entreprises, de discuter collectivement de comment intervenir dans les syndicats et les collectifs, de prendre des initiatives pour aller vers un courant intersyndical lutte de classes…

Nous sommes dans les luttes contre toute oppression sexiste, raciste, LGBTIphobe, et nous défendons l’alliance avec le mouvement des travailleurEs, en misant sur l’auto-organisation de celles et ceux qui luttent (cadres non mixtes…). Contre l’extrême droite, il faut l’unité d’action de notre classe (donc sans le PS). Il faut se lier avec les collectifs antifa qui ne sont pas des coquilles vides, en cherchant à les massifier.

Utilisons les élections pour défendre notre projet, en disant clairement que notre stratégie n’est pas la même que l’impasse du FdG (VIe République, politique de relance…). Donc ne laissons pas entendre que nous avons la même «  alternative à l’austérité  », et cessons de mettre les anticapitalistes comme LO sur le même plan  !

Nous devons défendre publiquement la rupture avec l’UE, dans une perspective révolutionnaire et non pour un repli national-capitaliste qui n’apporterait aucune solution. Il ne s’agit pas simplement de s’opposer aux traités, mais de dire clairement qu’un État des travailleurEs n’aura pas d’institutions communes avec des États bourgeois, et au contraire cherchera à les renverser par l’extension de la révolution.

Aux côtés des PalestinienEs, des Kurdes, des mouvements anti-austérité en Europe… nous défendons la solidarité internationale de notre classe, tout en dénonçant les interventions impérialistes, à commencer par celles de l’État français.

Enfin notre parti doit être le plus possible en accord avec notre projet. C’est-à-dire accueillant pour toutEs les exploitéEs révoltéEs, démocratique, avec un plus grand contrôle sur le CE et le porte-parolat, avec des débats francs mais fraternels, un souci de la formation de toutes et tous.


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